samedi 27 février 2010

La théorie des faces B

A la fin, tout s’arrange: grâce à Sarah, le narrateur plonge dans la littérature belge qui, comme on sait, a le pouvoir de remettre les idées en place. Fessologue, rebaptisé «Léon Morin prêtre» par sa nouvelle amie franco-belge, lit non seulement Béatrix Beck mais aussi Maeterlinck, Henri Michaux, Dominique Rolin et Amélie Nothomb – tout en continuant à préférer Georges Simenon, qu’il connaissait déjà.
Fessologue n’est pas son vrai nom, bien entendu. Mais au Jip’s, le bar afro-cubain où il boit ses Pelforth, tout le monde l’appelle ainsi parce qu’il a, sur la face B des filles, des idées très arrêtées, des interprétations toutes personnelles: «Je suis maintenant convaincu que comme pour les cravates on peut lire la psychologie d’un être humain par la façon dont il remue son arrière-train.» La théorie vaut ce qu’elle vaut, elle est en tout cas illustrée par de nombreux exemples…
Le plus beau de ceux-ci, et qui a accru l’obsession du narrateur, est sans aucun doute illustré par celui de Couleur d’origine, équipée d’un «derrière à vitesses automatiques» peu banal. Elle a par ailleurs la peau très noire et un père avocat installé à Nancy avec son épouse en attendant de prendre le pouvoir au Congo, mais Couleur d’origine ne s’entend pas trop avec lui. Elle a aussi un cousin musicien, L’Hybride, par qui naissent les problèmes.
Au fond, les choses se présentaient plutôt bien: Fessologue et Couleur d’origine se sont installés ensemble et ont eu une jolie petite fille qui affiche une parfaite ressemblance avec son père… du moins, par les orteils. Pour le reste, c’est moins visible. Et L’Hybride s’incruste. La débâcle prévisible a été annoncée dès le prologue: «Quatre mois se sont écoulés depuis que ma compagne s’est enfuie avec notre fille et l’Hybride». La messe est dite, ou presque.
Désemparé – le mot est faible –, Fessologue s’accroche à son envie d’écrire un livre qui s’appellera, bien sûr, Black Bazar. Un livre dans lequel il n’y aura pas de mouton blanc. Pas de vieil homme qui va à la pêche avec un petit garçon. Pas de vieux qui lit des romans d’amour. Pas de jeune Japonaise mythomane. Pas d’ivrogne cherchant un tireur de vin de palme au pays des morts. Pas de grand amour au temps du choléra. Pas de peintre qui tue une femme rencontrée dans une exposition. Pas d’enfant avec un tambour, qui refuserait de grandir.
Mais alors, quoi? «J’écris comme je vis, je passe du coq à l’âne et de l’âne au coq».
Voici donc la vie ordinaire d’un Congolais arrivé en France quinze ans plus tôt, qui se débat avec ses peines de cœur et les grandes idées de ses interlocuteurs. Voici une succession de scènes hautes en couleurs, dans lesquelles s’échangent des certitudes sur l’Afrique et sur la colonisation, sur les femmes et la littérature, toutes certitudes reçues par Fessologue avec un brin de scepticisme.
C’est sûr, il préfère la compagnie de Louis-Philippe, un écrivain haïtien dont il a fait la connaissance dans une librairie, lors d’une séance de signature. Chez Louis-Philippe, le rhum est bon, quoique puissant, et la conversation prend des chemins inattendus – comme Black Bazar qui serpente entre les grandes questions que se posent les hommes, et auxquelles ils répondent trop vite.
Fessologue a sa dignité congolaise: il est un adepte de la Sape, de la fringue chic. Weston, Church, Versace, Smalto, Cerruti sont ses amis. Jusqu’au jour où il n’en aura plus besoin, quand la valeur de l’apparence diminuera. C’est au moment où son roman se termine, après des journées entières passées à frapper sur sa machine, dans son appartement ou dans un parc. C’est au moment aussi où Sarah lui demande si sa couleur est aussi une couleur d’origine – elle est blanche.
Alain Mabanckou reprend un peu le fonctionnement de Verre cassé, son précédent roman. Il invente des propos qu’il aurait pu écouter. Il reconstitue des tranches de vie à partir de quelques détails. Il multiplie les clins d’œil littéraires qui sont autant d’hommages aux écrivains qu’il admire. Mais ce personnage-ci, au contraire de Verre cassé, n’a pas encore tout vécu. L’écriture s’en ressent, entre l’audace et la retenue, comme si le romancier avait éprouvé quelques difficultés à trouver la voix de Fessologue. Et pour cause: pendant Black Bazar, cette voix est en pleine mue.

lundi 22 février 2010

Zapculture : la polémique souffle sur BHL et Moix

Un lecteur fidèle qui nous veut du bien (à vous comme à moi) m'a donné des pistes pour intégrer directement le son de Zapcultures au blog. Je n'ai malheureusement pas eu le temps de m'y mettre et, cette semaine, il faudra encore télécharger. Le lien est dans le casque...

