Qu’est devenu le style charnel et envoûtant d’Alain
Mabanckou ? Fallait-il, pour être remarqué dans une rentrée littéraire avec Petit Piment, et espérer mieux
qu’un Prix Renaudot, lisser les aspérités de l’écriture pour la rendre
accessible à tous ? L’effet médiatique est réussi : jamais roman
d’Alain Mabanckou paru au mois d’août n’avait été considéré à ce point comme un
événement. Mais jamais non plus, et il est attristant de devoir le dire, l’écrivain
ne nous avait déçu à ce point.
Petit Piment, qui donne son titre au livre, est pourtant un
beau personnage. Avec la naïveté de son jeune âge au début de sa scolarité à
l’orphelinat de Loango, il découvre un monde en mutation lors de la Révolution
socialiste scientifique – et les impasses qui en découlent. L’école de la rue,
à Pointe-Noire, se révélera plus efficace pour l’aider à grandir, au milieu des
dangers les plus divers. Et des tentations les plus irrésistibles.
Mais la trajectoire de Petit Piment est devenue, dans le
roman, une histoire parmi toutes celles que l’écrivain aurait pu cueillir dans
son Congo natal. Il s’en est contenté, oubliant d’en faire une matière
littéraire.
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