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dimanche 13 janvier 2013

John Cheever après le krach de 1929


Comme les autres, John Cheever a commencé à écrire et à publier avant de devenir le nouvelliste que l’on sait, auteur vedette du New Yorker où sa première apparition date de 1935. Il avait 23 ans et, pendant plus de trente ans, allait trouver place dans les pages de la prestigieuse revue. Cette production a mis longtemps avant de traverser l’Atlantique et de nous arriver en français. Mais elle est à présent bien connue.
Les textes de ses débuts restaient pourtant moins familiers et les douze nouvelles rassemblées dans L’homme de ses rêves complètent avec bonheur celles qui avaient été traduites. (Il y en avait treize dans l’édition américaine de ces Uncollected stories, où est passée la dernière ?) On y trouve un John Cheever mettant en scène les conséquences du krach de 1929, à travers des personnages bousculés par la tourmente financière. Ruinés ou presque, loin de leurs rêves prospères.
« Autobiographie d’un commis voyageur » raconte l’histoire d’un homme qui a connu un succès inespéré en vendant des chaussures de luxe. La crise ayant laminé le pouvoir d’achat, il s’est rabattu sur une gamme moins prestigieuse et a commencé à perdre de l’argent. A soixante-deux ans, sans travail, nostalgique d’un passé évanoui, il a l’impression que sa vie a été un vaste échec. Ils sont quelques-uns, comme ce commis voyageur, à ramer pour survivre. C’est souvent à contre-courant.
Et, puisque les périodes difficiles sont propices à l’espoir irrationnel, les champs de courses sont le décor de plusieurs nouvelles, à la fin du livre. Là aussi, il s’y rencontre davantage de déçus que de gagnants. Sur tous les terrains, John Cheever est déjà un écrivain maître de ses moyens, procédant par petites touches qui rendent les portraits de plus en plus précis. Sans psychologie inutile, attaché aux détails révélateurs, il accomplissait ses premiers pas avec une audace payante et se lançait dans la description d’un monde changeant, comme il le ferait plus tard pour une classe plus aisée.

jeudi 15 octobre 2009

National Book Awards 2009

La France n'est pas le seul pays où les prix littéraires ont une certaine importance. Je vous ai d'ailleurs dit un mot, il y a peu, du Man Booker Prize, très important en Grande-Bretagne. Et voici que les National Book Awards, pour les États-Unis, viennent de donner eux aussi leurs sélections dans les différentes catégories: fiction, non fiction, poésie et jeunesse.
Je ne vais pas vous infliger toutes les listes ici. Pour les curieux, je l'ai intégrée à ma page consacrée aux prix littéraires 2009.

Mais je note quand même avec plaisir qu'un des plus beaux romans de cette rentrée (en France) appartient à la sélection pour la fiction. Je vous en ai parlé déjà, et il est encore temps, si vous ne l'avez pas fait, de vous précipiter sur Et que le vaste monde poursuive sa course folle, de Colum McCann.
Je voudrais aussi attirer votre attention sur un prix exceptionnel, qui sera attribué, comme les autres, le 18 novembre, et qui, à l'occasion de la soixantière édition du prix, récompensera le meilleur du meilleur de la fiction. Parmi tous les ouvrages primés dans cette catégorie par le National Book Award, le jury en a retenu cinq qui sont tous (au moins partiellement) traduits en français.
Il s'agit, pour quatre des six livres retenus, de nouvelles: celles de John Cheever, de William Faulkner, de Flannery O'Connor et d'Eudora Welty. Les deux autres sont des romans: Homme invisible, pour qui chantes-tu?, de Ralph Ellison, et L'arc-en-ciel de la gravité, de Thomas Pynchon.
Que du beau, que du grand...