Après l'indicatif (0'00"-0'25"), on entre d'emblée dans des sujets très chauds, du genre qu'on aime dans les émissions de Ruquier dont la polémique est un des fonds de commerce. Bernard-Henri Lévy était monté au front, ce qui, reconnaissons-le, demandait un certain courage après les attaques dont avait fait l'objet un de ses derniers livres, De la guerre en philosophie. L'autre, Pièces d'identité, plus épais, et qui rassemble des articles parus depuis quelques années, n'a pas fait l'objet des mêmes assauts.
Je résume l'affaire à grands traits. Dans De la guerre en philosophie, BHL en appelle à un philosophe nommé Botul à propos d'Emmanuel Kant. Sinon que le livre de Botul auquel il fait allusion, La vie sexuelle d'Emmanuel Kant, est tout sauf un ouvrage sérieux. Son véritable auteur, Frédéric Pagès, se demande même, avec quelques autres commentateurs, si BHL l'a lu. S'il l'avait fait, il aurait dû comprendre que l'argument Botul n'était pas très pertinent.
Dans un premier temps, et notamment quand il était invité chez Ruquier, BHL a voulu se montrer beau joueur. C'est la pose qu'il adopte, en tout cas, dans le premier extrait sonore (0'25"-1'43"). Genre: je me suis fait avoir, je dis "chapeau, l'artiste!".
Dans un deuxième temps, le sens de l'humour de BHL n'étant pas à toute épreuve - ceux qui le connaissent bien prétendent qu'il est même très limité -, les réserves de sympathie à l'égard de Botul, de Pagès et de tous ceux qui ont relevé sa bourde se sont épuisées.
Reçu jeudi dernier au micro de Nicolas Demorand (France Inter), le philosophe surpris les doigts dans le pot de confiture hausse le ton. Cela ne me fait plus rire, dit-il. Et il le prouve (1'43"-2'46"). Parfois, d'ailleurs, à la limite de la mauvaise foi, notamment quand il attaque (hors extrait) Pierre Assouline qui aurait, affirme-t-il, parlé sur son blog des deux livres en n'ayant lu qu'un entretien paru dans la presse. Alors que Pierre Assouline, dans un premier temps, ne parlait que de l'entretien...

On n'en a pas fini avec les éclats. Yann Moix se pose en défenseur de Roman Polanski dans Je hais la meute. Il en a bien le droit. Quelques extraits du livre ont été publiés sur le site de la revue La règle du jeu - comme par hasard, il s'agit de la revue dirigée par Bernard-Henri Lévy. Des textes d'une rare violence, où la Suisse est une cible sur laquelle Moix s'acharne sans faiblir. Mais en développant, selon ses contradicteurs, des arguments assez fragiles. Chez Ruquier encore, Yann Moix se défend comme il le peut contre la colère d'Eric Naulleau. Celui-ci lui avait dit, pourtant: "Je t'aime bien." S'il ne l'avait pas aimé, je ne sais pas quels mots se seraient échangé (2'46"-4'01").

Bon, assez de colère pour aujourd'hui. La musique adoucit les mœurs? Musique, donc, avec le deuxième album d'Emmanuelle Seigner, Dingue. Vous allez voir que ce n'est pas sans rapport avec ce qui précédait. Si vous écoutez bien (4'01"-5'43"), vous allez remarquer qu'une voix masculine intervient dans Qui êtes-vous? Je n'irai pas jusqu'à dire que Roman Polanski, puisque c'est lui, chante. Mais il est présent sur cette plage.
Ce n'est pas la meilleure chanson d'un disque par ailleurs tout à fait plaisant et pour la promotion duquel Emmanuelle Seigner se serait probablement bien passée du brouhaha où se trouve Roman Polanski. Je rappelle, à l'intention de ceux qui, comme moi, ne se plongent pas quotidiennement dans les infos people, que la chanteuse (par ailleurs actrice) et le cinéaste (primé à Berlin il y a quelques jours) forment, à la ville, un couple très officiel.

On enchaîne avec Dominique Rolland, reçue dans Tout un monde (France Culture) pour son livre Les petits Viêt-Nams (5'43"-6'14"). Voici la présentation du livre par l'éditeur.
"La France, on en avait rêvé. Qu'y avait-il de plus désirable que la France? Là-bas en Indochine, tout cc qui était beau, propre, enviable, riche, puissant s'appelait la France. La France, c'était tout ce blanc lumineux et immaculé des costumes, des uniformes, des robes de bal, des nappes, des draps, des mariages, des villas et des paquebots... Tout ce blanc repoussant le ciel gris sale des moussons, la ligne basse et boueuse de l'horizon dans les rizières, l'eau souillée des arroyos, la glaise lourde et gluante où piétinent les buffles, les tuniques noires des lettrés, les dents laquées des femmes... Oui, la France c'était tout ce blanc immaculé. Le blanc de la colonisation". En 1954, la défaite française à Dien Bien Phu contraint au départ toutes les familles françaises résidant au Tonkin. Parmi elles, un nombre important de familles franco-annamites: couples mixtes et leurs enfants eurasiens, femmes vietnamiennes dont le compagnon français avait disparu... Ils furent ensuite rapatriés en France, au titre de Français d'Indochine puis installés "provisoirement" dans des bâtiments collectifs désaffectés. Ainsi se constitua le Cafi, Centre d'Accueil des Français d'Indochine, à Sainte-Livrade dans le Lot-et-Garonne, lieu de mémoire de l'histoire coloniale, de ce qu'elle a produit, des identités composites qu'elle a générées. Aujourd'hui, la transformation du camp, qui existe toujours, préfigure la fin d'un monde.

