Bernard Mathieu a passé du temps au Brésil, où il a situé sa trilogie Le sang du Capricorne. Le revoici, avec Du fond des temps, sur un continent africain qu'il connaissait au moins depuis sa traversée du Sahara en 1977, et son Sahara été hiver publié un peu après cette expérience. Il envoie un couple dans le sud-ouest de l'Ethiopie, près des frontières soudanaise et kenyane. Une région troublée sur laquelle lorgnent les Américains en raison des ressources potentielles de son sous-sol. L'administration est quasi absente. La loi est celle de tribus qui se font la guerre depuis des temps immémoriaux et se volent le bétail les unes aux autres pour régénérer le cheptel. Une sorte de sport, parfois mortel.
Après Dans la tête le venin et avant La mort, simplement, Diane Silver, profileuse au FBI, prénom de chasseresse et vie déglinguée, bascule dans le règlement de comptes personnel. La guerre est déclarée. Avide de venger sa fille victime d'un serial killer, associée avec Rupert Teelaney qui est riche mais s'est placé du mauvais côté de la barrière morale, Diane a renoncé à la légalité.
Le rythme est ternaire. Trois mouvements pour une plongée chaloupée dans le monde du show-biz. «Le show-biz est une valse à trois temps. On lèche, on lâche, on lynche.» Trois personnages principaux dans chaque partie, dont K, producteur indépendant, qui fournit la définition. Les autres protagonistes changent. L'un représente la musique, l'autre ne connaît rien à rien et arrive là par hasard. Le hasard, appelé miracle quand il débouche sur un succès, joue un rôle majeur dans les histoires de José-Louis Bocquet, qui avait déjà publié les deux premières sous d'autres versions. Trois hasards, donc, trois coups de chance. Trois miracles.
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