samedi 4 juin 2011

Douglas Kennedy rate les pyramides et trouve beaucoup mieux

Après deux mois et demi passés en Égypte en 1985, Douglas Kennedy l’avoue à un chauffeur de taxi: «je n’avais pas mis les pieds dans un seul des sites touristiques mondialement connus.» Diagnostic de son interlocuteur: «Touriste pas normal».
Qu’a-t-il fait pendant ce temps? Il s’est baladé, il a parlé avec des gens, il a pris les notes qui deviendraient ce premier livre. Un récit de voyage hors des sentiers battus. S’il a emporté un guide, c’est un Baedeker de… 1929! Au-delà des pyramides, donc, à moins que ce soit en deçà, Douglas Kennedy se place à hauteur d’hommes, essaie de comprendre comment fonctionne la société égyptienne, et parfois y renonce quand l’écart est trop grand.
S’il y a un mot qu’il faut connaître, dit-il, pour avoir une chance de percevoir quelque chose dans ce pays, c’est maalesh: peu importe. Rien de ce qui arrive ne doit être pris trop au sérieux, puisque l’essentiel est situé dans une vie future, après la mort. Il faut bien s’en convaincre pour subir des tracasseries administratives sans fin avant d’obtenir une prolongation de visa ou d’entrer dans Siwa, ou encore prendre patience sur une felouque qui remonte le Nil en l’absence de vent.
Les anecdotes abondent, écrites sur le vif. Des dizaines d’histoires personnelles se croisent au hasard des rencontres et des conversations. Le discours officiel sur la cohabitation pacifique entre l’islam et la chrétienté est parfois mis à mal par les faits. Si bien que le livre, à sa parution, ne fut pas distribué en Égypte. Un compliment.

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