Alain Chamfort, de son côté, a sorti un nouveau disque. Ou plutôt un livre-disque: Une vie Saint-Laurent est consacré, comme son titre l'indique, au célèbre couturier. Chamfort était invité dans Le rendez-vous (France Culture) pour en parler et... pour chanter, puisque les chansons de cet album constituent une sorte de biographie (6'14"-7'53").
En 16 titres, Alain Chamfort chante "une vie Saint- Laurent". De son enfance oranaise à ses derniers adieux, la trajectoire romanesque et lumineuse d’un avant-gardiste de génie, où se mêlent excès et fulgurances, reconnaissance et succès planétaires sur des notes de mélancolie.
Cette biographie sonore et visuelle unique, co-écrite et composée avec Pierre-Dominique Burgaud rassemble également portraits inédits ou rares, croquis, dessins, photos de défilés, accompagnés par les textes de Robert Murphy, qui dévoilent et témoignent de l’extraordinaire créativité d’un mythe du XXe siècle.

Et on termine avec le son d'une bande annonce. Un prophète, de Jacques Audiard, sera probablement le film de la semaine. Il vient de sortir en DVD et il est le grand favori des Césars, dont la cérémonie se déroule samedi.
C'est un film âpre, d'une justesse et d'une humanité rares, dont on sort complètement secoué après avoir passé plus de deux heures dans la peau d'un voyou magnifique.
Jacques Audiard ne porte pas de jugement: il montre. Et il montre si bien qu'il atteint une sorte de vérité - que nous ne vérifierons pas, ce n'est pas nécessaire tant la force de ce film l'impose comme une tranche de réel, fût-il passé au crible de la fiction (7'53"-9'44").

Indicatif, extinction du son pour aujourd'hui...

samedi 20 février 2010

Deux hommes qui aiment les femmes

Rien de commun, en apparence, entre Philippe Djian et Adam Thirlwell. Mais les personnages de leurs nouveaux - et excellents - romans sont des hommes attirés à l'excès par les femmes...

Marie Darrieussecq préface une nouvelle de Philippe Djian intégrée à des tableaux de Horst Haack: «Il me semble que tous les romans de Philippe Djian parlent de la fin du monde.» C'est le titre de ce livre: La fin du monde. Ce pourrait être aussi, en effet, celui du nouveau roman de Djian, Incidences. Où le monde ne finit qu'à la dernière page, vers laquelle l'écrivain conduit sans précipitation, posant un à un les éléments du désastre à venir.
A cinquante-trois ans, Marc enseigne le scénario à l'université. Il vit à l'écart de la ville dans la même maison que sa sœur Marianne, célibataire comme lui. Il aime les promenades en forêt et mêler à l'oxygène la fumée d'une cigarette. Il apprécie certaines de ses étudiantes et les mettre dans son lit est une pratique qui suscite chez lui la prudence, car il sait que le moindre écart rendu public lui vaudrait un renvoi. Il n'est pas un modèle de vertu. Mais cela l'ennuie moins que de découvrir, au petit matin, le corps froid de Barbara à côté de lui. Elle a vingt-trois ans, elle vient de s'inscrire à son atelier d'écriture, ils sont rentrés ivres la veille, dans la Fiat 500 de Marc, malgré les dangers de la route le long de la corniche.

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L'âge ne change rien à l'affaire: les 78 ans de Raphael Haffner n'ont pas épuisé son appétit des femmes. Quand Adam Thirlwell nous le présente, il est caché dans une penderie depuis trop longtemps pour que sa position soit restée confortable. Mais le spectacle auquel il assiste par la porte entrouverte vaut bien quelques désagréments: Zinka et Niko font l'amour devant lui. «Il ne désirait vraiment rien d'autre. Les femmes étaient le seul moyen de son triomphe, son corps vieillissant demeurant la pelote à épingles idéale pour que s'y plantent les flèches en plastique multicolore du dieu-enfant victorieux: Cupidon.»

