samedi 9 mai 2009

Avec vue sur la rentrée littéraire (1) - Au diable vauvert

La rentrée littéraire, cela semble encore très loin. Et pourtant, c'est presque demain. Les éditeurs la préparent, les informations circulent. Et je m'en voudrais de ne pas les partager avec vous.
En avant-première, donc, quelques présentations de livres à paraître en août et septembre dans une rubrique que j'essaierai de nourrir aussi souvent que possible. Bien entendu, les textes qui accompagnent les annonces de parution ne sont pas de moi. Ils diront donc le plus grand bien des livres. Pour juger sur pièces, il faudra attendre...
Voici donc le programme de rentrée des Éditions Au diable vauvert.

Frédéric Castaing, Siècle d’enfer (20 août)

Enfermé depuis l’âge de 5 ans dans un camp de rééducation destiné aux enfants qui ont commis des crimes particulièrement odieux, le héros de Siècle d’enfer est libéré à 22 ans. Notre nouveau candide va découvrir le monde du dehors. Un monde qui ressemble étrangement au nôtre, ou pourrait en être le prolongement immédiat. État totalitaire, violence des rapports sociaux qui écrasent les êtres, violence des rapports humains qui rongent les âmes.
Il part à la découverte de lui-même, de ce qui peut bien provoquer chez lui ces nausées lorsqu’il se trouve en présence de certaines personnes ou face à certains événements. Au fur à mesure de ses aventures et de ses rencontres, le mystère se lèvera sur son identité réelle et son passé.

Né dans le Tarn en 1944, après des études classiques au lycée de Chartres puis à la Sorbonne, Frédéric Castaing est professeur d’histoire pendant 10 ans à Nanterre puis au lycée Henri IV, avant de devenir expert en autographes et documents historiques et d’ouvrir une galerie à Paris. Spécialiste des manuscrits du dix-huitième siècle, il est depuis 2004 président du SLAM (Syndicat national de la librairie ancienne et moderne) et vit entre Paris et New-York.
Ce marathonien et triathlète doté d’un physique de dandy est un homme engagé et bouillonnant, qui a publié deux séries noires : J’épouserai plutôt la mort en 1994 et Ca va ? – ça va ! en 1996, très remarquées pour leur « indéfectible faculté à conjuguer le trivial et la hauteur de vue à travers une construction littéraire de premier plan », (Gille Le Morvan, Humanité Dimanche) et un roman chez Ramsay en 2005, Rouge cendres.

David Foster Wallace, La Fonction du balai (27 août)

Au centre de La Fonction du balai se trouve une héroïne ensorcelante et égarée, Lenore Beadsman. L’année : 1990. Le lieu : une version légèrement altérée de Cleveland, à la frontière d’une immense friche suburbaine, le Grand Désert d’Ohio.
Lenore est standardiste dans une maison d’édition, un travail abrutissant auquel viennent s’ajouter quelques soucis pour le moins perturbants. Son arrière-grand-mère, un temps disciple de Wittgenstein, a disparu de sa maison de retraite, accompagnée de vingt-cinq autres pensionnaires. Son petit ami et patron, l’éditeur Rick Vigorous, est un jaloux pathologique et complexé. Et Vlad l’Empaleur, sa perruche, devient la star d’une chaine de télévision chrétienne fondamentaliste lorsqu’elle se met à parler et à déblatérer un mélange de jargon psychothérapeutique, de poésie britannique et d’extraits de la bible du roi Jacques.
Farouchement drôle et intelligent, le premier roman d’un auteur parmi les plus innovants de notre époque explore les paradoxes du langage, de la narration et de la réalité.

Né en 1962 dans l’Illinois, David Foster Wallace est l’auteur de cinq recueils d’essais et nouvelles, ainsi que d’un roman épique, Infinite Jest. Ses écrits, décortiquant la culture américaine, ses névroses et ses possibilités, ainsi que l’ampleur et l’ambition de ses textes lui valent très vite le succès public et le respect de ses pairs.
Il s’est suicidé à son domicile le 12 septembre 2008. Un hommage lui a été rendu par Don Delillo, Zadie Smith, ou encore Jonathan Franzen pour honorer la mémoire d’un auteur trop lucide et plein de compassion pour notre monde.
L’intégralité de son œuvre est à paraître au Diable vauvert.
En même temps, paraît un hommage collectif, David Foster Wallace pour mémoire dans une édition spéciale libraires hors commerce. Par ailleurs, deux titres sont remis en vente, Brefs entretiens avec des hommes hideux (nouvelles) et Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas (essais).

Thomas Gunzig, Assortiment pour une vie meilleure. Carbowaterstoemp et autres nouvelles (3 septembre)

Deuxième recueil de nouvelles au Diable vauvert, il rassemble 27 nouvelles : parues dans différents recueils diffusés en Belgique exclusivement comme Carbowaterstoemp et aujourd’hui épuisés, quelques-unes données sur scène mais encore inédites, d’autres encore parues en revues. Gunzig donne ici la pleine maîtrise de son talent de nouvelliste.
Sous des titres culinaires, une galerie de portraits, humains ou animaux, piégés par la dure réalité de la vie qu’ils tentent en vain d’adoucir, mais c’est sans compter les multiples embuscades du destin…

Table et matières :
Amuse-bouches et pâté de lièvre ; Hors-d’œuvre et canapés, sous le signe du chorizo ; Trop froid ; Trop chaud ; Trop tôt ; Trop tard ; Trop gras ; Adagio ; Largo ; Allegro ; Lento ; Andante ; Les cornichons ; Le chocolat ; Le fromage ; Les sandwichs mous ; Le beurre salé ; Le grand duc ; Le petit prince ; La comtesse ; Gastronomie hospitalière. Figures du transfert. Épisodes cliniques ; Le meilleur du XXIe siècle ; Viande d’objet ; L’héroïsme au temps de la grippe aviaire ; Les origines de la vie ; Point Org ; L’eau salée.

