Je vous ai déjà parlé ici de La vraie vie, le premier roman d’Adeline Dieudonné qui a beaucoup
fait parler de lui en 2018. La réédition au format de poche me donne l’occasion
d’y revenir par le biais de ce qu’elle me racontait, à cette époque, de la préparation
au Goncourt des Lycéens. Coup d’œil dans le rétroviseur – ceci se passait il y
aura bientôt deux ans…
Adeline Dieudonné, pendant une semaine d’octobre, a fait
comme les autres écrivains présents dans la première sélection du Goncourt,
bien que pas tous avec la même assiduité : elle a écumé des lycées de
France pour rencontrer les jeunes lecteurs du Goncourt des Lycéens à Paris et
ailleurs. Ceux-ci auraient à choisir cinq titres parmi ceux qui avaient été
retenus par les « vieux » jurés, pour la délibération finale de ce
jeudi à Rennes.
Bonne nouvelle : La
vraie vie, son premier roman, appartient à la dernière sélection des
lycéens, avec trois autres premiers romans de femmes et le deuxième de David
Diop. Pas de pronostics pour l’instant, seulement des souvenirs. Plutôt
agréables, d’ailleurs, à commencer par ceux de la découverte d’écrivains, plus complices
que concurrents, embarqués dans le même parcours. Le côté « colonie de
vacances » lui a plu, quelques personnalités aussi. Elle a d’ailleurs
acheté les livres de Guy Boley et de Nicolas Mathieu – le Goncourt – et elle
peut les lire tranquillement : ils ne sont pas parmi les finalistes. Une
constante dans ses propos : ces écrivains-là et plusieurs autres sont
sympathiques.
La raison d’être du parcours, reste, bien entendu, la
rencontre avec les lycéens et les lycéennes. Qui posent, peut-être, des
questions différentes des lecteurs professionnels ou même des adultes qui ne le
sont pas ?
« L’ambiance
était très festive, surtout le premier jour à Paris. Mais il y a parfois des
questions vaches. On m’a demandé, par exemple, pourquoi il y a tant de clichés
dans le livre. Ils disent cash ce qu’ils pensent. »
Adeline Dieudonné donne l’impression d’être partout comme
chez elle, elle l’a prouvé dans les émissions de Laurent Busnel, de Laurent
Ruquier ou ailleurs. On ne s’inquiétait donc pas pour elle face à des lycéens.
Elle ne pense pas que les choses sont si simples : « J’étais un peu plus sur mes gardes, parce qu’on les sent
exigeants. J’ai l’air à l’aise, mais je suis toujours un peu tendue au moment
de monter sur le plateau. » Sur ce plateau, trois ou quatre écrivains,
selon les variations de disponibilité, et dix minutes chacun, c’est-à-dire au
fond peu de temps pour présenter son livre.
Ou pour séduire ? Car l’occasion est unique de
rencontrer des jurés potentiels qui feront en tout cas remonter leurs votes
vers la dernière délibération, celle qui se passe entre délégué(e)s des
différentes classes concernées. Adeline Dieudonné ne croit pas trop à cette
séduction : « Bien sûr qu’on
est dans un rapport de séduction. Mais pas pour obtenir des voix, plutôt pour convaincre
de lire le livre. Tout le monde ne l’a pas lu, ils sont rares, ceux qui, en
plus des cours et des devoirs, lisent les quinze livres sélectionnés.
Quelques-uns y arrivent. Quant aux manœuvres de séduction à proprement parler,
ils n’y sont pas sensibles. Le discours démago, avec eux, je ne pense pas que
ça marche. »
Elle retient le plaisir qu’elle a eu à dire des choses
qu’elle n’avait pas dites aux journalistes. Oups ! voilà le genre de
confidence dont on ne peut se contenter. Quoi ? quoi ? quoi ?
Elle rit. Et avoue, en riant : « Que
j’ai écrit ce livre pour séduire un homme. »
Elle retient aussi que, lors de la dernière étape de sa
tournée des lycées, c’était son anniversaire. La date n’était pas passée inaperçue,
merci Facebook. « Trois cents
lycéens et lycéennes qui chantaient bon anniversaire, c’était
génial ! »
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