Jérôme Garcin démissionne du jury Renaudot et demande à être
remplacé par une femme. Bien. Il n’a pas un nom à suggérer, tant qu’à faire ?
Il ne se sent pas vraiment coupable, d’ailleurs il n’avait pas voté pour
Matzneff quand le prix de l’essai lui a été attribué en 2013. Le lui avait-on
demandé, au fait ?
Tempête dans un verre d’eau, qui lui vaudra peut-être
quelques remarques faussement élogieuses et vraiment sarcastiques au Masque et la plume, dans le genre
félicitations pour son courage… Quel courage ?
Bon, le livre de Vanessa Springora (que vous avez toutes et
tous, surtout tous, lu, j’espère) a fait de grosses vagues mais cette dernière
manifestation de ses effets s’apparente à l’ultime vaguelette à peine
perceptible pour un œil peu entraîné. D’ailleurs, je suis à peu près certain
que cette démission vous aurait échappé si mon sens du devoir (mon courage ?
ah ! ah ! ah !) ne m’avait conduit à vous la signaler.
Plus visible, mais pas tout de suite, risque d’être, s’il se
réalise, le projet de fusion entre Lire
et Le Nouveau Magazine littéraire.
Claude Perdriel, propriétaire du second, est prêt, d’après Libération, à le céder au premier pour un montant symbolique,
autant dire des nèfles, mais qui peut croire qu’un magazine essentiellement
consacré aux livres vaut davantage ?
Bien que très moyennement convaincu par les nouvelles
versions successives de l’historique Magazine
littéraire auquel j’ai été attaché comme lecteur fidèle et, pendant
plusieurs périodes, comme collaborateur plus ou moins régulier, je me ferais
mal à sa disparition ou à son absorption, ce qui revient à peu près à la même
chose : un espace critique mensuel tout à coup divisé par deux.
Heureusement que d’autres font encore le boulot – dans le désordre, presque au
hasard, Le Matricule des anges, En attendant Nadeau, Diacritik, j’en oublie, tant mieux pour
vous, cela vous obligera à creuser un peu.
Pendant ce temps, Livre Paris 2020 continue à ne plus se
préparer pour cause d’épidémie finalement bienvenue (dans ce contexte précis,
ne me faites pas dire ce que je n’ai ni dit ni voulu dire). Car l’enthousiasme
déclinant des éditeurs, de moins en moins prêts à investir dans ce barnum,
annonçait à moyenne échéance la disparition de l’événement – ou sa renaissance
si les organisateurs se décidaient à revisiter ses fondamentaux (comme pour les
César ?). Bref, tout le monde s’en fout.
Comme de la démission de Jérôme Garcin.
Mais définitivement pas d’une fusion entre deux mensuels
littéraires.
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