Affichage des articles dont le libellé est BNF. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est BNF. Afficher tous les articles

mardi 23 octobre 2012

Rêver sur les portulans



Si souvent cités qu'ils s'apparentent à un cliché, les premiers vers du poème de Charles Baudelaire, Le voyage, restent la meilleure introduction littéraire à une exposition de cartes marines comme celle qui s'ouvre aujourd'hui à Paris à la Bibliothèque nationale de France: L'âge d'or des cartes marines - Quand l'Europe découvrait le monde.
Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,
L’univers est égal à son vaste appétit.
Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes!
Aux yeux du souvenir que le monde est petit!




Je ne vais pas essayer de vous faire croire que j'ai vu l'exposition, bien qu'elle me fasse rêver moi aussi. Et je copie donc simplement la présentation de la BNF.
Parmi les trésors de la Bibliothèque nationale de France, figurent des documents scientifiques d’exception dont la contemplation renvoie spontanément aux légendaires Grandes découvertes.

Il s’agit des cartes marines enluminées sur parchemin, souvent rehaussées d’or, appelées couramment «cartes portulans», de l’italien portolano (livre d’instructions nautiques). Ces cartes donnent la succession des ports le long des côtes, tandis que l’espace maritime est sillonné par des lignes qui correspondent aux directions de la boussole. Ce système graphique permettait aux marins de s’orienter et de faire le point, en reportant sur la carte la distance qu’ils estimaient avoir parcourue. 
Le plus ancien portulan occidental connu serait de la fin du XIIIe siècle: c’est la fameuse «carte pisane», conservée au département des Cartes et plans (illustration Gallica). De ces premières cartes nautiques, seuls de rares vestiges ont survécu aux outrages du temps. Riche de cinq cents portulans, la BnF s’enorgueillit de posséder la plus grande collection au monde. Innovation technique, en même temps qu’objet de science et miroir de la quête d’un ailleurs, les «cartes portulans» s’imposent au regard contemporain comme de véritables oeuvres d’art dont le caractère spectaculaire tient autant à leur taille, souvent imposante, qu’à leur polychromie et à leur univers exotique. 
À partir d’une sélection de deux cents pièces majeures – cartes, globes, instruments astronomiques, objets d’art et d’ethnographie, animaux naturalisés, dessins, estampes, tableaux et manuscrits, issus des collections de la BnF ou prêtés exceptionnellement par le Quai Branly, Guimet, le Louvre, les Arts et métiers, le Mobilier national ou le musée de la Marine, le Service historique de la Défense, la British Library, des institutions italiennes et des collections régionales –, l’exposition aborde plusieurs questions: les conditions de navigation et l’usage des cartes; les découvertes de l’Afrique, de l’Asie, des Amériques et du Pacifique et les rivalités entre les puissances maritimes, la circulation des savoirs géographiques entre océan Indien et Méditerranée; la création et la diffusion d’une iconographie des Nouveaux Mondes avec leurs paysages, leurs peuples, leurs mœurs, leur faune et leur flore.

jeudi 11 mars 2010

Histoire de ma vie en ligne (pas la mienne, celle de Casanova)

L'acquisition a fait grand bruit il y a quelques semaines: la Bibliothèque nationale de France a acheté des manuscrits de Casanova, dont les 3700 pages des Mémoires, rédigées en français et révisées de 1789 à 1798. Il existe, semble-t-il, un seul exemplaire de ce manuscrit intitulé Histoire de ma vie.
L'achat, comme il se doit, s'agissant de l'œuvre d'un aventurier séducteur, comporte des pans mystérieux.
Un rendez-vous a été organisé en 2007 par l'intermédiaire de l'ambassadeur d'Allemagne dans la zone de fret de l'aéroport de Zurich, où Bruno Racine découvre une dizaine de boîtes contenant les manuscrits.
On se croirait dans un roman d'espionnage...
Le temps de rassembler les fonds - deux ans, quand même, avec la participation d'une entreprise financière qui a demandé à rester anonyme (le roman d'espionnage continue) -, l'affaire s'est conclue et, le 18 février dernier, Frédéric Mitterrand signait l'acte de vente.
De la BNF à Gallica, il n'y avait plus qu'un pas... franchi à toute vitesse puisque les deux premiers chapitres du manuscrit sont maintenant disponibles sur le site. Je connais des amateurs qui bavent déjà...
Voici les liens vers le chapitre I et le chapitre II de ce document.
Et la première page vous est offerte ci-dessous.


jeudi 20 août 2009

Gallica et Google Books, armistice ou capitulation?


