lundi 27 mai 2013

Du lourd en librairie : Fantômas et les écrivains randonneurs

La semaine des nouveautés me semble plutôt calme, à moins que quelque chose m'ait échappé. J'en profite pour signaler, présentées par leurs éditeurs, deux parutions de gros volumes qui, sans être de véritables inédits, ont leur place dans toute bibliothèque digne de ce nom. Une intégrale et une anthologie...

Marcel Allain et Pierre Souvestre, Fantômas: Edition intégrale (2 volumes)
De février 1911 à septembre 1913, durant 32 mois sans interruption, Pierre Souvestre et Marcel Allain firent paraître 32 titres de la saga de Fantômas. C'est la naissance d'un héros hors normes, qui va captiver toutes les couches de la société et conquérir le monde.
? Fantômas!
? Vous dites?
? Je dis... Fantômas.
? Cela signifie quoi? 
? Rien... et tout!
? Pourtant, qu'est-ce que c'est?
? Personne... mais cependant quelqu'un!
? Enfin, que fait-il ce quelqu'un?
? Il fait peur!!!
Fantômas n'est pas un héros positif. Il est le Génie du Mal, l'Insaisissable, qui renaît sans cesse de ses cendres. Jamais vaincu, il utilise tous les stratagèmes possibles et peu imaginables. Il nargue les hommes et transgresse les lois. Rien ne l'arrête, il pénètre toutes les couches de la société, des apaches des banlieues aux aristocrates des palaces, il franchit les frontières, connaît aussi bien Whitechapel et les docks de Londres que les fortif' de Paris et la haute société européenne. 
Cent ans plus tard, qu'est-ce qui rend la lecture de ce roman-fleuve aussi jubilatoire? 
D'abord, la jeunesse, l'énergie et l'imagination sans limites des auteurs qui séduisit artistes et intellectuels et fit le bonheur des surréalistes d'Apollinaire à Magritte; ensuite le tableau sur le vif de la société ou il naît – ce long feuilleton qui est une «série» avant l'heure amuse le lecteur par le décalque de l'actualité, la reprise des faits divers qui font la une des journaux, les noms transparents de personnages réels; enfin la passion de la modernité sous toutes ses formes – voyages en train, bateau, avion, taxi-autos, télégraphe, téléphone renforcent l'ubiquité du héros, qui utilise tous les moyens que le Progrès met à sa disposition. 
En septembre 1913, paraît l'ultime volume de la série dans un grand éclat de rire – les héros sombrent dans le naufrage du Gigantic. Six mois plus tard, Pierre Souvestre meurt d'une crise cardiaque. Le 2 août 1914, c'est la mobilisation générale. Le nouveau siècle montre son vrai visage – comme inventé par Fantômas, ce qu'écrira Alexandre Vialatte dans une de ses chroniques. 
L'adaptation au cinéma par Louis Feuillade dès 1913 lança la postérité de Fantômas, qui connut de multiples avatars sans que jamais la série ne fût rééditée dans sa version originale. Versions tronquées, versions pour la jeunesse, versions illustrées, pastiches – Fantômas a tout connu. La version ici présentée permet pour la première fois de retrouver l'oeuvre dans son intégralité et sa vigueur.

Antoine de Baecque (présentation), Écrivains randonneurs
Un recueil des plus beaux textes écrits sur la marche, pour partager et retrouver le bonheur du chemin.
«Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans les voyages que j'ai fait à pied», écrivait Jean-Jacques Rousseau. Il fut le seul écrivain randonneur à avoir imaginé une écritoire portative qui lui permette d'écrire tout en marchant, mais pas le seul à avoir nourri sa pensée en mettant un pied devant l'autre, loin de là. 
De Pétrarque jusqu'à Jim Harrison en passant par Flaubert, Rimbaud, Proust, Colette, Simone de Beauvoir, Jacques Lacarrière... tous ont écrit des pages inoubliables sur cette expérience qu'ils ont eue en commun avec tous les amateurs de randonnée. 
«A travers ces textes, la marche apparaît comme la meilleure façon d'appréhender le monde, à vitesse humaine, au rythme de sa propre introspection...»
Antoine de Baecque

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