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vendredi 19 février 2010

Mirko Bonné : Un ciel de glace

L’expédition de Sir Ernest Shackleton sur L’Endurance est un voyage vers l’Antarctique qui a suscité de nombreux ouvrages et même des films. La plupart sont des documentaires et Shackleton lui-même a fourni le récit de cette extraordinaire aventure (L’odyssée de L’Endurance).
Mirko Bonné, quant à lui, passe à la fiction. Pour marquer la distance qu’il prend avec les faits réels, il rebaptise un des membres de l’expédition pour en faire son narrateur: Perce Blackborow devient Merce Blackboro. Et se retrouve du même coup avec des initiales identiques à celles du romancier.
Mais la distance n’est pas si grande: Merce, comme son modèle, a dix-sept ans au début de l’expédition et a embarqué comme… passager clandestin. Accepté malgré tout par l’équipage, il va vivre, avec les autres, de 1914 à 1916, une autre sorte de guerre – ignorant tout, comme ses compagnons, du déroulement du conflit mondial qui fait rage à ce moment. Six cent trente-cinq jours au cours desquels tous croiront souvent voir leur mort, et dont tous reviendront vivants, à la grande surprise de ceux qui ne les attendaient plus. Une sorte de miracle, à moins que la volonté inébranlable de Shackleton leur ait permis ce retour au monde réel – parfois pour y mourir autrement, puisque la guerre n’est pas finie.
A une question d’une lady qui l’interroge lors d’une de ses conférences, Shackleton répondra: «La glace, madame, c’est le souvenir de l’eau, ce n’est pas l’eau elle-même». Et c’est bien la glace, plutôt que l’eau, qui emprisonne L’Endurance et ses hommes. Qui broie le bateau comme on écrase un gobelet en plastique, avant de le relâcher pour le laisser couler.
Il y aura aussi, au bout de quelques mois, la faim et la soif. Tous les éléments d’un drame sont réunis. Au milieu duquel l’équipage résiste comme il le peut, affaibli aussi par des inimitiés qui mettront longtemps à s’effacer devant les nécessités imposées par les circonstances.
Le décor est splendide. Blocs et aiguilles de glace, neige et bouillie d’eau qui se fige, sous une température qui, même l’été, reste très inférieure à 0°. Le froid agresse la peau et l’organisme, rend pénible le moindre effort… Mais ce décor est dangereux. La glace bouge, craque et fait dériver le bâtiment avant son naufrage. Elle ferme, avec une tranquille autorité, les passages qui semblaient s’ouvrir.
Fort de sa connaissance des expéditions passées grâce aux livres de la bibliothèque de Shackleton, Merce compare les situations et observe comment un chef d’expédition réagit devant des événements similaires. Il garde, dans son vêtement, un petit poisson que lui a donné, en guise de porte-bonheur, Ennid, la femme qu’il aime. Elle y a placé un mot que Merce pourrait lire s’il le voulait – mais il retarde sans cesse le moment de le faire…
Un ciel de glace est un roman qui donne froid. Qui fait entendre les convulsions de la banquise. Qui fait vibrer à l’unisson de ces hommes d’exception. Et qui impressionne.

lundi 15 février 2010

Zapculture, troisième : censure, DVD, livre, CD...

Le troisième Zapculture est servi. Au menu, une question de censure, un DVD que je vous conseille, un livre tout aussi recommandable et deux disques contrastés, mais possédant des points communs.
On y va?
La manœuvre est simple: téléchargez la dizaine de minutes de Zapculture en suivant le lien proposé par le casque d'écoute ci-contre. Et écoutez...

Après l'indicatif inchangé (00'00"-00'25"), retour sur une affaire qui a secoué les milieux artistiques parisiens la semaine dernière: une artiste chinoise, Ko Siu Lan, qui exposait à l'École des Beaux-Arts, avait accroché, dans la rue, quatre bannières portant chacune un mot: travailler, gagner, plus, moins. Une allusion transparente à un slogan de campagne de Nicolas Sarkozy. Quelques remous plus loin, les bannières étaient décrochées. C'est à ce moment que l'émission Le rendez-vous (France Culture) a évoqué le sujet (00'25"-01'21").
Il faut ajouter que tout est rentré dans l'ordre (l'ordre de la liberté d'expression) depuis samedi puisque Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, a demandé et obtenu la remise en place des bannières.

"Mon" DVD de la semaine est une adaptation d'un livre magique: Soie, d'Alessandro Baricco, qui m'a émerveillé deux fois - à sa sortie et quand il a été réédité au format de poche.
François Girard en a donc fait un film qui, très naturellement, porte le même titre. Soie (le film) respecte la trame du récit imaginé par Baricco: un jeune Français est envoyé au Japon pour acheter des œufs de vers à soie afin d'enrayer l'épidémie qui décime les élevages européens. Au Japon, il rencontre une femme...
La magie est partiellement au rendez-vous, ce qui n'est déjà pas mal. Mais, comme il fallait s'y attendre, les images ne sont pas tout à fait à la hauteur de la force évocatrice des mots. Sinon lors des voyages au cours desquels Hervé Joncour traverse des paysages splendides. Il y a de vrais moments d'éblouissement. Le son de la bande annonce vous permettra peut-être de les imaginer (01'21"-03'48").

