mercredi 16 janvier 2013

Et le vainqueur pour 2012, catégorie roman français, est...

Guillaume Musso! On applaudit bien fort le lauréat, 1.710.500 exemplaires de ses livres vendus en 2012, qui dit mieux? Personne, le pauvre Marc Levy, ce minable, distancé dans les sprints, dans les échappées et en montagne, pointant à seulement 1.433.000 exemplaires, ce qui lui fait certes de beaux revenus mais loin de la tête qu'il occupait encore il y a deux ans, qu'il avait déjà perdue l'an dernier, au profit du même Lance Arms... euh... Guillaume Musso. Katherine Pancol se trouve toujours, avec 705.000 exemplaires (pfff, je me marre!) dans le tiercé de tête - qui, au fond, ne change pas, les meilleurs permutant seulement de temps à autre sur le podium - dont Le Figaro, avec l'assistance technique du cabinet Gfk, vient de révéler la composition. Sans grande surprise, il faut bien le dire.
Donc, on applaudit bien fort... mais qu'est-ce que je raconte, moi? En sommes-nous à considérer la performance des ventes comme un critère de valeur? Non, on n'applaudit pas, silence dans les rangs, on réfléchit un peu. Ou on essaie, au moins.
Donc, on n'applaudit pas. Qui penserait à applaudir des chiffres, d'ailleurs? Ah! si? ça se fait à Wall Street? Mais l'édition française n'est pas à Wall Street, il me semble que je le saurais. Encore que...
Si un tel palmarès existe, c'est qu'il intéresse surtout les lecteurs moutonniers dont la tendance est d'aller vers ce que d'autres ont déjà lu, selon le principe: si cela a du succès, c'est que cela ne peut pas être mauvais. Moutons ou lemmings? Les lemmings, vous savez, ce sont ces animaux qui se dirigent en masse vers une falaise et s'en jettent pour de grands suicides collectifs. Les lecteurs qui vont vers les succès courent-ils donc au suicide en sacrifiant leur goût à celui du plus grand nombre? Naaan! On ne peut pas le croire...
Poursuivons donc la revue des troupes - des comptes en banque? Outre les trois inamovibles de tête de liste, on relève trois nouveaux noms: Joël Dicker (5e avec 496.000 exemplaires), Laurent Gounelle (7e avec 471.000 exemplaires) et Grégoire Delacourt (9e avec 421.000 exemplaires). Joël Dicker, coqueluche de la rentrée littéraire, a imposé La vérité sur l'affaire Harry Quebert comme un véritable phénomène et, vous le savez, j'en pense beaucoup de bien. Laurent Gounelle, vous ne le savez pas, mais je pense beaucoup de mal de sa philosophie de comptoir dans la lignée de tous les livres que l'on peut ranger dans la catégorie "mieux-être". Grégoire Delacourt avait réussi un bon premier roman (L'écrivain de la famille) et a touché, comme son héroïne, le gros lot du loto avec le deuxième, La liste de mes envies - au programme des lectures, mais plus tard.
Les autres? La transparente Françoise Bourdin (4e, 512.500 exemplaires), l'insignifiant David Foenkinos (6e, 473.000 exemplaires), le bêlant Eric-Emmanuel Schmitt (8e, 427.000 exemplaires) et l'irritante Amélie Nothomb (10e, 405.000 exemplaires).
Pas de quoi applaudir, en effet, puisque seuls Joël Dicker et Grégoire Delacourt (sous réserve d'inventaire) allient chiffres de ventes et qualités littéraires. On le pressentait: les qualités littéraires ne sont pas un critère dans ce classement. Que l'on renouvellera (à peine) l'an prochain, Guillaume Musso sortant son nouveau roman demain, ou presque - il s'intitule Demain, et ce sera le 28 février -, et Marc Levy, probablement, à peine plus tard...

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