De gros romans, disais-je la semaine dernière. En voici donc un autre, six cents pages qui se lisent sans faiblir. L'élan est donné par un dialoguiste très en verve qui fait avancer son récit à coups de répliques imparables.
Le quart d'heure colonial, c'est le moment où le Blanc devient fou. Jean-Claude Derey, qui n'est pas fou, jette sur les colons en Afrique un regard sévère en même temps qu'amusé. On est dans le ton dès le premier paragraphe:
Ulysse a un frère, Diallo, qui vit retranché dans les arbres et fait office de mauvais sujet. Mais, au fond, ils sont presque pareils, à regarder s'agiter leurs propriétaires provisoires, à se moquer d'eux, à tenir bon...
Tous les personnages, quelle que soit leur couleur, forment une galerie bariolée qu'on ne se lasse pas d'observer au quotidien, surtout quand ce quotidien est bousculé par des événements inattendus.
Le roman commence au début du vingtième siècle. La guerre n'est pas loin, prétexte à serrer encore un peu plus la discipline. Ou un semblant de discipline, puisque les apparences sont souvent plus importantes que les sentiments profonds.
Ce n'est pas le premier livre que Jean-Claude Derey consacre à l'Afrique. Il y est comme chez lui, et ses romans sont comme lui: la colère s'y teinte de gros rires, la dénonciation de la colonisation ne va pas sans scènes épiques.
Je ne sais pas si c'est, comme l'annonce l'éditeur en couverture, LE roman de la civilisation. C'en est un, en tout cas, qui donne du plaisir et à réfléchir...
Le quart d'heure colonial, c'est le moment où le Blanc devient fou. Jean-Claude Derey, qui n'est pas fou, jette sur les colons en Afrique un regard sévère en même temps qu'amusé. On est dans le ton dès le premier paragraphe:
Ulysse, c'est ton tour! Fissa! Fais avion! Le gouverneur n'aime pas attendre!, me hurle le garde soudanais en pointant sa baïonnette vers moi.Ulysse, un des personnages principaux, cherche un emploi de boy chez le gouverneur de Grand Bassam. Il n'a pas sa langue en poche. Les yeux non plus. Mais il obtient le boulot, fait mine de se courber devant l'autorité, n'en pense pas moins et joue du verbe avec une sorte de poésie ludique qui fait office de résistance devant l'autorité. Quant à séduire la femme du gouverneur, est-ce pour résister ou, au contraire, parce qu'il cède?
Ulysse a un frère, Diallo, qui vit retranché dans les arbres et fait office de mauvais sujet. Mais, au fond, ils sont presque pareils, à regarder s'agiter leurs propriétaires provisoires, à se moquer d'eux, à tenir bon...
Tous les personnages, quelle que soit leur couleur, forment une galerie bariolée qu'on ne se lasse pas d'observer au quotidien, surtout quand ce quotidien est bousculé par des événements inattendus.
Le roman commence au début du vingtième siècle. La guerre n'est pas loin, prétexte à serrer encore un peu plus la discipline. Ou un semblant de discipline, puisque les apparences sont souvent plus importantes que les sentiments profonds.
Ce n'est pas le premier livre que Jean-Claude Derey consacre à l'Afrique. Il y est comme chez lui, et ses romans sont comme lui: la colère s'y teinte de gros rires, la dénonciation de la colonisation ne va pas sans scènes épiques.
Je ne sais pas si c'est, comme l'annonce l'éditeur en couverture, LE roman de la civilisation. C'en est un, en tout cas, qui donne du plaisir et à réfléchir...
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