Non, non, ici, Inculte (avec une majuscule) n'est pas une injure, bien au contraire.
C'est une belle bande d'écrivains, dans laquelle on trouve Maylis de Kerangal, prix Médicis cette année, Claro, pas encore récompensé pour CosmoZ (mais ça viendra, ça doit venir!), et Mathias Enard, dont Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants a reçu hier le prix Goncourt des Lycéens. Vivent les lycéens, qui préfèrent la grâce d'un pont (pas celui de Maylis de Kerangal, cela aurait pu aussi) dessiné par Michel-Ange à la pesanteur d'une œuvre plastique imaginée par Michel Houellebecq!
Forts de leur expérience de lecteurs encore limitée mais déjà subjective (comme il se doit), les membres du jury final se sont exprimés sur leur choix. Dans une dépêche AFP, je relève quelques phrases qui me plaisent beaucoup. Emeline, 18 ans, à propos de La carte et le territoire: "Les phrases manquaient de finition... ou peut-être que ce n'est pas le style qui nous plaît". Ou, pour comparer le Goncourt des adultes et celui des jeunes, François-Xavier, 15 ans: "On préférait quelque chose qui avait une profondeur qu'il n'y avait pas dans Houellebecq". Et pan!
Après la démesure rythmée de Zone, Mathias Enard a écrit un roman bref inspiré par un séjour de Michel-Ange à Constantinople, où le Sultan lui demande de construire un pont. L'artiste ignore s'il en est capable mais, comme il râle sur le pape, il y va. Il se promène, prend des notes (des listes, en fait), esquisse quelques dessins, s'ennuie un peu, s'interroge beaucoup. A-t-il bien fait de venir? On lui avait promis une fortune pour son travail, et les avances sont si maigres qu'il vit chichement.
C'est beau comme un conte occidental trempé dans une pâte orientale, avec l'ambiguïté sexuelle d'un chanteur (ou chanteuse), danseur (ou danseuse) dont la silhouette hante Michel-Ange. C'est beau comme un échec sublime.
C'est une belle bande d'écrivains, dans laquelle on trouve Maylis de Kerangal, prix Médicis cette année, Claro, pas encore récompensé pour CosmoZ (mais ça viendra, ça doit venir!), et Mathias Enard, dont Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants a reçu hier le prix Goncourt des Lycéens. Vivent les lycéens, qui préfèrent la grâce d'un pont (pas celui de Maylis de Kerangal, cela aurait pu aussi) dessiné par Michel-Ange à la pesanteur d'une œuvre plastique imaginée par Michel Houellebecq!
Forts de leur expérience de lecteurs encore limitée mais déjà subjective (comme il se doit), les membres du jury final se sont exprimés sur leur choix. Dans une dépêche AFP, je relève quelques phrases qui me plaisent beaucoup. Emeline, 18 ans, à propos de La carte et le territoire: "Les phrases manquaient de finition... ou peut-être que ce n'est pas le style qui nous plaît". Ou, pour comparer le Goncourt des adultes et celui des jeunes, François-Xavier, 15 ans: "On préférait quelque chose qui avait une profondeur qu'il n'y avait pas dans Houellebecq". Et pan!
Après la démesure rythmée de Zone, Mathias Enard a écrit un roman bref inspiré par un séjour de Michel-Ange à Constantinople, où le Sultan lui demande de construire un pont. L'artiste ignore s'il en est capable mais, comme il râle sur le pape, il y va. Il se promène, prend des notes (des listes, en fait), esquisse quelques dessins, s'ennuie un peu, s'interroge beaucoup. A-t-il bien fait de venir? On lui avait promis une fortune pour son travail, et les avances sont si maigres qu'il vit chichement.
C'est beau comme un conte occidental trempé dans une pâte orientale, avec l'ambiguïté sexuelle d'un chanteur (ou chanteuse), danseur (ou danseuse) dont la silhouette hante Michel-Ange. C'est beau comme un échec sublime.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire