Encore un poche? Encore un poche! Mais pas un roman, cette fois...
Le texte et la voix se répondent et correspondent admirablement dans Voix off, sauf dans l’objet, puisque le livre était, dans son édition originale, accompagné d’un CD que ne reprend pas l'édition de poche. C’est une relation intime établie avec la littérature par Denis Podalydès, qui écrit: «Est-il, pour moi, lieu plus épargné, abri plus sûr, retraite plus paisible, qu’un studio d’enregistrement? Enfermé de toutes parts, encapitonné, assis devant le seul micro, à voix haute – sans effort de projection, dans le médium –, deux ou trois heures durant, je lis les pages d’un livre. Le monde est alors celui de ce livre. Le monde est dans le livre. Le monde est le livre.»
Profession de foi, conviction définitive, il y a de cela. Avec enthousiasme, avec un sens aigu d’une parole chargée de transmettre la beauté de l’écriture, avec aussi de nombreux exemples puisés dans la vie privée et publique. Les voix sont celles de la famille, elles font entendre Charles Denner ou Jacques Weber, Jean Vilar ou Michel Bouquet, beaucoup d’autres voix imprimées dans la mémoire, chacune unique, toutes au service de la même cause.
Il y a de la passion – passion contagieuse – dans la volonté affirmée par l’auteur de suivre ce chemin ardu, souvent parallèle (sans jamais les rejoindre) des carrières prestigieuses consacrées par le cinéma populaire. Denis Podalydès n’en dit aucun mal. Mais la Voix off ne s’expose pas, ne montre pas le visage de celui qui la porte. Est-ce une pratique plus pure? Seul le lecteur se pose la question. Elle n’est pas de mise dans ce texte amoureux.
Ici, même les ratés sont magnifiques. Les acteurs restent grands dans la défaite, dans la perte de leur texte, dans l’oubli d’un accessoire. On a, quand même, le droit d’en rire puisque, quand il raconte des scènes de ce genre, Denis Podalydès est irrésistiblement drôle.
Une tentative de roman surgit, vers la fin. Il est encore question de voix, celle de l’empoté. Un poème clôt l’ouvrage: Voix au jardin. Il y a une voix sans voix. «Ma voix». Celles des morts. Celles des vivants. Une symphonie miraculeuse où les mots se répondent sans cesse, circulent comme des êtres animés, trouvent à se loger dans des bouches qui les rendent plus forts, plus justes.
L’homme effacé du studio d’enregistrement (une situation plusieurs fois reprise au fil des chapitres) se livre tout entier. C’est une révélation. Celle d’une parfaite adéquation entre un projet et une pratique.
On l’aura compris: Voix off est un livre indispensable.
Le texte et la voix se répondent et correspondent admirablement dans Voix off, sauf dans l’objet, puisque le livre était, dans son édition originale, accompagné d’un CD que ne reprend pas l'édition de poche. C’est une relation intime établie avec la littérature par Denis Podalydès, qui écrit: «Est-il, pour moi, lieu plus épargné, abri plus sûr, retraite plus paisible, qu’un studio d’enregistrement? Enfermé de toutes parts, encapitonné, assis devant le seul micro, à voix haute – sans effort de projection, dans le médium –, deux ou trois heures durant, je lis les pages d’un livre. Le monde est alors celui de ce livre. Le monde est dans le livre. Le monde est le livre.»
Profession de foi, conviction définitive, il y a de cela. Avec enthousiasme, avec un sens aigu d’une parole chargée de transmettre la beauté de l’écriture, avec aussi de nombreux exemples puisés dans la vie privée et publique. Les voix sont celles de la famille, elles font entendre Charles Denner ou Jacques Weber, Jean Vilar ou Michel Bouquet, beaucoup d’autres voix imprimées dans la mémoire, chacune unique, toutes au service de la même cause.
Il y a de la passion – passion contagieuse – dans la volonté affirmée par l’auteur de suivre ce chemin ardu, souvent parallèle (sans jamais les rejoindre) des carrières prestigieuses consacrées par le cinéma populaire. Denis Podalydès n’en dit aucun mal. Mais la Voix off ne s’expose pas, ne montre pas le visage de celui qui la porte. Est-ce une pratique plus pure? Seul le lecteur se pose la question. Elle n’est pas de mise dans ce texte amoureux.
Ici, même les ratés sont magnifiques. Les acteurs restent grands dans la défaite, dans la perte de leur texte, dans l’oubli d’un accessoire. On a, quand même, le droit d’en rire puisque, quand il raconte des scènes de ce genre, Denis Podalydès est irrésistiblement drôle.
Une tentative de roman surgit, vers la fin. Il est encore question de voix, celle de l’empoté. Un poème clôt l’ouvrage: Voix au jardin. Il y a une voix sans voix. «Ma voix». Celles des morts. Celles des vivants. Une symphonie miraculeuse où les mots se répondent sans cesse, circulent comme des êtres animés, trouvent à se loger dans des bouches qui les rendent plus forts, plus justes.
L’homme effacé du studio d’enregistrement (une situation plusieurs fois reprise au fil des chapitres) se livre tout entier. C’est une révélation. Celle d’une parfaite adéquation entre un projet et une pratique.
On l’aura compris: Voix off est un livre indispensable.
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