vendredi 24 mai 2013

"Inferno" de Dan Brown, suite et fin (en français)

Je m'y suis remis hier soir, j'ai terminé ce matin et je suis un peu moins enthousiaste qu'après avoir lu les 17 premiers chapitres. Il faut dire que le 18e chapitre, malheureusement pour moi, est un tunnel explicatif comme Dan Brown a le défaut d'en placer parfois dans ses romans, parce qu'il faut bien aider ce benêt de lecteur à comprendre de quoi il retourne: ici, une conférence que Robert Langdon a faite deux ans plus tôt à Vienne sur L'Enfer de Dante. Cette conférence, certes, livrera quelques-unes de clés de l'énigme. Ou plutôt du jeu de piste, car le roman est construit sur une série d'indices qu'il faut décoder... avant de se rendre compte, le plus souvent, qu'ils ont été faussés à la base.
En même temps que Langdon court, en compagnie de Sienna, dans Florence, puis dans Venise et enfin dans Istanbul pour que l'humanité échappe au mystérieux danger qui la menace, ils sont tous deux poursuivis par une véritable armée selon toute évidence décidée à les abattre.
Mais, puisque tout est construit sur des données partielles, il faudra aussi admettre que les personnages ne jouent pas tous le rôle qui semble le leur. Heureusement, le lecteur peut être certain que son héros préféré (?), Robert Langdon, donc, est bien celui qu'il a déjà rencontré dans les ouvrages précédents, un puits de science, un lecteur de symboles, un claustrophobe (il a souvent l'occasion d'être enfermé dans Inferno) attaché à sa montre Mickey qu'il a pourtant égarée tout au début du roman.
Et si tout ce qui nous est raconté ici ne consistait qu'à lui donner une chance de retrouver sa montre fétiche? Puisque l'humanité, de toute manière, court vers sa disparition si sa croissance se poursuit au rythme actuel... Quand on arrive à la fin, on se demande en effet pourquoi il fallait déployer autant d'énergie pour une cause perdue d'avance. Le chercheur fou pour qui la peste fut un bienfait, et qui cherche à en reproduire les heureuses conséquences en limitant le nombre d'habitants de la planète, n'avait peut-être pas tort...
On s'étrangle.
A force de manipuler les symboles, Dan Brown donne l'impression de s'être pris les pieds dans le tapis. Son thriller est pourtant un honnête divertissement, jusqu'au moment où il tombe dans une idéologie inquiétante, ce transhumanisme qui déboucherait sur un monde meilleur. Des mondes meilleurs, on a déjà essayé de nous en fourguer quelques-uns, à prix d'ami - on a vu ce que cela a donné...

3 commentaires:

  1. C'est Robert, pas Richard Langdon.

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    1. J'avais utilisé les deux... honte à moi! Et merci pour la correction, que j'intègre.

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  2. Il ne se prends pas "les pieds dans le tapis" en "tombant dans une idéologie inquiétante". Il ne dit jamais que cette solution est la bonne et éthique. Mais il nous fait nous poser la question, le questionnement (au travers de Robert Langdon désemparé) est au cœur de ce roman.

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