Les débuts (suite)
Nous avons dit notamment que rien ne lançait
un aspirant-écrivain comme une gifle donnée audit aspirant par un auteur connu.
À la vérité nous aurions dû ajouter que la gifle pouvait fort bien être
remplacée par un coup de poing sur le nez, ou un énergique coup de pied au
derrière. Ça n’a pas une grosse importance : la façon de donner vaut mieux
que ce qu’on donne. Il est certain que cela vous pose tout de suite, de
recevoir une maîtresse raclée d’un écrivain qui a fait ses preuves. Vous
insinuerez habilement qu’il est jaloux de vous et qu’il craint de vous voir
arriver.
Mais comment amener l’écrivain à l’état d’exaspération voulu ?
Voilà le hic. Répandez sur son compte quelques calomnies, annonces à chacun que
vous êtes tout disposé à faire des révélations sensationnelles le concernant.
Affirmez hardiment que vous avez la preuve que le bonhomme est une crapule, un
sale individu, etc. ; répétez-le à satiété. Ensuite, arrangez-vous pour
vous trouver sur le chemin du diffamé.
Le reste viendra tout seul et sans
efforts.
P.-S. La présentation de cette série d'articles publiés dans L'Aurore en 1914 se trouve ici. Ils ont été retrouvés grâce à Gallica.
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