mardi 24 septembre 2013

Lecteurs et libraires ont choisi les prix du Livre de Poche

Trois lauréats pour une collection, ce n'est pas mal. Surtout quand les choix sont de qualité.  Et même, si, par nature, les candidats étaient sélectionnés dans les parutions du Livre de poche... Les lecteurs attribuent deux prix, l'un dans la catégorie littérature, l'autre dans la catégorie policier/thriller. Les libraires n'ont droit qu'à un seul choix. Puisque les vainqueurs sont connus depuis quelques heures (et que je n'arrivais pas à m'endormir), allons-y.

Littérature : Victoria Hislop, L'île des oubliés

Alexis a toutes les raisons de partir en Grèce : elle termine des études d’archéologie et sa mère vient de Plaka, en Crète. Mais elle ignore tout de Spinalonga, la petite île qui, en face du village, a accueilli les lépreux de la région. Comment son histoire familiale a oblitéré la partie liée à ce lieu, c’est ce qu’elle découvre grâce à une femme extraordinaire avec qui sa mère a longtemps correspondu. Le temps des secrets est révolu, la lumière est belle.

Policier/thriller : Jussi Adler Olsen, Miséricorde

Je l'ai lu quand il est paru, je n'ai pas eu l'occasion d'écrire un article - pas le temps? pas la place? je ne m'en souviens pas. Pour être honnête, je ne me souviens pas non plus beaucoup du livre lui-même. En revanche, je sais que j'avais pris mon pied pendant de longues heures haletantes avec ce plutôt polar, puisqu'il y a une enquête, mais quand même thriller, dont Miséricorde a le rythme, soutenu à coups de chocs psychologiques qui ébranlent, au-delà des personnages, même le lecteur.

Prix des libraires : Barbara Constantine, Et puis Paulette...

Barbara Constantine n’est pas encore une habituée des plateaux de télévision mais ses romans rencontrent des lecteurs de plus en plus nombreux. Et puis Paulette…, le quatrième, s’est trouvé tout naturellement dans les listes de meilleures ventes, grâce à celles et ceux qui se trouvent bien d’une littérature construite sur des bons sentiments, sans être mièvre. Il y a, depuis ses débuts, un ton Barbara Constantine, fait de légèreté et de cohésion entre les personnages, même quand il faut manier la truelle pour faire tenir ensemble les morceaux qui semblent vouloir s’échapper.
Ferdinand habite une grande ferme où il est seul depuis que les enfants sont partis. Trop grande, trop vide pour lui. Il se réveille trempé d’urine après des rêves étranges. Il ne va pas très bien, pour le dire simplement. Au début, il n’a pas de solution, il se contente de distractions de gamin pour se changer les idées. Mais leur couleur reste sombre. Quand la maison de Marceline, une voisine qu’il connaît assez peu, se révèle inhabitable, il lui propose d’emménager à la ferme. Il y a de la place, ils ne se gêneront pas. L’idée n’est pas de lui, elle vient de ses petits-enfants, les Lulus (Ludovic et Lucien), pas encore atteints par le quant-à-soi qui interdit aux adultes les propositions spontanées.
Et puis, une fois qu’on a commencé… D’autres invités permanents s’installent petit à petit, tonton Guy à l’occasion d’un veuvage, les sœurs Lumière à celle d’une menace d’expulsion, Muriel parce qu’une étudiante de l’école d’infirmières, cela tombe bien pour faire les piqûres. On ne vous l’a pas dit, mais c’est une bande de vieux qui se forme ainsi dans une ferme redevenue vivante. Le projet Solidarvioc est en marche, et fonctionne plutôt bien malgré quelques inévitables accrocs…
Et puis Paulette…, bien sûr, mais tout à la fin, après de belles tranches de vie quotidienne dans lesquelles mordre à pleines dents, sans se priver de sourire en se laissant porter par une écriture bon enfant, plus travaillée qu’il y paraît, et par la bonne humeur presque inoxydable de cette communauté improvisée.

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