jeudi 26 mars 2009

Sans temps morts, oui, sans entraves, pas tout à fait

Rassurez-vous, je n'ai pas passé un contrat avec Gallimard pour ne plus parler que de leurs livres. Mais ceci est un des ouvrages les plus curieux, les plus excitants, les plus irritants que j'ai lus ces dernières semaines (dont je ne vous refais pas le récit déjà inclus dans la note précédente - à propos, si cela vous intéresse, oui, j'ai fini de lire Valdés, vers 5 heures du matin).
Cécile Guilbert, je ne savais à peu près rien d'elle. Je me souvenais vaguement de son prix Médicis essai, l'an dernier, pour Warhol Spirit, que je n'avais pas lu - ni aucun autre de ses quatre premiers livres.
(Vous suivez? celui-ci est le... le...? le sixième, donc.)
Elle a pourtant tout pour me plaire, cette Cécile Guilbert que je ne connais pas. Elle a écrit des livres sur Guy Debord, Lawrence Sterne, Saint-Simon et Andy Warhol. On peut choisir plus mal ses sujets.
Mais, curieusement (quand on ne sait que cela d'elle), la première partie de Sans entraves et sans temps morts s'intitule Luxes. Là, je me dis: non, finalement, ce n'est pas pour moi... Ce qui se confirme quand le mot fashion (je ne le supporte que dans une chanson de David Bowie) apparaît à la première ligne.
Et puis, très vite, je me suis laissé prendre par les raisonnements séduisants qui, souvent, me confortent dans la piètre opinion que j'ai de la société du spectacle. (Debord est passé par là.)
Mais pas seulement.
Je déteste Houellebecq, à mes yeux un écrivain bas de gamme, soucieux seulement de choisir ses sujets et non d'écrire (ce que j'appelle écrire) à partir d'eux (il me fait penser à Guy des Cars, pour tout dire). Elle aussi. Je trouve seulement qu'elle aurait pu le dire un peu moins souvent.
C'est l'écueil du genre: dix ans d'articles rassemblés ici ne vont pas sans quelques répétitions. Voire même quelques contradictions. J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi certains mouvements de mode sont plus acceptables, plus nobles, que d'autres qu'on pourrait mépriser parce qu'ils sont vulgaires - je simplifie, je simplifie, je sais.
Donc, parfois, Cécile Guilbert m'a irrité. Mais je suis définitivement séduit par son intelligence ainsi que par l'essentiel de ses prises de position, si radicales soient-elles. Ses lectures sont (devraient être) les miennes. Et l'idée de faire un collage de phrases d'Artaud pour commenter Loft Story, c'est tout simplement génial!

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