Poursuivons. A partir de 1990, je remonte le temps, année par année, pour grouper dans un deuxième volume les articles de 1991. Plusieurs écrivains, et non des moindres (Amin Maalouf ou Marguerite Duras, par exemple), me parlent de la Guerre du Golfe...
Mais les livres restent l'essentiel dans Le journal d'un lecteur 1991 plus copieux que l'année précédente, disponible sur commande en version papier (207 pages, format de poche, 11€ + frais de port) ou électronique (format PDF, 3,50€).
Pour l'introduire, j'ai écrit ce petit texte, que je vous confie.
Il me plaît que ce recueil d’articles et d’entretiens, en regroupant l’essentiel d’une année de lectures, s’ouvre et se ferme, grâce à l’alphabet, par deux auteurs qui travaillent la langue en poètes. Pierre Albert-Birot et Liliane Wouters, si différents qu’ils soient, ont en commun cette sorte de vertige qui contamine le lecteur. C’est là où est l’essentiel, me disait en substance Le Clézio, cette même année 1991, regrettant d’être tellement romancier et si peu poète…
En relisant la bonne soixantaine d’articles qui composent ce volume, je me suis aussi aperçu de la forte présence des voix d’écrivains. Ils sont assez nombreux, ceux qui se sont ouverts à mes questions ces douze mois-là. Il en est même de très connus, comme Philippe Djian, J.M.G. Le Clézio ou Marguerite Duras. Amin Maalouf était à deux ans du Goncourt (et à dix de l’Académie française). D’anciens lauréats du Goncourt suivaient des chemins différents: Didier Decoin dans la lumière, Pascal Lainé plus secrètement. Anne François avait publié un premier roman splendide et douloureux, qui serait suivi d’un seul autre – mais pourquoi ne pas rappeler le choc qu’avait été Nu-tête
La part faite ici à la littérature belge de langue française s’explique, je veux le croire, de deux manières. Ma propre nationalité, le fait de travailler pour un journal bruxellois (Le Soir) en est une. Mais l’autre n’est pas moins importante : Gaston Compère, Francis Dannemark, Jacqueline Harpman ou Jean-Claude Pirotte ont imposé (avant Amélie Nothomb, dont le premier roman ne paraîtrait que l’année suivante) des mondes aussi universels que celui d’Ismaïl Kadaré – pour reprendre l’exemple cité par Thierry Haumont.
Tout lecteur gourmand, une catégorie dans laquelle je me range volontiers, le sait: la littérature est une école de la diversité. Pas seulement quand un livre fait de cette diversité un de ces thèmes (Marie Ndiaye en 1991). Mais aussi parce que, de livre en livre, la perspective se modifie. Parce qu’une lecture en enrichit une autre d’échos circulant souterrainement entre les pages…
Ce choix n’est pas un palmarès. Il reprend des articles qui me semblent, aujourd’hui encore, pertinents. Il dessine un paysage qui doit beaucoup à la passion et un peu aussi au hasard. Pourquoi ouvrir tel livre plutôt que tel autre, à côté? Le plus souvent, je n’ai pas de réponse. Sinon après coup, quand le choc a été salutaire.
Mais les livres restent l'essentiel dans Le journal d'un lecteur 1991 plus copieux que l'année précédente, disponible sur commande en version papier (207 pages, format de poche, 11€ + frais de port) ou électronique (format PDF, 3,50€).
Pour l'introduire, j'ai écrit ce petit texte, que je vous confie.
Il me plaît que ce recueil d’articles et d’entretiens, en regroupant l’essentiel d’une année de lectures, s’ouvre et se ferme, grâce à l’alphabet, par deux auteurs qui travaillent la langue en poètes. Pierre Albert-Birot et Liliane Wouters, si différents qu’ils soient, ont en commun cette sorte de vertige qui contamine le lecteur. C’est là où est l’essentiel, me disait en substance Le Clézio, cette même année 1991, regrettant d’être tellement romancier et si peu poète…
En relisant la bonne soixantaine d’articles qui composent ce volume, je me suis aussi aperçu de la forte présence des voix d’écrivains. Ils sont assez nombreux, ceux qui se sont ouverts à mes questions ces douze mois-là. Il en est même de très connus, comme Philippe Djian, J.M.G. Le Clézio ou Marguerite Duras. Amin Maalouf était à deux ans du Goncourt (et à dix de l’Académie française). D’anciens lauréats du Goncourt suivaient des chemins différents: Didier Decoin dans la lumière, Pascal Lainé plus secrètement. Anne François avait publié un premier roman splendide et douloureux, qui serait suivi d’un seul autre – mais pourquoi ne pas rappeler le choc qu’avait été Nu-tête
La part faite ici à la littérature belge de langue française s’explique, je veux le croire, de deux manières. Ma propre nationalité, le fait de travailler pour un journal bruxellois (Le Soir) en est une. Mais l’autre n’est pas moins importante : Gaston Compère, Francis Dannemark, Jacqueline Harpman ou Jean-Claude Pirotte ont imposé (avant Amélie Nothomb, dont le premier roman ne paraîtrait que l’année suivante) des mondes aussi universels que celui d’Ismaïl Kadaré – pour reprendre l’exemple cité par Thierry Haumont.
Tout lecteur gourmand, une catégorie dans laquelle je me range volontiers, le sait: la littérature est une école de la diversité. Pas seulement quand un livre fait de cette diversité un de ces thèmes (Marie Ndiaye en 1991). Mais aussi parce que, de livre en livre, la perspective se modifie. Parce qu’une lecture en enrichit une autre d’échos circulant souterrainement entre les pages…
Ce choix n’est pas un palmarès. Il reprend des articles qui me semblent, aujourd’hui encore, pertinents. Il dessine un paysage qui doit beaucoup à la passion et un peu aussi au hasard. Pourquoi ouvrir tel livre plutôt que tel autre, à côté? Le plus souvent, je n’ai pas de réponse. Sinon après coup, quand le choc a été salutaire.
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