vendredi 19 avril 2019

Katherine Pancol ne lâche pas les Cortès

Depuis 2006 et Les yeux jaunes des crocodiles, Katherine Pancol a trouvé avec la famille Cortès et son entourage un filon qui semble inépuisable. A ses yeux, du moins : après une trilogie aux titres animaliers – La valse lente des tortues et Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi avaient suivi, en quatre ans –, il y a eu, publiés en rafale, les trois tomes de Muchachas après lesquels on pouvait raisonnablement penser qu’elle passerait à autre chose. Mais non : Troisbaisers, paru en 2017 et maintenant au format de poche, prolonge le plaisir. Ou l’ennui, c’est selon. Si les débuts avaient quelque chose de sympathique, les prolongations durent vraiment longtemps.
Comme dans les grandes tragédies shakespeariennes, il y a de l’amour, de la haine, de l’ambition et des déceptions. Les mêmes ingrédients, au fond, que dans les télénovelas latino-américaines. On n’est pas forcé de ranger à l’un ou l’autre extrême toutes celles et tous ceux qui utilisent de pareils produits de base dans leur recette. Il n’empêche : Katherine Pancol penche davantage du côté du Brésil ou du Mexique que de Stratford-upon-Avon.
Avouons-le : nous nous sommes un peu égaré dans les premières centaines de pages. La faute, probablement à la non lecture des deux derniers tomes de Muchachas. Où est le fil ? Pas grave, se dit-on, puisqu’il reste quelques autres centaines de pages pour le retrouver. Et puis, ce ne sont pas les fils élégants de la haute couture d’Hortense Cortès qui prépare sa première collection – forcément un immense succès. Ce sont plutôt les grosses ficelles que manipule, sans en avoir les moyens, Adrian Kosulino, le compagnon de Stella Valenti – un nom de famille qui devrait baptiser le lycée, puisque Ray Valenti, considéré comme son père, fut un héros aux yeux de tous. Sauf des siens, qui savent quelle crapule il était.
Tom, le fils d’Adrian et Stella, est amoureux de Dakota, qui a aussi croisé le chemin de Ray Valenti. Tout cela s’emboîte si bien que les événements en deviennent prévisibles. A la fin, les salauds sont morts, les gentils sont heureux. Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ?

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