lundi 28 janvier 2019

Les vagabondages de Jean Rolin


Peleliu, le nom vous est probablement inconnu à moins de vous être intéressé de près à la guerre américano-japonaise du Pacifique. Une carte de cette île peu étendue, appartenant aujourd’hui aux Palaos, est fournie au début du livre. Quant à la situer en Micronésie, à l’est des Philippines et au nord de l’Indonésie, voilà qui exige une brève recherche… ou la lecture de Peleliu.
Jean Rolin nous plonge dans le tourbillon historique d’un point géographique, en prenant appui sur « la mort mystérieuse de Pete Ellis, survenue en 1923 à Koror, capitale de l’archipel des Palaos ». Un ivrogne de grande envergure, ce Pete Ellis, qui est néanmoins chargé, sous couvert de démarches commerciales, d’une mission d’espionnage militaire : « étudier les dispositions prises par les Japonais dans les îles du Pacifique qu’ils ont soustraites aux Allemands dès 1914 ». L’excès de boisson et le secret étant peu compatibles, Jean Rolin craint que l’envoyé discret ait livré des détails de sa mission à des compagnons de beuverie…
Avec un luxe de détails dans lesquels les faits avérés et les hypothèses se côtoient sans jamais se mélanger, l’écrivain pose les bases de son enquête. Une partie dans les livres écrits à l’occasion de la bataille de Peleliu, une autre partie, la meilleure, dans ses pérégrinations cyclistes, ou pédestres en cas de crevaison.
Comme souvent, il observe tout de biais, s’intéresse aux poules, aux crabes, fait un détour par William Styron. On se balade avec lui en se demandant ce que deviendront des chiots abandonnés.
Sans avoir jamais mis les pieds sur Peleliu, la petite île nous devient familière, voire attachante.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire