vendredi 29 mai 2020

Quand Adeline Dieudonné partait en tournée


Je vous ai déjà parlé ici de La vraie vie, le premier roman d’Adeline Dieudonné qui a beaucoup fait parler de lui en 2018. La réédition au format de poche me donne l’occasion d’y revenir par le biais de ce qu’elle me racontait, à cette époque, de la préparation au Goncourt des Lycéens. Coup d’œil dans le rétroviseur – ceci se passait il y aura bientôt deux ans…

Adeline Dieudonné, pendant une semaine d’octobre, a fait comme les autres écrivains présents dans la première sélection du Goncourt, bien que pas tous avec la même assiduité : elle a écumé des lycées de France pour rencontrer les jeunes lecteurs du Goncourt des Lycéens à Paris et ailleurs. Ceux-ci auraient à choisir cinq titres parmi ceux qui avaient été retenus par les « vieux » jurés, pour la délibération finale de ce jeudi à Rennes.
Bonne nouvelle : La vraie vie, son premier roman, appartient à la dernière sélection des lycéens, avec trois autres premiers romans de femmes et le deuxième de David Diop. Pas de pronostics pour l’instant, seulement des souvenirs. Plutôt agréables, d’ailleurs, à commencer par ceux de la découverte d’écrivains, plus complices que concurrents, embarqués dans le même parcours. Le côté « colonie de vacances » lui a plu, quelques personnalités aussi. Elle a d’ailleurs acheté les livres de Guy Boley et de Nicolas Mathieu – le Goncourt – et elle peut les lire tranquillement : ils ne sont pas parmi les finalistes. Une constante dans ses propos : ces écrivains-là et plusieurs autres sont sympathiques.
La raison d’être du parcours, reste, bien entendu, la rencontre avec les lycéens et les lycéennes. Qui posent, peut-être, des questions différentes des lecteurs professionnels ou même des adultes qui ne le sont pas ?
« L’ambiance était très festive, surtout le premier jour à Paris. Mais il y a parfois des questions vaches. On m’a demandé, par exemple, pourquoi il y a tant de clichés dans le livre. Ils disent cash ce qu’ils pensent. »
Adeline Dieudonné donne l’impression d’être partout comme chez elle, elle l’a prouvé dans les émissions de Laurent Busnel, de Laurent Ruquier ou ailleurs. On ne s’inquiétait donc pas pour elle face à des lycéens. Elle ne pense pas que les choses sont si simples : « J’étais un peu plus sur mes gardes, parce qu’on les sent exigeants. J’ai l’air à l’aise, mais je suis toujours un peu tendue au moment de monter sur le plateau. » Sur ce plateau, trois ou quatre écrivains, selon les variations de disponibilité, et dix minutes chacun, c’est-à-dire au fond peu de temps pour présenter son livre.
Ou pour séduire ? Car l’occasion est unique de rencontrer des jurés potentiels qui feront en tout cas remonter leurs votes vers la dernière délibération, celle qui se passe entre délégué(e)s des différentes classes concernées. Adeline Dieudonné ne croit pas trop à cette séduction : « Bien sûr qu’on est dans un rapport de séduction. Mais pas pour obtenir des voix, plutôt pour convaincre de lire le livre. Tout le monde ne l’a pas lu, ils sont rares, ceux qui, en plus des cours et des devoirs, lisent les quinze livres sélectionnés. Quelques-uns y arrivent. Quant aux manœuvres de séduction à proprement parler, ils n’y sont pas sensibles. Le discours démago, avec eux, je ne pense pas que ça marche. »
Elle retient le plaisir qu’elle a eu à dire des choses qu’elle n’avait pas dites aux journalistes. Oups ! voilà le genre de confidence dont on ne peut se contenter. Quoi ? quoi ? quoi ? Elle rit. Et avoue, en riant : « Que j’ai écrit ce livre pour séduire un homme. »
Elle retient aussi que, lors de la dernière étape de sa tournée des lycées, c’était son anniversaire. La date n’était pas passée inaperçue, merci Facebook. « Trois cents lycéens et lycéennes qui chantaient bon anniversaire, c’était génial ! »

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