Y a-t-il pire torture que celle de la fraise du dentiste? La scène la plus éprouvante de toute l'histoire du cinéma reste pour moi - et à jamais - non un plan de véritable film d'horreur mais le moment où Dustin Hoffman se fait creuser une dent, sans anesthésie. C'est dans Marathon Man et je ne suis pas certain que je reverrais ce film si j'en avais l'occasion.
Un roman que j'ai lu récemment - mais je ne sais plus lequel, vous échapperez à cette référence - raconte l'histoire d'une femme (femme de ménage, si je me souviens bien) qui ne supporte pas d'être endormie. Et qui subit le supplice d'une dévitalisation avec l'impression qu'elle va mourir. Je l'ai vécu avec elle...
En revanche, je n'ai pas vécu ce que Maya Angelou, alors enfant, relate dans Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, une magnifique tranche d'autobiographie. Crevant de mal aux dents, deux d'entre elles cariées à tel point que l'émail avait disparu et qu'il n'y avait plus de prise pour le fil sur lequel Momma avait tiré pour en extraire d'autres, la petite fille part chez le dentiste avec sa grand-mère.
Seul problème, mais de taille: elles sont noires et le dentiste est blanc. Sa politique est de ne pas soigner les gens de couleur. Il le dira même de manière beaucoup plus crue:
Par ailleurs, il peut arriver que la visite chez le dentiste soit l'occasion de faire une rencontre. Dans L'or de la terre promise, Henry Roth envoie tante Bertha, un important personnage secondaire, arracher quelques dents. (Les caries ont la même cause que pour Maya Angelou: un abus de sucreries. Merci à la littérature de nous prodiguer des conseils d'hygiène dentaire.) Tante Bertha étant, comme plusieurs autres personnages de ce roman qu'il faut absolument découvrir, un personnage haut en couleurs, son récit ne manque pas de piquant. On est donc surpris qu'elle continue à aller chez le dentiste, non plus chaque semaine, mais deux fois par semaine. Puis trois. Puis quatre. Cela cache quelque chose, on s'en doute. je vous laisse l'accompagner, vous ne regretterez pas, cette fois, le détour.
Je ne suis pas toujours d'humeur à écouter de la musique en lisant mais, ces jours-ci (pour réduire le bruit de la fraise?), oui. Je me suis mis en boucle le nouvel album des Weezer, Raditude, et c'était un régal. Difficile de vous expliquer pourquoi - je suis nul pour commenter mes goûts musicaux. Et, de toute manière, si vous n'aimez pas, vous pouvez toujours en infliger l'écoute à votre dentiste en espérant qu'il n'aimera pas non plus.
Un roman que j'ai lu récemment - mais je ne sais plus lequel, vous échapperez à cette référence - raconte l'histoire d'une femme (femme de ménage, si je me souviens bien) qui ne supporte pas d'être endormie. Et qui subit le supplice d'une dévitalisation avec l'impression qu'elle va mourir. Je l'ai vécu avec elle...
En revanche, je n'ai pas vécu ce que Maya Angelou, alors enfant, relate dans Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, une magnifique tranche d'autobiographie. Crevant de mal aux dents, deux d'entre elles cariées à tel point que l'émail avait disparu et qu'il n'y avait plus de prise pour le fil sur lequel Momma avait tiré pour en extraire d'autres, la petite fille part chez le dentiste avec sa grand-mère.
Seul problème, mais de taille: elles sont noires et le dentiste est blanc. Sa politique est de ne pas soigner les gens de couleur. Il le dira même de manière beaucoup plus crue:
- [...] Annie, ma politique c'est que je préférerais fourrer la main dans la gueule d'un chien que dans celle d'un nègre.Sa position est définitive. Mais, rassurez-vous, Momma trouvera une autre solution.
Par ailleurs, il peut arriver que la visite chez le dentiste soit l'occasion de faire une rencontre. Dans L'or de la terre promise, Henry Roth envoie tante Bertha, un important personnage secondaire, arracher quelques dents. (Les caries ont la même cause que pour Maya Angelou: un abus de sucreries. Merci à la littérature de nous prodiguer des conseils d'hygiène dentaire.) Tante Bertha étant, comme plusieurs autres personnages de ce roman qu'il faut absolument découvrir, un personnage haut en couleurs, son récit ne manque pas de piquant. On est donc surpris qu'elle continue à aller chez le dentiste, non plus chaque semaine, mais deux fois par semaine. Puis trois. Puis quatre. Cela cache quelque chose, on s'en doute. je vous laisse l'accompagner, vous ne regretterez pas, cette fois, le détour.
En écoutant...
Je ne suis pas toujours d'humeur à écouter de la musique en lisant mais, ces jours-ci (pour réduire le bruit de la fraise?), oui. Je me suis mis en boucle le nouvel album des Weezer, Raditude, et c'était un régal. Difficile de vous expliquer pourquoi - je suis nul pour commenter mes goûts musicaux. Et, de toute manière, si vous n'aimez pas, vous pouvez toujours en infliger l'écoute à votre dentiste en espérant qu'il n'aimera pas non plus.
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