Il y eut une sorte de combat, ou au moins de résistance. Mais toute position de principe finit par s'assouplir face aux exigences de la réalité. Et, devant les moyens ainsi que les appétits presque illimités du géant américain, la BnF (Bibliothèque nationale de France) semble revenir sur son intransigeance passée. Les signes d'armistice (ou de capitulation?) se multiplient. Il n'est donc plus irréaliste d'envisager, à moyen terme, une participation de Google aux numérisations de Gallica. Les âmes pures s'insurgent: brader un patrimoine national à de troubles intérêts? jamais! Les pragmatiques se réjouissent: tout est bon pour accélérer l'accès universel aux collections qui sommeillent à la BnF.
Personne n'est dupe. Google n'est pas une association caritative. Et ses positions sur le droit d'auteur sont aussi innovantes qu'inquiétantes. Mais, pour ce qui concerne le domaine public, je me range résolument du côté des pragmatiques. J'utilise en permanence les services de Gallica et de Google Books - ce dernier surtout à travers la plateforme Internet Archive, qui ajoute aux numérisations de Google Books celles d'universités, il en existe encore, ayant leur propre programme en la matière. J'ai même, à l'intention de ceux qui cherchent à lire des ouvrages anciens sur Madagascar, intégré à mon blog Actualité culturelle malgache des liens (via un fil RSS) vers les dernières numérisations disponibles chez Gallica comme chez Internet Archive. Un outil dont je suis le premier à me servir, et qu'on peut adapter à n'importe quel centre d'intérêt. Depuis que j'ai installé ces liens, devinez qui, de Gallica ou d'Internet Archive, est le plus riche?
J'ai lu quelque part, puisque les commentaires sur le sujet abondent ces jours-ci (pardon de vous en imposer encore un) que les numérisations de Google Books étaient parfois médiocres. Je confirme. Mais j'ajoute que celles de Gallica aussi. Je ne sais pas quelles sont les techniques utilisées de part et d'autre, elles ne doivent en tout cas pas être très différentes, puisque le résultat est comparable. Du coup, la révolution, ou annoncée comme telle, de la recherche sur le texte reste relative. Allez, vous, fouiller un texte bourré de mots non reconnus!
Rendre accessibles des livres anciens est évidemment une excellente chose et prolonge la mission des bibliothèques publiques (ce que Google Books n'est pas, je sais, et il faudra rester attentif). Mais les passer à la volée, après une numérisation approximative, dans un logiciel de reconnaissance optique de caractères, ne suffit pas. On me dira, comme le serinent les optimistes, que ce type de logiciel est de plus en plus performant. Bien sûr. Mais je m'énerve quand un livre oppose à ma lecture une coquille toutes les dix pages. Bien qu'il ait été relu par un correcteur. Alors, qu'on ne me dise pas qu'un logiciel fera mieux qu'un spécialiste bardé de grammaires et de dictionnaires. Je n'arrive pas à y croire.
Je sens que je m'éloigne, là. Pas tant que cela. Car j'aimerais que l'on prenne en compte, aussi, la qualité des ouvrages fournis aux internautes. Comme le font, à des degrés divers, le projet Gutenberg, Ebooks libres & gratuits ou Wikisource. Comme je m'efforce de le faire, dans un domaine précis, dans la Bibliothèque malgache. C'est-à-dire avec une intervention humaine destinée à rendre le texte final digne d'une authentique réédition. C'est une autre histoire? Voire!