Le roman dans le roman n’est pas une invention du vingt et unième siècle. Mais Nicolas Fargues double la mise. Avec, il est vrai des sortes de livres virtuels. Celui que John s’est mis en tête d’écrire n’avance pas trop et n’existera peut-être jamais. Celui de Belval, journaliste vedette de la télévision, a été rédigé par un nègre.
La mise en abyme a ses limites: les réflexions que se fait John en ouvrant le roman de Belval sont du genre à alourdir celui de Nicolas Fargues, meilleur dans sa manière d’inventer une conversation et de camper une scène que dans le commentaire. Mais la dizaine de pages consacrées à celui-ci ne réussissent pas à gâcher vraiment le plaisir.
Car, comme il l’a prouvé dans ses six livres précédents, le romancier est capable d’aller vite. Son lecteur saisit l’intention au quart de tour, sourit aux passages ironiques, relève les intonations des personnages, acquiesce souvent.
Dès l’ouverture, on est conquis par le film que l’auteur projette – car, un jour, Nicolas Fargues fera du cinéma tant son sens de l’image est aigu. John participe, sur une place, à une collecte de déchets organisée par la mairie. «A perte de vue, des carcasses de jerrycans, des sprays rouillés, de la gomme de pneu durcie comme du bois par le sel et autres fragments de filets jonchaient la plage en une frange déprimante, parallèle au rivage.» L’inefficacité de l’opération menée ce jour-là est criante s’il s’agit de lutter contre la pollution. En revanche, s’il s’agit de présenter les habitants du village, c’est parfait. Ils sont à peu près tous là, porteurs déjà de ce qu’ils deviendront par la suite.
Il manque bien, entre autres, Mary, la fille de John, dont l’arrivée en compagnie de Vienna provoquera une petite tornade sentimentale. Et Sarkozy, de passage dans le livre, pour une petite visite à portée politique immortalisée par une photo très surprenante…
Nicolas Fargues pousse les protagonistes de son Roman de l’été dans leurs derniers retranchements. Leurs masques ne résistent guère aux situations dans lesquelles il les place. Et il joue habilement, comme de coutume, avec les contrastes. Sa comédie humaine lui sert à révéler les travers de nos contemporains. Il le fait avec finesse, sans véritable méchanceté. Il n’assassine pas. Il égratigne.
Le roman de l’été n’est pas son meilleur livre. On l’oubliera probablement assez vite. Mais il est agréable de passer quelques heures en compagnie de ses personnages dont quelques-uns pourraient être des connaissances. Ils sont à la fois vagues et précis, typiques d’une époque dans laquelle chacun est sensé trouver sa place dans la société et garder, une fois pour toutes, l’étiquette qui le caractérise.
La mise en abyme a ses limites: les réflexions que se fait John en ouvrant le roman de Belval sont du genre à alourdir celui de Nicolas Fargues, meilleur dans sa manière d’inventer une conversation et de camper une scène que dans le commentaire. Mais la dizaine de pages consacrées à celui-ci ne réussissent pas à gâcher vraiment le plaisir.
Car, comme il l’a prouvé dans ses six livres précédents, le romancier est capable d’aller vite. Son lecteur saisit l’intention au quart de tour, sourit aux passages ironiques, relève les intonations des personnages, acquiesce souvent.
Dès l’ouverture, on est conquis par le film que l’auteur projette – car, un jour, Nicolas Fargues fera du cinéma tant son sens de l’image est aigu. John participe, sur une place, à une collecte de déchets organisée par la mairie. «A perte de vue, des carcasses de jerrycans, des sprays rouillés, de la gomme de pneu durcie comme du bois par le sel et autres fragments de filets jonchaient la plage en une frange déprimante, parallèle au rivage.» L’inefficacité de l’opération menée ce jour-là est criante s’il s’agit de lutter contre la pollution. En revanche, s’il s’agit de présenter les habitants du village, c’est parfait. Ils sont à peu près tous là, porteurs déjà de ce qu’ils deviendront par la suite.
Il manque bien, entre autres, Mary, la fille de John, dont l’arrivée en compagnie de Vienna provoquera une petite tornade sentimentale. Et Sarkozy, de passage dans le livre, pour une petite visite à portée politique immortalisée par une photo très surprenante…
Nicolas Fargues pousse les protagonistes de son Roman de l’été dans leurs derniers retranchements. Leurs masques ne résistent guère aux situations dans lesquelles il les place. Et il joue habilement, comme de coutume, avec les contrastes. Sa comédie humaine lui sert à révéler les travers de nos contemporains. Il le fait avec finesse, sans véritable méchanceté. Il n’assassine pas. Il égratigne.
Le roman de l’été n’est pas son meilleur livre. On l’oubliera probablement assez vite. Mais il est agréable de passer quelques heures en compagnie de ses personnages dont quelques-uns pourraient être des connaissances. Ils sont à la fois vagues et précis, typiques d’une époque dans laquelle chacun est sensé trouver sa place dans la société et garder, une fois pour toutes, l’étiquette qui le caractérise.
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