Marianne, cette semaine, publie un reportage, encore un, sur les conséquences du tremblement de terre qui a secoué Haïti il y a six mois. La compassion est une affaire qui marche - et elle est nécessaire. Mais on ne peut pas s'en contenter et j'étais heureux de lire, hier, Haïti, une traversée littéraire, ouvrage terminé par Louis-Philippe Dalembert et Lyonel Trouillot très peu de temps après la catastrophe du 12 janvier, d'ailleurs dédié aux disparus et aux victimes.
Il est donc question de littérature. D'une littérature généralement mal connue, souvent à travers quelques clichés réducteurs. Elle s'écrit en plusieurs langues, le français et le créole essentiellement, mais aussi l'espagnol ou l'anglais. Elle est de l'intérieur ou de l'extérieur, et souvent les deux à la fois. Elle est liée à l'histoire complexe d'un pays dont toutes les souffrances n'ont pas toutes été provoquées par des cataclysmes naturels. Elle est riche d'auteurs qui refusent d'être rangés sous des étiquettes obsolètes.
Je pensais à Dany Laferrière et à son roman Je suis un écrivain japonais dont un extrait se trouve d'ailleurs dans l'anthologie qui occupe environ un tiers du volume - il y montrait comment il se sentait écrivain avant tout - en lisant ces lignes de Louis-Philippe Dalembert et Lyonel Trouillot, à propos des auteurs haïtiens tels qu'ils sont perçus, en opposition avec ce qu'ils sont:
Il est tout simplement passionnant.
Il est donc question de littérature. D'une littérature généralement mal connue, souvent à travers quelques clichés réducteurs. Elle s'écrit en plusieurs langues, le français et le créole essentiellement, mais aussi l'espagnol ou l'anglais. Elle est de l'intérieur ou de l'extérieur, et souvent les deux à la fois. Elle est liée à l'histoire complexe d'un pays dont toutes les souffrances n'ont pas toutes été provoquées par des cataclysmes naturels. Elle est riche d'auteurs qui refusent d'être rangés sous des étiquettes obsolètes.
Je pensais à Dany Laferrière et à son roman Je suis un écrivain japonais dont un extrait se trouve d'ailleurs dans l'anthologie qui occupe environ un tiers du volume - il y montrait comment il se sentait écrivain avant tout - en lisant ces lignes de Louis-Philippe Dalembert et Lyonel Trouillot, à propos des auteurs haïtiens tels qu'ils sont perçus, en opposition avec ce qu'ils sont:
Où qu'ils vivent, tous sont encore souvent, au cours de rencontres ou de colloques à l'étranger, sommés de décliner leur identité, de dire leur histoire, leur pays "en mille éclats brisés", pour reprendre les mots de Phelps. Et, où qu'ils vivent, tous commencent à en avoir assez du voyeurisme de l'Occident, de sa fâcheuse habitude à vouloir tout ethnographier. Bref, plus de strip-tease ni de danse du ventre, de tonton macoute ni de vaudou! A moins que cela ne soit imposé par la logique intérieure du texte, tous qu'ils soient du "dehors" ou du "dedans" ont envie de s'écrier: circulez, il n'y a rien à voir!Historique et actuel, cet ouvrage remet les choses à leur vraie place. Il s'accompagne d'un CD d'archives sonores où les voix des écrivains nous parlent directement.
Il est tout simplement passionnant.
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