mardi 20 octobre 2015

Un autre trio pour le Prix Décembre

Je tremble et me réjouis en découvrant (après un orage qui m'avait coupé du monde www) la dernière sélection du Prix Décembre, attribué le 2 novembre.
Mais, d'abord, un mot pour tous ceux dont on ne reparlera plus dans ce cadre puisqu'ils viennent d'être éliminés: ils sont douze (pour onze livres, car l'un d'eux porte une double signature) et s'appellent Pierre Adrian, Jean-Michel Delacomptée, Stéphanie Hochet, Jérôme Leroy, Simon Liberati, Laure Murat, William Marx, Patrick Roegiers, Sébastien Rutés et Juan Hernandez Luna, Monica Sabolo ainsi que Gilles Sebhan. Un seul des favoris désignés avant le départ de la longue course d'obstacles de la saison figure au nombre de ces recalés, il s'agit de Simon Liberati.
Mais il n'y a aussi, dans la dernière sélection, qu'une des grandes figures ayant fait parler d'elle avant même la rentrée: Christine Angot (éliminée du Goncourt et du Femina où elle avait fait une apparition dans les premières sélections, toujours en lice pour le Goncourt des Lycéens), pour Un amour impossible (Flammarion). C'est elle qui me fait trembler, parce que je n'ai pas compris ce qui s'est dit partout, à savoir qu'elle avait cette année donné un roman différent de ceux qui l'avaient précédé. J'y ai, pour ma part, trouvé la même médiocrité d'écriture que d'habitude.
En revanche, je me réjouis bruyamment, applaudissez avec moi, de la présence de Michaël Ferrier. pour des raisons sentimentales, certes, parce que Mémoires d'outre-mer (Gallimard) est un livre qui se déroule dans le pays où je vis et que j'aime. Mais pas seulement: il en parle merveilleusement, brasse des thèmes aussi variés qu'essentiels et embrasse l'ensemble - le pays, les personnages, les sujets de réflexion - avec un talent fou.
A dire vrai, je ne serais même pas déçu si le jury décidait de couronner le troisième ouvrage retenu, Victor Hugo vient de mourir, de Judith Perrignon. Car je l'ai aussi beaucoup aimé, ce flux dans lequel, sur lequel même, est emporté le poète finissant. Dans les moments qui précèdent sa mort comme dans ceux qui la suivent, la romancière s'ébat comme coulant dans une rivière torrentueuse dont elle prend le temps de scruter chaque accident de parcours.
Mais je vote quand même pour Michaël Ferrier, vous l'aurez compris.

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