jeudi 30 mai 2013

La cage de verre de Nicolas Ancion à New York

En mars 2010, Nicolas Ancion avait écrit un roman à la Foire du Livre de Bruxelles. Délai: 24 heures. Il m'avait expliqué son projet, je l'avais suivi de près, j'avais consacré une dizaine de notes de blog à l'aventure. Il y a quelques heures (15 heures, me dit Twitter), je lui disais que, cette fois-ci, puisqu'il a recommencé - mais à New York -, je n'aurais pas le temps de l'accompagner de la même manière. Non pas à cause de la distance, puisque tout se passe en direct via Internet, mais tout bêtement à cause du boulot que j'avais aujourd'hui. Je n'ai pu lui poser qu'une question, en cours de route: combien de signes veux-tu avoir écrit à la fin de ces 24 heures? De 72.000 à 100.000 m'a-t-il répondu - c'est le format de la collection dans laquelle le livre doit paraître. En attendant, et puisqu'il vient, au moment où j'écris ceci, à quelques minutes du deadline fixé pour la performance, taper le mot "FIN", je peux quand même lui consacrer quelques instants - on peut lire le texte dans l'état où il se trouve et on pouvait suivre son évolution depuis le début.
La légende simenonienne prétend que le créateur de Maigret a un jour accompli cet exploit au milieu d'un grand magasin, enfermé dans une cage de verre pour que tout le monde puisse le voir travaillé. La légende a tort (même si quelqu'un d'autre s'y était mis), mais la légende est quand même utile. La cage de verre supposée de Simenon, c'est la Toile aujourd'hui. Et, si on a moins vu Nicolas Ancion à New York, il a quand même fait une apparition vers le milieu de travail de forçat.

Owly Images

Présent sur Twitter, tapant son texte d'un doigt, buvant d'une main, s'observant du coin de l’œil, et postant ses tweets avec, je suppose, le nez (et facebookant donc avec les oreilles), Nicolas n'a pas cessé de donner de ses nouvelles. On a pu le suivre d'un lieu à un autre, de la Bibliothèque du FIAF au Salon Book Expo America (BEA, comme dit Publishers Weekly), où le voici.


Il est presque 23 heures à Madagascar, 16 heures à New York, je vais faire comme Nicolas, lâcher mon texte - il m'a coûté beaucoup moins d'efforts, et je salue le vainqueur du marathon, sans adversaires car personne d'autre n'était en mesure d'accomplir ce tour de force.

2 commentaires:

  1. Merci, Pierre !
    Ces marathons, vus de te bon blog, je les résumerais à une paraphrase de ton slogan.
    C'est l'histoire d'un type qui écrit, qui écrit. Il aime ça.

    RépondreSupprimer
  2. Tout simplement vrai, cher Nicolas!

    RépondreSupprimer