Je vous ai déjà parlé du superbe roman de l'Irlandais Hugo Hamilton, Comme personne. J'avais écrit, en réalité, un article dans Le Soir dont je vous donnais le début ici, avec un lien vers la suite.
Je ne suis évidemment pas le seul à avoir remarqué ce livre - d'autant plus facile à repérer que son auteur avait déjà donné quelques autres excellents textes auparavant.
Dans Jeux d'épreuves (France Culture), la semaine dernière, il en a aussi été question. Occasion idéale pour y revenir par l'intermédiaire d'un autre lecteur. Celui-ci (dont je n'ai malheureusement pas relevé le nom) vous en fait un résumé honnête qui, je crois, ne dévoile en rien le mystère du roman tout en s'en approchant de très près (03'48"-06'21").

J'ai ensuite pratiqué un collage avec le début d'une chanson et la fin d'une autre, sinon qu'il s'agit de la même chanson.
Je vous explique.
David Bowie, vous aimez? Moi, beaucoup. Et je me désole des problèmes de santé qui lui ont apparemment, au sens propre, cassé la voix. En 2003 et 2004, il a "tourné" dans une longue série de concerts (d'ailleurs amputée des derniers) après la sortie de l'album Reality. Il ne se contentait pas d'y reprendre ses créations les plus récentes, comme en témoigne A Reality Tour, disponible depuis la fin du mois dernier.
The Man Who Sold The World, Life On Mars ou Ziggy Stardust, parmi beaucoup d'autres titres devenus des classiques, étaient repris lors de cette tournée. Du coup, cet enregistrement constitue, à mes yeux, la parfaite illustration d'une carrière où il y a eu beaucoup de grands moments.

La septième plage du deuxième CD, Heroes, est un de ces classiques. Et le même titre ouvre le nouvel album de Peter Gabriel, Scratch My Back, où l'on ne trouve d'ailleurs que des reprises. Paul Simon, Talking Heads, Neil Young ou Radiohead sont, cette fois, ses inspirateurs. Et David Bowie, bien sûr.
L'ancien chanteur de Genesis donne ici des versions très personnelles, véritables réinterprétations de titres qu'on ne reconnaît pas toujours sans une écoute attentive. Le tempo est alangui, les cordes sont très présentes. Je ne suis pas totalement convaincu.
Mais faites-vous votre opinion, au moins partiellement, avec le début de Heroes dans la version de David Bowie lors de sa dernière tournée et la fin selon Peter Gabriel (06'21"-10'04").

Avant d'en terminer par l'indicatif (10'04"-10'16").

Bonne écoute.

samedi 13 février 2010

Dans le regard de Stefan Zweig ou de l'Inde

Un roman, d'abord, celui de Laurent Seksik, sorti le mois dernier. Les derniers jours de Stefan Zweig a été très bien accueilli par la presse et le public. C'est justifié.
La fin de l'histoire est connue: le 22 février 1942, dans l'appartement de Pétropolis qu'ils louent depuis septembre, Stefan et Lotte Zweig se suicident. Quelques jours plus tôt, ils étaient à Rio, où la foule dansait sur des airs de fin du monde. Singapour venait de tomber devant le Japon et on s'amusait. Pas Stefan. Il ruminait de sombres pensées et se souvenait d'avoir, dans un livre, rendu sublime la mort de Kleist qui s'était suicidé après avoir tué sa femme.
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Autre grand écrivain à côté de Stefan Zweig - mais qui est personnage et non auteur du livre précédent -, V.S. Naipaul n'en a pas fini d'interroger l'Inde et ses propres rapports avec le pays d'où vient sa famille. Le regard de l'Inde est un essai bref et dense.
L'Inde et Vidiadhar Surajprasad Naipaul, c'est une longue histoire qui commence bien avant sa naissance. Ses origines familiales trouvent leurs racines en Inde, d'où ses ancêtres avaient émigré vers Trinidad, dans les Caraïbes. Mais, son père ayant perdu son père quand il était bébé, la mémoire du passé ne s'est pas transmise.
«Je souffre de ce manque», dit-il dès les premières lignes du Regard de l'Inde, où il revient vers sa «métropole», comme il l'appelle, après en avoir déjà parlé dans d'autres livres comme L'Inde brisée ou L'Inde: un million de révoltes.
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mercredi 10 février 2010

