samedi 8 février 2014

Manuel de l'arriviste littéraire (1)

Fouiner dans les vieux journaux réserve parfois de jolies surprises. Celle-ci, par exemple: une série d'articles publiée dans L'Aurore à partir du 15 juin 1914, et à peu près jusqu'à l'interruption du quotidien - le numéro du dimanche 2 août 1914 annonce la suspension de la parution en même temps que le départ du directeur, Marcel Brossé, parti rejoindre son corps - il est chef d'escadron du 13e régiment d'artillerie.
Le feuilleton dont je vous propose la lecture, épisode par épisode, s'intitule, pour être complet, Petit manuel du plus que parfait arriviste littéraire et détaille, chapitre après chapitre (courts, les chapitres), toutes les techniques à mettre en oeuvre pour connaître le succès. Cent ans plus tard, rien n'a fondamentalement changé même si le contexte a évolué. Rapportés à notre époque, ces conseils ont gardé toute leur saveur.
Cette série, intégrée à la rubrique Courrier littéraire, n'est signée que du pseudonyme collectif qui revient au bas de chacune de ces chroniques: Les Routiers. Je l'ai retrouvée grâce à Gallica.
Est-il nécessaire de savoir écrire pour faire profession d’écrivain ?

Est-il nécessaire de savoir écrire pour faire profession d’écrivain ? Ce n’est absolument pas indispensable. 
On cite cependant quelques écrivains, tels que Flaubert, les Goncourt, Charles-Louis Philippe, etc., qui possédaient à fond l’art d’écrire. On ne saurait les blâmer, on ne saurait non plus les approuver.
On peut être écrivain sans savoir écrire. Et la preuve c’est que pour entrer à l’Académie il n’est pas nécessaire de bien connaître la langue française. L’essentiel est d’arriver coûte que coûte, à la force du poignet, par n’importe quels moyens. Le reste est un détail.
Donc, conclusion de ce premier chapitre : il n’est pas nécessaire de savoir écrire pour exercer le métier d’écrivain.

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