vendredi 20 novembre 2020

Le calendrier des prix littéraires en reconstruction

Certains jurys ont fait comme si de rien n’était, ou presque – Femina, Médicis, Inrocks. La plupart, en revanche, ont pris acte de la fermeture des librairies en France et ont retardé les proclamations de leurs résultats, même quand les délibérations, comme cela semble être le cas ici ou là, ont déjà eu lieu.

La semaine prochaine, les librairies françaises seront toujours fermées (je sais, il y a le « click & collect », comme on dit dans l’Hexagone, et les envois par la Poste), mais les jurés et jurées s’impatientent. Des dates sont donc maintenant fixées et les réjouissances, dans une version étriquée de circonstance, s’annoncent. Il manque encore quelques détails, d’autres prix importants s’ajouteront à ceux-ci mais voici, à ma connaissance, où nous en sommes. Calendrier et dernières sélections…

 

Lundi 23 novembre – Prix Wepler-Fondation La Poste

  • Lise Charles. La demoiselle à cœur ouvert (P.O.L)
  • Béatrice Commengé. Alger, rue des Bananiers (Verdier)
  • Mireille Gagné. Le lièvre d’Amérique (La Peuplade)
  • Christian Garcin. Le Bon, La Brute et le Renard (Actes Sud)
  • Marius Jauffret. Le fumoir (Anne Carrière)
  • Julia Kerninon. Liv Maria (L’Iconoclaste)
  • Grégory Le Floch. De parcourir le monde et d’y rôder (Bourgois)
  • Hervé Le Tellier. L’anomalie (Gallimard)
  • Fiston Mwanza Mujila. La Danse du Vilain (Métailié)
  • Muriel Pic. Affranchissements (Seuil)
  • Jean Rolin. Le pont de Bezons (P.O.L)
  • Florence Seyvos. Une bête aux aguets (L’Olivier)

 

Jeudi 26 novembre – Grand Prix du roman de l’Académie française

  • Miguel Bonnefoy. Héritage (Rivages)
  • Étienne de Montety. La grande épreuve (Stock)
  • Maël Renouard. L’historiographe du Royaume (Grasset)

 

Lundi 30 novembre – Prix Goncourt

  • Djaïli Amadou Amal. Les impatientes (Emmanuelle Collas)
  • Hervé Le Tellier. L’anomalie (Gallimard)
  • Maël Renouard. L’historiographe du Royaume (Grasset)
  • Camille de Toledo. Thésée, sa vie nouvelle (Verdier)

 

Lundi 30 novembre – Prix Renaudot

Romans

  • Jean-Paul Enthoven. Ce qui plaisait à Blanche (Grasset)
  • Irène Frain. Un crime sans importance (Seuil)
  • Marie-Hélène Lafon. Histoire du fils (Buchet-Chastel)
  • Hervé Le Tellier. L’anomalie (Gallimard)
  • Étienne de Montety. La grande épreuve (Stock)
  • Anthony Palou. La faucille d’or (Le Rocher)

Essais

  • Dominique Fortier. Les villes de papier (Grasset)
  • David Le Bailly. L’autre Rimbaud (L’Iconoclasteà
  • Frédéric Pajak. Avec Pessoa (Noir sur blanc)

 

Mardi 1er décembre – Prix Décembre

  • Jean Rolin. Le pont de Bezons (P.O.L)
  • Grégory Le Floch. De parcourir le monde et d’y rôder (Bourgois)
  • Valère Novarina. Le jeu des ombres (P.O.L)

Pendant ce temps, les prix littéraires anglo-saxons conservent leur cap.

À Londres, le Booker Prize a été attribué hier à l’Écossais Douglas Stuart, plus célèbre jusqu’ici comme styliste mais que son premier roman, Shuggie Bain, range désormais dans la catégorie « écrivain ». Il y raconte (je pille Wikipedia) l’histoire du plus jeune des trois enfants d’une mère alcoolique dans les années 80.

Aux États-Unis, Charles Yu est le lauréat, dans la catégorie fiction, du National Book Award pour Interior Chinatown, paru en français à la rentrée Aux Forges de Vulcain dans une traduction d’Aurélie Thiria-Meulemans. Je n’ai pas lu Chinatown, intérieur, et je le regrette à découvrir l’extrait que voici – vous en savez autant que moi désormais.

Dans le monde de Noir et Blanc, tout le monde commence en tant qu’Asiat’ de Service. Enfin, tous ceux qui ont ta tronche, en tout cas. Sauf si t’es une femme, auquel cas tu commences en tant que Jeune Asiat’ Mignonne.

Vous travaillez au Pavillon d’Or, autrefois Pavillon de Jade, autrefois Pavillon de la Félicité. Il y a un aquarium à l’avant et, au fond, un vivier crado avec des crabes et des homards d’un kilo qui se grimpent les uns sur les autres. Des menus laminés suggèrent le plat du jour, toujours agrémenté d’un bol de riz blanc et d’une soupe au choix, aux œufs ou aigre-douce. Une enseigne « Tsingtao » clignote et grésille derrière le bar dans un coin sombre, une salle au plafond à caissons, en bois ou faux bois, où tout baigne dans une lumière rouge produite par des lanternes de papier bon marché, festonnées et souvent couvertes de crottes de mouche, leur papier jauni déchiré, bouclant sur lui-même.

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