Yvon Toussaint puissance 3, en Haïti

Je n'écris jamais de note de blog ou d'article pour remercier quelqu'un, ni pour faire plaisir - pas davantage pour faire de la peine, d'ailleurs. Mais pour dire, simplement, ce que j'ai pensé d'un livre (ou d'autre chose). Je n'ai ni amis ni ennemis au moment du commentaire.
Si je précise cela, c'est parce qu'Yvon Toussaint, dont sort aujourd'hui L'assassinat d'Yvon Toussaint, est une vieille connaissance. Il était rédacteur en chef (et peut-être directeur, puisqu'il a occupé les deux fonctions simultanément) du Soir quand il m'y a engagé. Je suis donc suspect, en me penchant sur ce livre. Vais-je lui manifester de la reconnaissance?
Non.
En revanche, je reconnais très volontiers avoir été mû par la curiosité. Ce journaliste avec qui j'ai travaillé m'avait déjà bluffé deux fois par ses talents de romanciers, dans Un incident indépendant de notre volonté, en 1974, et Le manuscrit de la Giudecca, en 2001. Qu'allait-il faire cette fois avec son homonyme? Car, je peux vous le dévoiler déjà, l'Yvon Toussaint du titre n'est pas l'Yvon Toussaint qui signe le livre. Et l'Yvon Toussaint narrateur (au statut particulier, j'y reviendrai), même si l'auteur y a mis beaucoup de lui, est encore une autre personne. Un personnage, d'ailleurs, puisqu'il s'agit d'un roman dont beaucoup d'éléments sont vrais mais où la part de fiction est importante.
Pour démêler le vrai du faux, il faudrait habiter l'esprit de l'écrivain. Ce que je suis incapable de faire. Ou se reporter à ses explications (incomplètes), fournies dès la semaine dernière dans un article du Nouvel Observateur repris par le site Bibliobs.
Quand un livre est ainsi précédé par un grand article, c'est qu'il est attendu. Parce qu'il est d'Yvon Toussaint? Je ne le pense pas. En revanche, parce qu'il s'agit d'Haïti, l'île meurtrie vers laquelle tous les regards se sont récemment tournés, oui, bien sûr.
Car l'Yvon Toussaint du titre a bien existé, et il était sénateur quand il a été assassiné à Port-au-Prince le 1er mars 1999. Il était aussi médecin, et avait fait ses études à l'Université Libre de Bruxelles - comme Yvon Toussaint (l'auteur). La coïncidence était belle. Et légitime, l'envie de tirer les fils pour voir ce qui allait en sortir.
Le narrateur se met donc en chasse. Retrouve des membres de la famille à New York, à Miami et en Haïti. Prend des notes. Se laisse aller aux rencontres de hasard. Le roman se présente sous la forme d'un récit (à la deuxième personne, comme si Yvon Toussaint se regardait sans cesse agir, à moins qu'il soit manipulé par l'auteur) où les choses arrivent au fur et à mesure, sans que s'éclaircisse pour autant la mort d'Yvon Toussaint (celui du titre).
L'assassinat d'Yvon Toussaint est un ouvrage passionnant, un amoncèlement de données amassées par un journaliste qui, à défaut de les mettre en forme dans un article, choisit d'en faire un livre, presque un polar. Et pose en même temps des questions souvent reprises, mais toujours lancinantes, sur la vérité et le mensonge dans le roman.

lundi 8 février 2010

Zapculture, 8 février

Deuxième rendez-vous sonore en téléchargement, dont j'essaierai de faire le point de rencontre des amateurs de culture chaque lundi matin. Et on commence avec l'indicatif (00'00"-00'25") de Satie, pour ouvrir très vite un double chapitre cinéma.

Le film dont j'attends le plus cette semaine, et que je courrais voir dès mercredi si j'étais à Paris ce jour-là, est L'autre Dumas, de Safy Nebbou, avec Gérard Depardieu dans le rôle d'Alexandre Dumas et Benoît Poelvoorde dans celui d'Auguste Maquet - le "nègre" préféré de l'écrivain, qui lui a donné de solides coups de main pour certains grands romans et qui, dans cette fiction inspirée par la réalité, se met à rêver d'être Dumas. Ou au moins de se faire passer pour lui.
Je vous propose le son de la bande annonce (00'25"-02'14"), suivi de quelques déclarations de Gérard Depardieu expliquant dans l'émission Laissez-vous tenter (RTL) comment il envisageait le rôle (02'14"-02'55").

Mais le film que j'ai vu vient de sortir en DVD - c'est plus facile, parfois, que de courir dans une salle. Le petit Nicolas, de Laurent Tirard, offre le rôle titre au jeune Maxime Godard dont les parents sont interprétés par Valérie Lemercier et Kad Merad.
Pas de quoi, mais on s'en doutait, révolutionner le cinéma. Et, à dire vrai, je préfère les dessins de Sempé aux images proposées. Elles ont quand même la vertu de nous replonger dans un passé pas si lointain, avec un décor que je situerais, à vue de nez, dans les années 60. Avec la Peugeot 404, le poste de télé monumental... et la totale méconnaissance qu'a le petit Nicolas des techniques de reproduction. L'annonce éventuelle d'un petit frère étant surtout, à ses yeux, le point de départ d'une aventure dont il risque de ne pas sortir gagnant. L'intrigue est molle mais l'humour de Goscinny perce dans les dialogues. Si bien que je ne me suis pas ennuyé.
Pour vous faire une petite idée de l'ambiance du film, voici le son de la bande annonce (02'55"-04'55"), suivi d'une brève critique entendue dans Laissez-vous tenter (04'55"-05'57").

