Après le Prix Stanislas, le Prix Envoyé par la Poste a
choisi ses premiers romans de la rentrée – pas entre tous, la condition
nécessaire à la participation étant contenue dans l’intitulé. Comme quoi,
malgré ce que disent des esprits chagrins contre les affirmations desquels il
faut bien répéter quelques évidences, les comités de lecture lisent, les
réseaux ne sont pas indispensables, le copinage non plus, il vaut mieux avoir
du talent, etc.
Certes, plusieurs maisons d’édition ont, ces temps-ci, un
rapport compliqué avec les manuscrits envoyés spontanément. Certaines se sont
même fendues d’un avertissement sur leur site, déconseillant de leur adresser,
pour l’instant du moins, les textes sur lesquels vous avez travaillé des années
et en lesquels vous voyez un chef-d’œuvre – d’ailleurs votre sœur vous l’a dit,
ou votre époux, ou votre meilleur ami, ou la libraire du quartier…
Livres Hebdo n’a
trouvé, dans la rentrée littéraire française à venir, que 65 premiers
romans – ils étaient 82 en 2019. La décrue est sensible (en littérature
étrangère aussi), mais à quelque chose malheur (si c’est un malheur) est bon :
il sera peut-être plus facile de se faire une place au soleil.
Les six premiers romans sélectionnés pour le Prix Envoyé par
la Poste ont déjà une chance supplémentaire d’y parvenir. Et même une double
chance pour la moitié d’entre eux (écrits par des femmes : Dima Abdallah, Dany
Héricourt et Vinca Van Eecke), déjà retenus par le Prix Stanislas. Voici donc
cette sélection.
- Dima Abdallah. Mauvaises herbes (Sabine Wespieser)
- Laure Gouraige. La fille du père (P.O.L)
- Dany Héricourt. La cuillère (Liana Levi)
- Hugo Lindenberg. Un jour ce sera vide (Bourgois)
- Nicolas Rodier. Sale bourge (Flammarion)
- Vinca Van Eecke. Des kilomètres à la ronde (Seuil)
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