mardi 20 octobre 2009

Le livre, piraté comme la musique et le cinéma sur Internet?

Non.
(Pardon, j'ai été un peu rapide. Mais, en posant moi-même la question en titre de cette note, je n'ai pas résisté à la réponse la plus évidente. Je m'explique.)
Jusqu'à présent, le livre, malgré une évolution qui sera probablement de plus en plus rapide vers une version électronique, reste essentiellement un objet imprimé sur papier. La numérisation de celui-ci demande un travail important - demandez chez Gallica, par exemple, ce qu'on en pense. Tandis qu'un disque sur CD ou un film sur DVD, c'est déjà du numérique. Il est évidemment beaucoup plus aisé d'en tirer un fichier qui circulera librement (et illégalement) sur Internet, où la tendance forte conduit à se servir sans scrupule.
Mais je sens bien que ma réponse, outre qu'elle était rapide, ne reposait en réalité que sur de vagues impressions et non sur une étude fouillée à partir de laquelle il serait possible d'argumenter vraiment. Bien entendu, je garde un œil (mais un seul) sur le secteur informel du livre piraté, histoire de savoir ce qui se passe. Ce n'est pas suffisant.
Je suis, comme tout le monde, un peu mieux informé depuis hier, grâce à la publication d'un rapport touffu et riche en enseignements. (Le lien vers ce document se trouve dans l'image.)

C'est du lourd: plus de soixante pages bourrées de chiffres et de considérations tirées, cette fois, d'une analyse poussée de cette offre numérique illégale. Les différents réseaux ont été explorés, les titres, les éditeurs, les auteurs ont droit à leur tableau d'honneur. Le document n'est pas alarmiste mais il établit le constat suivant: le piratage existe (on le savait), dans une proportion qui n'est pas encore alarmante (on en était moins sûr) et dont l'évolution mérite d'être observée dans l'avenir.
A lire et à analyser dans le détail par tous les acteurs du livre...

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