mercredi 10 février 2016

Le roman sans avenir ?

Les Inrockuptibles fêtent leur trentième anniversaire et je m'en réjouis avec eux. Même si je ne partage pas toujours leurs choix, et surtout pas les plus radicaux d'entre eux qui paraissent souvent relever davantage de la posture que de l'analyse, il semble presque impossible de se passer des voix qui s'y font entendre et y attirent l'attention sur des créateurs à côté desquels je serais bien capable de passer.
Donc, pour ses 30 ans, l'hebdomadaire se livre à une de ces rétrospectives dont il a le secret et qui, pour donner parfois le sentiment d'un certain manque d'imagination, oblige à réfléchir sur ce qui a marqué, pour eux, pour nous (vous, moi), les trois décennies écoulées.
Allez, au hasard, pour le roman, par exemple.
On revient donc, et on n'a pas tort d'y revenir, sur American Psycho, de Bret Easton Ellis, L'inceste, de Christine Angot, Les particules élementaires, de Michel Houellebecq, La tache, de Philip Roth, Baise-moi, de Virginie Despentes.
Bon, résumer trente ans de création littéraire en cinq titres, ce n'était pas gagné.
Et, au fond, je suis d'accord pour un des cinq. (A vous de deviner, si ça vous amuse.)
Dans une deuxième partie du magazine paru aujourd'hui, plus brève, beaucoup plus brève cette partie, la rédaction parie sur l'avenir. Trente noms, c'est logique, avec une limite d'âge fixée à trente ans, sur tous les terrains culturels. Même le roman, donc.
Mais l'avenir du roman semble bien compromis si l'on en juge par le nombre de nos futurs grands auteurs. Un seul, une seule devrais-je dire, s'est affiché(e) dans la boule de cristal des Inrocks: Cécile Coulon, 25 ans et sept romans déjà à son actif.
De deux choses l'une: ou bien la littérature demande une plus grande maturité que, par exemple, la musique, ou bien l'hebdo ne s'est pas foulé.
Car je me refuse à croire que le roman ait son avenir derrière lui.

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