Chapitre délicat.
Beaucoup d’entre vous n’ont pas le sou.
Et
pourtant il faut vivre.
Comment gagner sa matérielle, en attendant que le
commerce d’arriviste littéraire vous rapporte de belles et solides
rentes ?
Nous n’allons pas vous conseiller d’entrer dans un ministère,
dans une administration quelconque, dans une Librairie comme le dit Zola, dans
une compagnie de navigation comme le fit Charles-Henry Hirsch, dans
l’enseignement comme le firent Han Ryner, Romain Rolland, etc., etc. Fi
donc ! nous ne vous conseillerons pas davantage d’écrire pour les éditeurs
des travaux obscurs et d’imiter Anatole France qui rédigea, lors de ses débuts,
un « Manuel de cuisine » qui parut chez Lemerre. Poah ! Vous
avez l’âme trop bien placée, Messeigneurs, pour vous déshonorer de la sorte.
On
peut gagner de l’argent à Paris de cent façons. Vous pouvez « taper »
régulièrement vos amis et connaissances d’un louis, d’une thune ou de quarante
sous. Seulement, ce n’est pas d’un rapport très sûr. Tant va la cruche à l’eau…
Nous vous donnerons dans notre prochain feuilleton des tuyaux plus précis et plus sérieux.
Nous vous donnerons dans notre prochain feuilleton des tuyaux plus précis et plus sérieux.
Il n'y a pas eu de prochain feuilleton, pour raison de guerre. L'Aurore pressentait, le 1er août, les difficultés à venir pour la presse...
Si la guerre éclatait, les journaux et les revues seraient largement dépourvus de rédacteurs et même de directeurs. Bon nombre d’écrivains, qui publient toutes les semaines des contes dans les quotidiens, devraient aller endosser dans le plus bref délai la tunique ou la capote. Grands dieux, que deviendrait la littérature, si ce cataclysme éclatait ? Il nous resterait, il est vrai, les pontifes de dix-huit ans, qui fondent des revues à la douzaine et qui président des académies littéraires. Ce serait toujours une consolation.
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