jeudi 17 mars 2016

Paris Libé Livre des écrivains

Oui, on s'y mélange un peu, comment voulez-vous qu'il en aille autrement quand on change le nom d'une manifestation à laquelle François Mitterrand - pardon, François Hollande, mais on parle presque plus de Mitterrand ces jours-ci, à l'occasion de l'anniversaire de sa mort - ah! les anniversaires, et comme ils nous encombrent la mémoire qu'on aimerait vive plutôt que morte, il semble que c'est un devoir, mais là, peut-être ne parlons-nous pas de la même chose et faudrait-il, au présent, tenir compte de ce qui, dans le passé, peut représenter fierté de l'homme debout.
Que disais-je? François Hollande, donc, a passé deux heures à la soirée inaugurale de Paris Livre à tâter le cul des romanciers. Non, ça, c'est pour les vaches, à Paris Agriculture. Je recommence: François Hollande aurait, nous disent les envoyés spéciaux porte de Versailles, échangé quelques mots avec Mathias Enard, romancier, mais qu'est-ce qu'un roman pour quelqu'un dont on dit qu'il n'en lit pas? Heureusement, Boussole tire le regard du côté de l'Orient, ça peut faire un sujet de conversation, même entre un président et un romancier. A moins de comparer le tirage d'un Goncourt à celui du livre de Nicolas Sarkozy. Tiens! il n'était pas là, lui? Ben non, ce n'est pas le soir de l'inauguration qu'on signe des livres en retroussant ses manches et en serrant de la main gauche une main de lecteur potentiel.
Mais, du lecteur, s'agit-il de la main gauche ou de la main droite? Christine Angot ne nous le dit pas, dans son "entretien-reportage en campagne" avec Nicolas Sarkozy qui, de la main droite, tient le stylo avec lequel il dédicace à tour de bras (droit). Sarkozy-Ui, pour revenir à une histoire ancienne que rappelle Angot, car elle a le souvenir du temps long, Christine qui fait office de rédactrice en chef du Libé des écrivains traditionnellement publié le jeudi du Salon du Livre et même, car les meilleures traditions sont faites pour être préservées, quand le Salon du Livre devient Paris Livre.
Rédactrice en chef, Christine Angot écrit donc l'édito. Bon. Je vous en parle? Non, lisez, vous verrez par vous-même ce que vous en penserez. Curieusement, dans le "making of" du Libé des écrivains, à 15h50, le titre qui signale aux lecteurs que les journalistes se sont mis en congé est prévu en cyan. Ce n'est pas la couleur qui apparaît sur mon écran (oui, je lis Libé en édition numérique, c'est plus rapide que de le faire venir par avion). Mais, de toute manière, Christine (soyons familier) ne savait pas ce que c'était, "cyan". Un gros mot?
Fâchée avec les dictionnaires, Christine? Dans son dernier livre, Un humour impossible, elle a cette conversation (et l'on connaît la place des conversations dans son oeuvre) avec son éditrice:
J’ai regardé mon éditrice. Quand elle est comme ça, je suis interloquée. Ça se dit interloquée? C’est un mot que je connais pas trop bien. Je lui demande: — Interloquée je peux l’écrire? — Mais oui, c’est pas un gros mot. Ça va même un peu étonner vos lectrices-teurs qui vont croire que vous avez ouvert un dictionnaire par inadvertance mais tant pis. — Par quoi? — Inadvertance. — C’est pas un gros mot non plus? — Non, ça veut dire par mégarde ou par inattention. — Ah mais j’ouvre jamais un dictionnaire par inattention, je l’ouvre jamais par rien, j’en n’ai même pas!
Oups! Vous voyez, à force de changer de nom pour désigner les choses et les gens, voire de main pour leur serrer la pince (aux gens, pas aux choses), je m'y suis complètement perdu. Suis-je bête! Il ne s'agit pas de Christine Angot, dans l'extrait que je viens de citer, mais de Christine Anglot et, j'en suis certain, cela n'a rien à voir.

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