Je vous ai déjà parlé du premier roman de David Vann, Sukkwan Island. Je ne suis pas le seul à en penser beaucoup de bien. Dans Tout arrive (France Culture), il parle de la mort de son père et comment celle-ci est, au fond, à l'origine du livre. D'une manière détournée qui permet de comprendre le processus de création. Ou comment un fait réel se transforme pour faire naître une fiction (05'57"-07'16").

Pour rester dans un registre sérieux, je rappelle que Georges Wilson (1921-2010) et Pierre Vaneck (1931-2010) sont morts coup sur coup. Ils ont parcouru tous deux un long chemin comme acteurs. Et la vie leur a permis de se rencontrer, comme le prouve un extrait d'Esprit critique (France Inter), extrait d'une répétition dans laquelle ils jouent ensemble, à Avignon. Un document historique émouvant (07'16"-08'05").

Enfin, le disque que j'attendais avec impatience depuis quelques années - sans que l'impatience s'émousse - est arrivé. Soldier of Love, de Sade, est à mon sens une petite déception. Soyons clairs: un bon album, qui s'écoute avec plaisir. Mais sans la magie des premiers disques.
Je suis bien obligé de nuancer. Peut-être en attendais-je trop. Ou mon oreille est-elle définitivement moulée aux intonations de Smooth Operator.
Et puis, comme vous n'êtes pas obligés d'être de mon avis, je vous propose de juger sur pièce, grâce à un extrait de Bring Me Home, la septième plage d'un album qui en compte dix (08'05"-10'22").

Et ce sera tout pour aujourd'hui, comme vous le comprendrez grâce à l'indicatif (10'22"-10'35").

Bonne semaine culturelle.

vendredi 5 février 2010

De Choir, l'île de Chevillard, au Costaguana, le pays de Conrad

Eric Chevillard tient un blog que je vous recommande chaudement, L'autofictif. Je vous l'ai signalé l'année dernière, je crois. J'y reviens à l'occasion de la publication de son deuxième volume, L'autofictif voit une loutre.
Il y tient la distance sans faiblir et poursuit d'ailleurs son chemin sur la Toile. J'en profite pour introduire dans ce blog un élément qui y manquait, mais dont ma paresse congénitale retardait sans cesse l'apparition: une liste de liens littéraires vers des sites dont, en ce qui me concerne, j'ai beaucoup de mal à me passer. Aujourd'hui, j'introduis donc le premier lien. Ce n'est certes pas grand-chose, mais il est de qualité. Et puis, qui sait combien il y en aura dans un mois?
Pas vous?
Pas moi non plus, en réalité...
Eric Chevillard ne se contente pas de tenir un blog. Il écrit des romans, aussi, et Choir vient de paraître.
Eric Chevillard s'est placé dans une position inconfortable. Depuis qu'il a ouvert le blog L'autofictif, ses trois paragraphes quotidiens sont devenus une drogue dont la dépendance va croissant. L'écrivain dealer a perdu le droit de nous en priver. Pour n'en rien manquer, les junkies achètent les volumes qui rassemblent ses textes. Le deuxième vient de paraître: L'autofictif voit une loutre. Excellente préparation à la lecture du roman qui l'a précédé de quelques jours, Choir. Pour deux raisons au moins.
D'abord parce que Chevillard annonce, bien qu'avec discrétion, le livre à venir. Dont il dit notamment: «Voici un livre bien peu aimable, peu plaisant. Non, mais qu'est-ce que c'est que ce monstre? D'où sort-il? Où va-t-il? Que me veut-il?»
Ensuite parce que choir dans Choir sans préparation mentale est un exercice dangereux, comparable à un cent mètres sans échauffement. Le coureur risque de se claquer un muscle. Le lecteur, de péter les plombs. Il convient donc de s'assouplir l'esprit, de l'habituer aux efforts brutaux, aux changements de rythme, aux régimes les plus saugrenus, aux associations d'idées les moins convenues. Alors, et alors seulement, on pourra ouvrir Choir.

Si Choir est une île imaginaire, Histoire secrète du Costaguana, de Juan Gabriel Vasquez, fait référence à un pays tout aussi fictif. Mais ce n'est pas l'écrivain colombien qui l'a inventé.
Ne cherchez pas le Costaguana sur une carte. Ce pays a été imaginé par Joseph Conrad dans Nostromo, et inspiré par l'histoire alors récente du Panamá. La petite république se détache de la Colombie le 3 novembre 1903, le roman de Conrad paraît en janvier 1904. Dans cet espace de temps, José Altamirano a été dépossédé de sa vie, qu'il a racontée à l'écrivain et que celui-ci a utilisée comme bon lui semblait. «Ceci, cher monsieur, est un roman», répondra Conrad à Altamirano venu lui reprocher d'avoir travesti son récit.
Conrad, son «âme jumelle», obsède donc tout naturellement Altamirano quand il entreprend de raconter son histoire lui-même. Il commence par la fin en annonçant: «Disons-le tout net: l'homme est mort. Non, c'est insuffisant. Je vais être plus précis: le Romancier (oui, avec une majuscule) est mort. Vous savez bien de qui je parle. Non? Alors je fais un nouvel essai: le Grand Romancier de langue anglaise, d'origine polonaise et marin avant d'être écrivain, est mort.» Une information libératrice puisqu'elle lui permet de rétablir sa vérité.

lundi 1 février 2010

Lire, écouter, voir: Zapculture, première

J'ai travaillé, plusieurs fois, à la radio. Mes premières expériences datent de 1975, déjà. Une quinzaine d'années plus tard, j'ai été chargé d'une chronique littéraire quotidienne sur la première chaîne de la RTBF. Je m'étais choisi un indicatif que j'ai repris en 2000 quand, à Antananarivo, j'ai animé pendant neuf mois une émission culturelle hebdomadaire. Et de nouveau pour l'année où j'ai réalisé Un quart culture, une "quotidienne" d'un quart d'heure, de septembre 2005 à août 2006.
Je ne vous raconte pas tout ça pour étaler ma vie mais pour expliquer que, parfois, la radio me manque. Je me suis donc remis à utiliser les sons, et voici le premier numéro de Zapculture. Une promenade culturelle, forcément culturelle, à travers diverses émissions et d'autres sources disponibles. Faute d'avoir bien compris comment "podcaster" cette nouvelle production sur le blog (oui, je suis parfois limité), vous devrez la télécharger pour l'écouter. Le lien est celui que je viens de donner - l'image fonctionne aussi comme lien.
Les séquences n'étant pas commentées mais simplement collées les unes derrière les autres (et séparées par une ponctuation musicale), je fournis ici le contenu de la première "émission", avec quelques commentaires.

00'00"-00'25" - Indicatif. Francis Poulenc, Sonate pour flûte et piano. Extrait du disque Poulenc, moine ou voyou? Mathieu Dufour, flûte. Eric Le Sage, piano.

00'25"-2'50" - Son de la bande annonce de Sherlock Holmes, film de Guy Ritchie, avec Robert Downey Jr et Jude Law.
On le comprend rien qu'au rythme sur lequel est réalisée cette bande annonce: il s'agit ici moins d'une adaptation classique des aventures de Sherlock Holmes que d'une transposition fortement tirée du côté de l'action. Holmes et Watson sont relativement jeunes et ont les moyens de faire parler aussi leur force physique, bien qu'ils aient parfois devant eux une sorte de brute monstrueuse, homme de main de Lord Blackwood - le vrai méchant de l'histoire.
La reconstitution de Londres au 19e siècle est splendide. Je vous conseille tout particulièrement la scène où, à la fin, Holmes et Blackwood se retrouvent face à face sur le Tower Bridge alors en construction. C'est spectaculaire à souhait. Les qualités de Sherlock Holmes comme détective faisant appel à la déduction ne sont pas pour autant oubliées.
Le film sort cette semaine à Paris et sera disponible le 9 juin en DVD.

02'50"-03'38" - Puisque le Festival d'Angoulême vient de se terminer, je note une fois encore que bien des journaux pour lesquels la bande dessinée est habituellement quantité négligeable se penchent tout à coup sur une production très abondante.
Exemple avec le cahier livres de Libération, où les journalistes ont réalisé, comme chaque année, un "Spécial BD". La conception de ce supplément nous est proposée dans un résumé sonore de la réunion de rédaction au cours de laquelle les sujets sont proposés et débattus.
Parmi les auteurs mis en évidence, Bastien Vivès a bénéficié d'un traitement privilégié.
La rubrique Sous les couvertures est hebdomadaire et l'article d'Eric Loret consacré à Bastien Vivès est disponible ici.

03'38"-04'40" - La disparition de J.D. Salinger a évidemment été évoquée dans de nombreuses émissions culturelles. Même dur Europe 1, dans On va s'gêner, qui ne mérite peut-être pas d'être rangée exactement dans cette catégorie. Je vous épargne le lancement du sujet, avec une question de... culture générale, comme on dit. Et, dans le brouhaha qui caractérise souvent le plateau rassemblé autour de Laurent Ruquier, je n'ai pas bien compris qui, ici, parle de Salinger. Mais la fin de l'extrait est faite pour appeler le début du suivant.

04'40"-05'59" - Frédéric Beigbeder, dans Tout arrive (France Culture), était interrogé par téléphone à propos du grand écrivain américain.

05'59"-07'26" - La révélation musicale de la semaine semble être une jeune chanteuse anglaise, Florence Rawlings, qui sort son premier disque, A Fool in Love. Michel Cohen-Solal, chroniqueur dans l'émission Laissez-vous tenter (RTL), donne l'impression d'en être tombé amoureux. Et, comme la qualité sonore de cet extrait est assez moyenne, j'ai eu la chance d'écouter une autre émission où elle était, cette fois, physiquement présente.

07'26"-11'13" - Dans Le rendez-vous (France Culture), Florence Rawlings interprète même une chanson, et le son est aussi bon que la musique.

11'13"-11'24" - Indicatif de fin. Ce sera tout pour aujourd'hui.