Ils étaient cinq sélectionnés avant la délibération finale du prix Rossel. Le jury s'est réuni il y a quelques heures, avec pour mission de choisir un seul livre (c'est-à-dire de renoncer aux quatre autres).
Le lauréat est annoncé en ce moment même au Palais des Académies à Bruxelles (à moins que le principe d'un embargo jusqu'à 19 heures n'ait pas été respecté, hypothèse qui me conduirait à publier cette note avant l'heure).
On applaudit donc bien fort Patrick Declerck, lauréat 2012 pour Démons me turlupinant.
Patrick
Declerck, né à Bruxelles en 1953, est anthropologue, psychanalyste et
philosophe. Mais c’est en ethnologue qu’il a connu le succès dès son premier
livre, Les naufragés : Avec les
clochards de Paris (Plon, 2001), paru dans la prestigieuse collection
« Terre humaine ». Ses ouvrages suivants, marqués notamment par la
fréquentation de Nietzsche, puisent à diverses sources dont l’observation de son
propre corps attaqué par la maladie.
Autoportrait d’un psychanalyste en homme qui a été petit
garçon et adolescent avant de devenir adulte. C’est un peu le principe de Démons me turlupinant, où Patrick Declerck s’examine de près et sans complaisance
excessive, à la lumière de son expérience des autres. Des cas qu’il a traités
fournissent des points de comparaison autant qu’ils lui permettent de justifier
l’analyse dans ses différents aspects.
La culotte de Mémé ouvre sur le fascinant mystère de
la femme découvert d’abord en deux dimensions dans des revues sur papier glacé.
La sexualité s’éveille en exacerbant une imagination que l’on dit débordante,
terrain plus fécond que l’attention scolaire. Un homme se forme, en partie
contre son père auquel il reprochera de mourir au moment où il aurait pu voir
(manière de parler, puisqu’il est devenu aveugle) paraître le premier grand article de
son fils. Patrick Declerck ne cherche pas à éveiller la sympathie. Peut-être
même joue-t-il de la provocation. On comprend mieux, en tout cas, comment il
est devenu celui qu’il est aujourd’hui et pourquoi il a écrit ses livres.
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