Je me souviens d'avoir échangé quelques mots avec Georges Perec à Bruxelles, au Théâtre-Poème.
Je ne me souviens pas de la date à laquelle eut lieu cette unique et brève rencontre, dont il n'avait pas dû garder le souvenir. En 1979, probablement.
Car je me souviens d'avoir lu, à sa parution, l'année précédente, La vie mode d'emploi, avec l'impression d'ouvrir un jeu aux possibilités multiples, voire infinies, de boîtes imbriquées les unes dans les autres.
Je me souviens aussi d'avoir relu le même roman à Kigali, en partie à l'Hôtel des Mille Collines, où je buvais de la bière sud-africaine et de l'alcool ougandais. En 1995, avec certitude.
Je me souviens du rayonnage sur lequel un bouquiniste bruxellois rassemblait les livres édités par Maurice Nadeau à différentes enseignes. Et d'avoir acheté, pour l'avoir trouvé là, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour?
Je me souviens pas, en revanche, de ce qu'est devenu cet exemplaire. Ni les autres livres de Georges Perec que j'ai possédés un jour.
Je me souviens de n'avoir jamais fait ses mots croisés. Ni même avoir essayé d'en faire. Les mots croisés et moi, ce fut une histoire trop brève, et pas au bon moment.
Je me souviens de ce que je ne me souvenais pas de tous ses Je me souviens.
Je me souviens d'avoir espéré une édition intégrale de Georges Perec. La Pléiade lui va bien.
Je me souviens d'avoir pensé paresseusement qu'il serait facile d'écrire quelques Je me souviens à propos de Georges Perec. Je me souviendrai de cette erreur.
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