Le roman dont j'espérais le plus de bonheur dans cette rentrée ne m'a pas déçu. Claro donne une gifle dont l'effet dure longtemps. Si vous ne vous souvenez pas du Magicien d'Oz, c'est le moment d'y retourner, par le biais de cette version prolongée, approfondie, délirante, trop riche pour qu'il soit possible de la circonscrire en un article. (Et dire que j'en ai un à écrire, d'article, Claro, tu ne me simplifies pas la vie - merci.)
Vous publiez, dans cette rentrée littéraire, CosmoZ. En même temps que 700 autres romans. Cette abondance ne vous effraie-t-elle pas?
Ça fait vingt-quatre que j’écris, traduis et publie des livres, donc cette abondance m’est pour ainsi dire familière, même si c’est la première fois que je sors un livre en rentrée. Je pars du principe qu’il ne s’agit pas d’une compétition, qu’un livre met du temps à trouver, voire «fabriquer» son lectorat. L’effet de concurrence est un problème qui concerne avant tout l’éditeur et le service de presse; j’ai fait mon boulot, et à part «accompagner» mon livre, je ne vois aucune raison saine de penser que les autres livres menacent le mien. La rentrée littéraire, aussi massive soit-elle, ne se réduit pas à un marathon. Balzac disait que «la gloire est le soleil des morts» – un peu d’ombre me semble donc un sort enviable.
Quel a été le point de départ de votre roman? Une idée, une phrase, une image, que sais-je…?
Au départ, il y des images du film Le Magicien d’Oz – le corps rouillé du Bonhomme en fer blanc, le corps désarticulé de l’Epouvantail, la Tornade qui progresse –, et ces images sont venues s’articuler sur le projet d’écrire une histoire chahutée de la première moitié du vingtième siècle, suite logique à un précédent ouvrage publié en 1997, Livre XIX, qui tentait d’embrasser le dix-neuvième siècle dans ses motifs et ses styles.
Avez-vous été, dans votre travail, influencé par d’autres écrivains? Ou par d’autres artistes?
Quand on en est à son treizième livre, la question des influences est forcément plus diffuse, car les grandes écritures qu’on a aimées et pratiquées par la lecture ont eu le temps de décanter. La principale influence, je crois, c’est son propre style, dont il faut se méfier comme de la peste afin de ne pas se plagier de livre en livre.
Over the rainbow (la chanson la plus connue du film Le Magicien d’Oz, pour ceux qui n’auraient pas compris tout de suite): l’interprétation originale de Judy Garland, celle d’Amanda Lear ou une autre?
Il existe d’innombrables reprises de cette chanson qui, par ailleurs, a failli ne pas figurer dans la bande-son du film, les producteurs trouvant qu’elle ralentissait l’action et pouvait choquer (une jeune fille chantant dans une ferme au milieu des poules et des cochons…), mais ma version préférée reste une des premières prises faites par Judy Garland, dans laquelle elle doit s’interrompre parce qu’elle a mal posé sa voix et s’étrangle un peu au bout de quelques mesures. Elle demande alors si elle doit reprendre sur un tempo plus rapide. Sinon, j’aime beaucoup la version live de Rufus Wainwright, très glamour et désespérée.
Vous publiez, dans cette rentrée littéraire, CosmoZ. En même temps que 700 autres romans. Cette abondance ne vous effraie-t-elle pas?
Ça fait vingt-quatre que j’écris, traduis et publie des livres, donc cette abondance m’est pour ainsi dire familière, même si c’est la première fois que je sors un livre en rentrée. Je pars du principe qu’il ne s’agit pas d’une compétition, qu’un livre met du temps à trouver, voire «fabriquer» son lectorat. L’effet de concurrence est un problème qui concerne avant tout l’éditeur et le service de presse; j’ai fait mon boulot, et à part «accompagner» mon livre, je ne vois aucune raison saine de penser que les autres livres menacent le mien. La rentrée littéraire, aussi massive soit-elle, ne se réduit pas à un marathon. Balzac disait que «la gloire est le soleil des morts» – un peu d’ombre me semble donc un sort enviable.
Quel a été le point de départ de votre roman? Une idée, une phrase, une image, que sais-je…?
Au départ, il y des images du film Le Magicien d’Oz – le corps rouillé du Bonhomme en fer blanc, le corps désarticulé de l’Epouvantail, la Tornade qui progresse –, et ces images sont venues s’articuler sur le projet d’écrire une histoire chahutée de la première moitié du vingtième siècle, suite logique à un précédent ouvrage publié en 1997, Livre XIX, qui tentait d’embrasser le dix-neuvième siècle dans ses motifs et ses styles.
Avez-vous été, dans votre travail, influencé par d’autres écrivains? Ou par d’autres artistes?
Quand on en est à son treizième livre, la question des influences est forcément plus diffuse, car les grandes écritures qu’on a aimées et pratiquées par la lecture ont eu le temps de décanter. La principale influence, je crois, c’est son propre style, dont il faut se méfier comme de la peste afin de ne pas se plagier de livre en livre.
Over the rainbow (la chanson la plus connue du film Le Magicien d’Oz, pour ceux qui n’auraient pas compris tout de suite): l’interprétation originale de Judy Garland, celle d’Amanda Lear ou une autre?
Il existe d’innombrables reprises de cette chanson qui, par ailleurs, a failli ne pas figurer dans la bande-son du film, les producteurs trouvant qu’elle ralentissait l’action et pouvait choquer (une jeune fille chantant dans une ferme au milieu des poules et des cochons…), mais ma version préférée reste une des premières prises faites par Judy Garland, dans laquelle elle doit s’interrompre parce qu’elle a mal posé sa voix et s’étrangle un peu au bout de quelques mesures. Elle demande alors si elle doit reprendre sur un tempo plus rapide. Sinon, j’aime beaucoup la version live de Rufus Wainwright, très glamour et désespérée.
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