mercredi 11 mars 2020

Dernières nouvelles du front (Renaudot, Magazine littéraire, etc.)


Jérôme Garcin démissionne du jury Renaudot et demande à être remplacé par une femme. Bien. Il n’a pas un nom à suggérer, tant qu’à faire ? Il ne se sent pas vraiment coupable, d’ailleurs il n’avait pas voté pour Matzneff quand le prix de l’essai lui a été attribué en 2013. Le lui avait-on demandé, au fait ?
Tempête dans un verre d’eau, qui lui vaudra peut-être quelques remarques faussement élogieuses et vraiment sarcastiques au Masque et la plume, dans le genre félicitations pour son courage… Quel courage ?
Bon, le livre de Vanessa Springora (que vous avez toutes et tous, surtout tous, lu, j’espère) a fait de grosses vagues mais cette dernière manifestation de ses effets s’apparente à l’ultime vaguelette à peine perceptible pour un œil peu entraîné. D’ailleurs, je suis à peu près certain que cette démission vous aurait échappé si mon sens du devoir (mon courage ? ah ! ah ! ah !) ne m’avait conduit à vous la signaler.
Plus visible, mais pas tout de suite, risque d’être, s’il se réalise, le projet de fusion entre Lire et Le Nouveau Magazine littéraire. Claude Perdriel, propriétaire du second, est prêt, d’après Libération, à le céder au premier pour un montant symbolique, autant dire des nèfles, mais qui peut croire qu’un magazine essentiellement consacré aux livres vaut davantage ?
Bien que très moyennement convaincu par les nouvelles versions successives de l’historique Magazine littéraire auquel j’ai été attaché comme lecteur fidèle et, pendant plusieurs périodes, comme collaborateur plus ou moins régulier, je me ferais mal à sa disparition ou à son absorption, ce qui revient à peu près à la même chose : un espace critique mensuel tout à coup divisé par deux. Heureusement que d’autres font encore le boulot – dans le désordre, presque au hasard, Le Matricule des anges, En attendant Nadeau, Diacritik, j’en oublie, tant mieux pour vous, cela vous obligera à creuser un peu.
Pendant ce temps, Livre Paris 2020 continue à ne plus se préparer pour cause d’épidémie finalement bienvenue (dans ce contexte précis, ne me faites pas dire ce que je n’ai ni dit ni voulu dire). Car l’enthousiasme déclinant des éditeurs, de moins en moins prêts à investir dans ce barnum, annonçait à moyenne échéance la disparition de l’événement – ou sa renaissance si les organisateurs se décidaient à revisiter ses fondamentaux (comme pour les César ?). Bref, tout le monde s’en fout.
Comme de la démission de Jérôme Garcin.
Mais définitivement pas d’une fusion entre deux mensuels littéraires.

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