jeudi 19 janvier 2017

Quand Alain Mabanckou déçoit

Qu’est devenu le style charnel et envoûtant d’Alain Mabanckou ? Fallait-il, pour être remarqué dans une rentrée littéraire avec Petit Piment, et espérer mieux qu’un Prix Renaudot, lisser les aspérités de l’écriture pour la rendre accessible à tous ? L’effet médiatique est réussi : jamais roman d’Alain Mabanckou paru au mois d’août n’avait été considéré à ce point comme un événement. Mais jamais non plus, et il est attristant de devoir le dire, l’écrivain ne nous avait déçu à ce point.
Petit Piment, qui donne son titre au livre, est pourtant un beau personnage. Avec la naïveté de son jeune âge au début de sa scolarité à l’orphelinat de Loango, il découvre un monde en mutation lors de la Révolution socialiste scientifique – et les impasses qui en découlent. L’école de la rue, à Pointe-Noire, se révélera plus efficace pour l’aider à grandir, au milieu des dangers les plus divers. Et des tentations les plus irrésistibles.
Mais la trajectoire de Petit Piment est devenue, dans le roman, une histoire parmi toutes celles que l’écrivain aurait pu cueillir dans son Congo natal. Il s’en est contenté, oubliant d’en faire une matière littéraire.

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