samedi 29 décembre 2018

Entre deux eaux

2018 ou 2019?
Où suis-je?
Encore avec Philippe Lançon ou déjà avec Michel Houellebecq?
Ni l'un ni l'autre, en réalité. D'une part, j'ai pratiqué cette semaine l'élagage saisonnier (à raison de deux saisons par an seulement) qui consiste à mettre de côté (mais pas trop loin, car l'ensemble de la bibliothèque doit rester accessible à chaque instant) les livres dont je n'aurai, en principe, plus l'occasion de parler - au moins avant leur parution au format de poche, belle occasion, souvent, de revenir à des textes que je n'avais pas eu le temps, malgré l'envie, ou pas l'envie tout simplement de lire. Les remords sont féconds, cela se vérifie presque chaque semaine dans mon cas. (Là, par exemple, je lis Les déraisons, d'Odile d'Oultremont, paru l'an passé et réédité cette année en 10/18 - euh... non, ce n'est pas tout à fait ça, il est paru en janvier et ressort l'an prochain, mais c'est presque demain et, oui, j'y suis en plein, il faut bien que je l'avoue. Surtout, je voulais dire que je me marre malgré la gravité du propos.)
Donc, exit 2018. Mais exit Houellebecq aussi, avant même la parution de Sérotonine la semaine prochaine. Toute la presse en a parlé, merci pour lui, n'y revenons plus, je prendrai mon tour peut-être quand l'excitation sera retombée, à moins que, allez savoir, on n'est jamais à l'abri d'un mouvement moutonnier dans l'excitation collective. Bon, on verra...
De toute manière, il n'y a pas que les nouveautés. Je travaille aussi, ces jours-ci, sur un curieux et ancien inédit, Sous le voile de l'islam - on en reparlera d'ici peu, j'espère. Je fouine dans les archives, dans la presse d'autrefois, je retourne des collections déjà cent fois explorées et où il se trouve toujours du neuf à faire avec le passé, soit parce qu'un nom est devenu, pour avoir été rencontré plusieurs fois, presque familier, soit qu'une note en bas de page ait lancé le voyageur littéraire sur des pistes jamais empruntées par lui auparavant.
Il n'y a pas de compétition entre la présence de 2018 (ou de 1933) et celle de 2019. Toute lecture est bonne à prendre et même la plus ennuyeuse est susceptible de projeter un rayon lumineux vers une zone d'ombre qui attendait cet éclairage pour se révéler digne d'être mise en valeur. Quelle que soit la date de parution d'un livre, l'année prochaine ou dans l'avant-dernier siècle...
Promesses, promesses...
Dans le flou, certes, mais je sais que certaines seront tenues, avec joie.

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