jeudi 30 avril 2020

Les joies du calendrier, suite

En l’absence de toute nouveauté dans des libraires d’ailleurs fermées pour la plupart, je vous entretenais la semaine dernière des bouleversements survenus dans le calendrier des parutions. Ce jour-là, je n’avais pas encore commencé à remodeler celui que vous trouvez en bas de cette page. Tout ce qui était annoncé entre le 20 mars et le 19 mai, c’est-à-dire pendant deux mois pleins, avait perdu toute signification.
Aujourd’hui, ça va mieux. Un peu mieux, seulement. Tous les éditeurs n’ont pas encore communiqué les changements de dates pour leurs mises en vente, ceux qui l’ont fait ont, volontairement ou non, « oublié » de préciser ce que deviendraient des titres qui avaient été prévus à une certaine époque, celle d’avant le covid-19, et ces absences m’ont parfois surpris.
Par exemple, où étaient passés, au Seuil, les ouvrages de Maryse Wolinski (date annoncée : le 7 mai), de José Saramago (9 avril) et de Maurice Olender (20 mai) ? J’ai posé la question, la réponse est venue : ils sortiront respectivement le 3 septembre, fin octobre et le 17 septembre. Rien n’est perdu pour eux.
Il n’en ira pas de même, semble-t-il, pour les premiers romans qui auraient pu, chez Gallimard, essayer de trouver leur place dans la prochaine rentrée littéraire. Une rumeur persistante, dont on finira bien par savoir si elle correspond à la réalité, les renvoie à plus tard, ou à jamais. Aucun premier roman (je conserve le conditionnel pour l’instant) ne paraîtrait donc en août sous la couverture blanche ornée d’un triple liseré.
Actes Sud, c’est tout à l’honneur de la maison arlésienne (non, je ne joue pas sur les mots), présente sa rentrée en expliquant comment elle s’est construite en raison des circonstances. Il y aura quatre romans qui avaient été programmés pour ce moment fort de la vie littéraire (et économique du livre). Et trois autres titres qui auraient dû paraître le 22 avril (La part du Sarrasin, de Magyd Cherfi) ou le 1er avril (Le petit polémiste, d’Ilan Duran Cohen, et Le Bon, la Brute et le Renard, de Christian Garcin).
Bertrand Py conclut sa présentation ainsi : « Je souhaite remercier ici les auteurs d’Actes Sud initialement prévus pour ce programme d’août, dont les textes étaient prêts – et qui ont bien voulu s’effacer, céder leur place, pour ne pas faire nombre. Nous reparlerons d’eux en 2021. Cette rentrée 4 + 3 ne sera pas la leur – mais d’une certaine manière elle leur est dédiée. »
Pas sûr que cela les consolera, mais c’est une autre histoire, à moins que ce soit le début d’une histoire sans fin…
Du coup, la rentrée, dont tout le monde, y compris les éditeurs eux-mêmes, s’accorde à dire qu’elle devrait être resserrée en nombre de titres, risque de ne pas l’être tant que cela !

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