Le sujet revient régulièrement sur le tapis, et c'est bien naturel. Les écrivains n'ont pas assez d'imagination - enfin, pas tous - pour éviter, dans leurs romans, la présence du réel. Celui-ci est même plutôt le bienvenu puisque, s'il est réel, il devrait être au moins vraisemblable et donner à leurs livres la même autorité qu'un article de journal ou une page de journal télévisé. Puisqu'on vous le dit, ça a vraiment existé...
Donc, des personnes se retrouvent dans des fictions. Ou des membres de leurs familles. Ce n'est pas toujours agréable.
(Je ne suis pas certain d'avoir apprécié de m'être lu, certes tel qu'en moi-même, mais dans une posture discutable, dans le livre d'un auteur qui avait traversé quelques instants de ma vie.)
Les choses ne vont pas toujours jusqu'au procès. La vraie Hélène du roman de Christine Angot, Les petits, ne semble pas envisager une action en justice, bien que tous ses proches l'aient reconnue dans le portrait peu flatteur proposé par l'écrivaine. L'article que lui consacre Anne Crignon, Comment Christine Angot a détruit la vie d'Elise B., ne l'évoque pas. Le problème d'un procès, c'est qu'il sert de publicité à l'ouvrage mis en cause...
La famille d'Edouard Stern, le banquier suisse tué en 2005 par sa maîtresse dans le cadre d'une relation sado-masochiste, n'a pourtant pas hésité à attaquer Régis Jauffret et son éditeur, le Seuil, pour la manière dont le roman Sévère traite un fait divers dont la presse a parlé d'abondance. La publicité n'est pas faite ainsi qu'au livre, mais aussi au film en projet qui devrait en être tiré, avec Laetitia Casta dans le rôle de la maîtresse et Benoît Poelvoorde dans celui du banquier assasiné. Triste affaire, belle fiction?
Triste fiction et belle affaire, en tout cas, que cette autre accusation portée contre PPDA qui aurait, dans Fragments d'une femme perdue, recopié au moins en partie des lettres que lui avait adressé la femme par laquelle le roman a été inspiré. Le journaliste-écrivain-copiste, à peine (mal) sorti de l'affaire Hemingway, devra donc répondre au tribunal (en juin, en principe) de sa supposée légèreté dans l'utilisation qu'il ferait des phrases écrites par d'autres que lui. Bien sûr, il est encore, à l'heure qu'il est, présumé innocent...
Il serait fastidieux d'établir une liste - elle serait trop longue - de grands écrivains ayant, par le passé, puisé ainsi dans ce qu'ils savaient de leurs proches pour armer leurs personnages de caractéristiques vraisemblables. Au moins a-t-on aujourd'hui oublié les originaux, quand on se souvient encore des personnages.
Moralité: à la fin, c'est généralement la fiction qui gagne. Mais la fiction de qualité, catégorie dans laquelle chacun est libre, ou pas, de ranger les livres évoqués aujourd'hui - la postérité jugera, et nous ne serons plus là pour donner notre avis.
Donc, des personnes se retrouvent dans des fictions. Ou des membres de leurs familles. Ce n'est pas toujours agréable.
(Je ne suis pas certain d'avoir apprécié de m'être lu, certes tel qu'en moi-même, mais dans une posture discutable, dans le livre d'un auteur qui avait traversé quelques instants de ma vie.)
Les choses ne vont pas toujours jusqu'au procès. La vraie Hélène du roman de Christine Angot, Les petits, ne semble pas envisager une action en justice, bien que tous ses proches l'aient reconnue dans le portrait peu flatteur proposé par l'écrivaine. L'article que lui consacre Anne Crignon, Comment Christine Angot a détruit la vie d'Elise B., ne l'évoque pas. Le problème d'un procès, c'est qu'il sert de publicité à l'ouvrage mis en cause...
La famille d'Edouard Stern, le banquier suisse tué en 2005 par sa maîtresse dans le cadre d'une relation sado-masochiste, n'a pourtant pas hésité à attaquer Régis Jauffret et son éditeur, le Seuil, pour la manière dont le roman Sévère traite un fait divers dont la presse a parlé d'abondance. La publicité n'est pas faite ainsi qu'au livre, mais aussi au film en projet qui devrait en être tiré, avec Laetitia Casta dans le rôle de la maîtresse et Benoît Poelvoorde dans celui du banquier assasiné. Triste affaire, belle fiction?
Triste fiction et belle affaire, en tout cas, que cette autre accusation portée contre PPDA qui aurait, dans Fragments d'une femme perdue, recopié au moins en partie des lettres que lui avait adressé la femme par laquelle le roman a été inspiré. Le journaliste-écrivain-copiste, à peine (mal) sorti de l'affaire Hemingway, devra donc répondre au tribunal (en juin, en principe) de sa supposée légèreté dans l'utilisation qu'il ferait des phrases écrites par d'autres que lui. Bien sûr, il est encore, à l'heure qu'il est, présumé innocent...
Il serait fastidieux d'établir une liste - elle serait trop longue - de grands écrivains ayant, par le passé, puisé ainsi dans ce qu'ils savaient de leurs proches pour armer leurs personnages de caractéristiques vraisemblables. Au moins a-t-on aujourd'hui oublié les originaux, quand on se souvient encore des personnages.
Moralité: à la fin, c'est généralement la fiction qui gagne. Mais la fiction de qualité, catégorie dans laquelle chacun est libre, ou pas, de ranger les livres évoqués aujourd'hui - la postérité jugera, et nous ne serons plus là pour donner notre avis.
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