samedi 17 mars 2012

David Foenkinos allonge John Lennon sur le divan

John Lennon n’écrira pas ses mémoires. David Foenkinos les a rédigées pour lui, imaginant l’artiste sur un divan pendant cinq ans, de la naissance de son fils Sean en 1975 à la veille de sa mort, en 1980. L’écrivain est né après la séparation des Beatles. Son premier souvenir marquant, dit-il, est l’assassinat de Lennon. Et voilà comment un groupe britannique qui a conquis le monde dans les années soixante se retrouve aujourd’hui, comme d’autres acteurs de l’époque (Keith Richards ou Patti Smith), dans un livre. Les disques sont nécessaires mais pas suffisants…
Dans la peau de John Lennon, le romancier respecte les faits connus et moins connus – selon le degré d’addiction à l’histoire des Beatles. Lennon n’est pas, au sens strict, un document, mais il en a les qualités. S’y ajoute, puisqu’il s’agit d’un monologue, le point de vue de celui qui a longtemps considéré les Beatles comme «son» groupe, jusqu’au moment où il lâche un peu l’affaire (car c’en est devenue une et, d’ailleurs, cela ennuie John) et se fait déborder par Paul McCartney.
Il n’y a ici d’autre vérité que celle du personnage Lennon, très ressemblant au Lennon réel mais tel que l’envisage Foenkinos. Double filtre qui permet à l’auteur de ne pas se soucier d’objectivité. Et, tout en collant au plus près de l’histoire officielle des Beatles, de fournir sur celle-ci l’éclairage précis d’un homme qui y ajoute ses sentiments.
John vit avec des remords. Il ne s’est pas occupé de son premier fils, Julian. Il a, avec ses deux compères, viré leur premier batteur comme un malpropre. Il a peut-être tué un homme. Il s’en veut de n’avoir pas gardé le contact avec Brian Epstein…
Il vit aussi avec quelques certitudes. Non, Yoko n’est pas responsable de la séparation des Beatles. Oui, la naissance de Sean a fait de John un autre homme, ou plutôt un homme pour la première fois, lui qui n’avait jamais eu à se soucier auparavant de tâches quotidiennes, et qui maintenant a appris à faire du pain…
Lennon est un livre à la fois familier et déconcertant. A lire, bien entendu, comme David Foenkinos l’a écrit: «Pendant l’écriture de ce livre, je n’ai cessé d’écouter de la musique de John Lennon et des Beatles.»

1 commentaire:

  1. lo haré en español ya que los traslates son moneda corriente. En Lennon,Foenkinos nos va llevando poco a poco dentro la mente torturada de John; solo él mismo diseñó y desarrolló su locura. Con su talento, sus drogas y "sus" Beatles.Tambien con la cornuda de Yoco Ono que se aprovechó de él y en cuyos brazos casi muere a manos del "gordito de gafas". Trágico destino para una vida trágica.

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