vendredi 26 juillet 2013

Des poches pour la route (1)

En attendant la rentrée littéraire, qu'y a-t-il à se mettre sous les yeux? Non, personne n'a lu tous les bons romans parus depuis le début de l'année - et je ne parle pas de la nuit des temps. Il faut se limiter. Et je reprends, en quelques livraisons, "mes" meilleurs poches des six premiers mois de 2013 - ceux que j'ai lus et dont il n'a pas encore été question dans ce blog parce que, même dans les poches, je n'ai pas tout lu. Que pensiez-vous?

Laura Kasischke, Les revenants
Aux frontières du fantastique, Laura Kasischke continue son exploration de la société américaine, en particulier de sa jeunesse. Le campus d’une petite université a été secoué par la mort accidentelle d’une étudiante. Son petit ami, dit-on, en est responsable. Mais la communauté est encore davantage ébranlée par le retour de Nicole qui rôderait dans les chambres comme un fantôme. A qui l’on devra, peu à peu, le dévoilement d’une vérité peu reluisante.

Avant le film de Robert Redford, le roman, inédit en français, de Neil Gordon. Une réussite totale. Le récit est à plusieurs voix : les protagonistes d’une affaire qui remonte à la guerre du Vietnam et à l’opposition contre celle-ci. Un climat de guerre civile régnait aux Etats-Unis, dans lequel chacun agissait en fonction de ses idées. Au prix de secrets et de tragiques déchirures familiales qu’il faut, des années après, tenter de réparer par l’irruption de la vérité.

Philip Roth, Le rabaissement
Simon Axler n’est plus le comédien qu’il a été. La grâce a disparu. Et en même temps le bonheur de se trouver sur scène, car il est conscient de ses nouvelles limites. Sa lucidité est terrible et lui vaut de s’enfoncer dans la dépression. Philip Roth lui laisse une chance dans un couple improbable. Mais peut-on se sauver de soi-même en exacerbant la sexualité ? Toutes les questions fondamentales du grand romancier américain sont là, en trois actes serrés.

Jean-François Parot, L’enquête russe
Nicolas Le Floch est le James Bond du 18e siècle, à ceci près qu’il sert le royaume de France. Contre, d’ailleurs, la perfide Albion qui lui fait la guerre. S’il ne dispose pas des gadgets sophistiqués de son homologue britannique tardif, son engagement physique et son intelligence très fine sont au même niveau. Il vaut mieux, car il devra enjamber bien des cadavres avant de convaincre le fils de Catherine II de Russie qu’il devrait se ranger du côté du pays où il voyage incognito en 1782.

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