Je n'ai jamais participé à ces "challenges" qui fleurissent ici et là dans les blogs. Je voyais récemment apparaître un challenge consistant à lire 1% de la rentrée littéraire - en se regroupant à plusieurs. Bof, j'espère bien lire au moins 70 romans de la rentrée à moi tout seul. (Je n'y aurai aucun mérite particulier, je ne fais que ça: lire.)
Mais je viens de découvrir un "challenge Maigret" qui me botte. C'est ici et je commence tout de suite. Il y aura douze autres romans au fil des semaines (soit 13 sur 75), dans l'ordre chronologique de parution.
Maigret se livre, dans L'affaire Saint-Fiacre, à une enquête très privée: il est né à Saint-Fiacre, son père a été régisseur du château pendant trente ans.
En retournant là-bas après avoir reçu un billet qui annonce un crime pendant la première messe du Jour des Morts, il retrouve les lieux de son enfance et des visages... qui ont vieilli comme le sien. Tout lui est à la fois familier et lointain, comme cette Marie Tatin qui tient l'unique auberge: La petite fille qui louchait, comme on l'appelait jadis! Une petite fille malingre qui était devenue une vieille fille encore plus maigre. Et qui ne parvient plus à le tutoyer comme autrefois...
Il assiste à la messe parmi une assemblée clairsemée: rien ne se passe. Puis, tout le monde s'en va, sauf la comtesse de Saint-Fiacre... qui est morte. Sans violence apparente, d'un arrêt cardiaque, affirme le médecin, qui la savait fragile. Il ne peut donc y avoir ni crime, ni assassin. Malgré le nombre de ceux qui auraient eu de bonnes raisons de précipiter la disparition de la châtelaine.
D'ailleurs, Maigret retrouve, dans le missel de la paroissienne décédée, une fausse coupure de presse relatant un scandale et dont la lecture a dû être fatale. Est-ce suffisant pour inculper le coupable de cette farce macabre? A l'évidence, le commissaire ne le pense pas.
Mais - c'est chez lui une seconde nature dès lors qu'un grain de sable a enrayé la machine sociale - il fouine, interroge, cherche à comprendre. Entre le décès et l'enterrement de la comtesse, il aura le temps de se faire une idée précise du rôle de chacun dans les événements. Sans mandat, sans réelle intention de coincer le responsable. Plutôt pour remettre de l'ordre dans ce fouillis, au risque de déranger tout le monde - ce dont il se moque bien.
Lors d'une scène peu banale sous la plume de Simenon, tous les suspects se trouvent réunis, à manger et à boire (d'abondance) au château où repose, à l'étage, le corps de la «victime». Maurice de Saint-Fiacre, son fils, pose un revolver au milieu de la table ronde et annonce que l'«assassin» mourra à minuit. Le décor est spectral, l'atmosphère lourde. Minuit sonne... un coup de feu ! On n'est pas habitué à ce type de réunion en présence de Maigret qui, néanmoins, y assiste avec placidité.
C'est assez artificiel. Si l'auteur y a mis une intention parodique, elle est sans effet. Et le goût de l'enfance, qui avait donné son charme à la première partie du roman, nous est complètement passé.
Mais je viens de découvrir un "challenge Maigret" qui me botte. C'est ici et je commence tout de suite. Il y aura douze autres romans au fil des semaines (soit 13 sur 75), dans l'ordre chronologique de parution.
Maigret se livre, dans L'affaire Saint-Fiacre, à une enquête très privée: il est né à Saint-Fiacre, son père a été régisseur du château pendant trente ans.
En retournant là-bas après avoir reçu un billet qui annonce un crime pendant la première messe du Jour des Morts, il retrouve les lieux de son enfance et des visages... qui ont vieilli comme le sien. Tout lui est à la fois familier et lointain, comme cette Marie Tatin qui tient l'unique auberge: La petite fille qui louchait, comme on l'appelait jadis! Une petite fille malingre qui était devenue une vieille fille encore plus maigre. Et qui ne parvient plus à le tutoyer comme autrefois...
Il assiste à la messe parmi une assemblée clairsemée: rien ne se passe. Puis, tout le monde s'en va, sauf la comtesse de Saint-Fiacre... qui est morte. Sans violence apparente, d'un arrêt cardiaque, affirme le médecin, qui la savait fragile. Il ne peut donc y avoir ni crime, ni assassin. Malgré le nombre de ceux qui auraient eu de bonnes raisons de précipiter la disparition de la châtelaine.
D'ailleurs, Maigret retrouve, dans le missel de la paroissienne décédée, une fausse coupure de presse relatant un scandale et dont la lecture a dû être fatale. Est-ce suffisant pour inculper le coupable de cette farce macabre? A l'évidence, le commissaire ne le pense pas.
Mais - c'est chez lui une seconde nature dès lors qu'un grain de sable a enrayé la machine sociale - il fouine, interroge, cherche à comprendre. Entre le décès et l'enterrement de la comtesse, il aura le temps de se faire une idée précise du rôle de chacun dans les événements. Sans mandat, sans réelle intention de coincer le responsable. Plutôt pour remettre de l'ordre dans ce fouillis, au risque de déranger tout le monde - ce dont il se moque bien.
Lors d'une scène peu banale sous la plume de Simenon, tous les suspects se trouvent réunis, à manger et à boire (d'abondance) au château où repose, à l'étage, le corps de la «victime». Maurice de Saint-Fiacre, son fils, pose un revolver au milieu de la table ronde et annonce que l'«assassin» mourra à minuit. Le décor est spectral, l'atmosphère lourde. Minuit sonne... un coup de feu ! On n'est pas habitué à ce type de réunion en présence de Maigret qui, néanmoins, y assiste avec placidité.
C'est assez artificiel. Si l'auteur y a mis une intention parodique, elle est sans effet. Et le goût de l'enfance, qui avait donné son charme à la première partie du roman, nous est complètement passé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire