samedi 3 avril 2010

Deux livres exceptionnels

Je ne trouve pas le temps de vous parler de tous les livres que je lis. J'aimerais bien, pourtant. Mais... le travail... vous savez ce que c'est, je suppose. Voici quand même deux ouvrages qui sortent du lot et dont j'estime la lecture indispensable. Le premier est un récit de voyage sur un ton très libre. Le second, un roman hors normes. C'est parti...

Olivier Rolin, Bakou, derniers jours

Tous ses amis avaient déconseillé à Olivier Rolin de séjourner à Bakou en 2009. Par sa faute: dans Suite à l'hôtel Crystal, un ouvrage précédent, il avait mis en scène son suicide («en tout cas celui d'un personnage qui porte mon nom») cette année-là, dans un hôtel de Bakou. L'esprit de contradiction a fait le reste: «La multiplication de ces affectueuses mises en garde fit évidemment naître en moi l'idée que je devais à tout prix me rendre à Bakou en 2009, et y demeurer assez longtemps pour laisser à la fiction de ma mort sur les bords de la Caspienne […] une chance raisonnable de se réaliser.» Le voici donc, lesté d'ouvrages sur le thème de la mort, face à la possibilité de sa propre fin…


René Belletto, Hors la loi

Luis Archer est né le 6 juin 1966. Il est mort à la même date, comprend-il quarante-deux ans plus tard. Les premières lignes du nouveau roman de René Belletto posent cette affirmation, douteuse malgré le cadre enchanteur où le personnage principal la formule. C'est jour de marché à Saint-Maur, il fait beau ce 6 juin 2008, Clara rayonne d'une absolue beauté. Tout semble évident. Même l'affirmation initiale? Presque: il faudra 480 pages pour nous y faire croire.
Hors la loi est bâti sur des coïncidences dont la multiplication suscite les questions, induit quelques réponses et trouble en profondeur. Revient ainsi, de loin en loin, un quatrain inscrit dans la mémoire de Luis Archer qui n'en connaît pas l'origine: «Amours rêvés de ma jeunesse / Se sont enfuis avec le temps / Mais que jamais ne disparaisse / Le souvenir que je t'attends.» Curieusement – c'est loin d'être la seule chose curieuse ici – les mêmes vers sont calligraphiés dans un cahier qui appartenait à la mère de Clara.

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