Thomas Gunzig est né en 1970 à Bruxelles. En 1994 il remporte le Prix de l'écrivain étudiant de Bruxelles pour son premier recueil Situation instable penchant vers le mois d'août. En 1996, sa nouvelle Elle mettait les cafards en boîte remporte le Prix de la RTBF et le Prix spécial du Jury. En 1997 et 1999, deux nouveaux recueils l’imposent définitivement comme un de nos plus brillants nouvellistes : Il y avait quelque chose dans le noir qu'on n’avait pas vu et À part moi personne n'est mort. En 2000 il remporte le prix de la SCAM et écrit de nombreuses fictions pour Radio France.
Son premier roman, Mort d’un parfait bilingue (Au diable vauvert 2001), est distingué en Belgique par le prix Victor Rossel et son recueil Le Plus Petit Zoo du monde (Au diable Vauvert, 2003), par le Prix des Éditeurs. Il est lauréat en 2004 du prix de l’Académie Royale de Langue et de Littérature Française de Belgique. Son second roman, Kuru, est finaliste du Flore en 2005. Ses livres sont traduits dans le monde entier et publiés en poche dans la collection Folio.

Poppy Z. Brite, La Belle Rouge (3 septembre)

Deux ans après son lancement, le restaurant Alcool bat son plein. Les deux chefs Rickey et G-man ont une clientèle fidèle et préparent les plats à base spiritueuse qui ont fait leur réputation. Tout va pour le mieux jusqu’à ce qu’une mauvaise critique laisse entendre que le célèbre chef Lenny Duveteaux, leur « discret » bienfaiteur, a des projets bien à lui. Au même moment l’excentrique D.A Placide Treat accuse Lenny d’activités criminelles graves. Rickey et G-man décident alors de mettre fin à leur collaboration financière avec ce dernier.
Quand un restaurant de Dallas offre à Rickey un job de consultant en or, c’est l’occasion rêvée pour les deux associés de renflouer leurs comptes. Mais si Rickey accepte la proposition, il devra travailler avec Cooper Stark (un chef avec qui il avait eu une violente confrontation cocaïnée lorsqu’il était encore élève à l’école de cuisine), et Frank Firestone, un restaurateur Texan surexcité. Sous la pression de G-man, Rickey finit par accepter. Il renouvellera le menu du restaurant de Firestone et mettra la critique à ses pieds.
De retour à la Nouvelle-Orléans, à peine Rickey reprend-t-il ses vieilles habitudes dans sa cuisine qu’il se voit contraint de retourner à Dallas. Alors que Placide Treat continue de fomenter des machinations de plus en plus étranges, G-man découvre que toute cette histoire cache beaucoup de choses et que Rickey court un danger aussi grand que le Texas.

Née en 1967 à la Nouvelle-Orléans, Poppy Z. Brite décide à 18 ans de vivre de sa plume. Inspirée par Baudelaire et Stephen King, elle est révélée par ses premières nouvelles au charme vénéneux, bénéficiant aussitôt du soutien inconditionnel d’auteurs tels que Dan Simmons, Neil Gaiman ou Dennis Cooper. Ses écrits scandalisent, mais elle est distinguée en 1994 par le British Fantasy Award et fait figure de chef de file d'une avant-garde d'écrivains entre underground, terreur et poésie du corps.
En France, elle a publié Âmes perdues et Sang d'encre, Contes de la fée verte, la biographie Courtney Love et le sulfureux et extraordinaire Corps exquis. Sont parus au Diable vauvert, son recueil d’essais et chroniques, Coupable, la novela Plastic Jesus traduite par Virginie Despentes et deux recueils de nouvelles, Self made man et Petite cuisine du Diable et Alcool, qui inaugure la trilogie culinaire poursuivie avec La Belle Rouge.

Claudine Plas, Boris Vian à 20 ans (10 septembre)

Reprenant un leitmotiv de Boris Vian, le livre raconte le jeune homme que Boris était à 20 ans, avec au cœur du livre la question fondamentale de l'engagement.
De l’exode en juin 40 quand Boris, élève ingénieur quitte à bicyclette l’école Centrale repliée à Angoulême pour tenter de retrouver ses parents, en passant par les surprises-parties de Ville d’Avray, les souvenirs d’enfance, les copains, l’ambiance potache, la rencontre avec Michelle Léglise ( sa première femme) et le Major (son meilleur ami), son mariage, son 1er job d’ingénieur, le jazz et les premiers écrits… jusqu’à l’assassinat de son père au moment de la Libération, suivi peu après par la signature de son 1er roman Vercoquin et la Plancton chez Gallimard et par l’écriture de L’Ecume des jours, ce livre découvre une facette de Boris Vian sans doute moins connue, mais qui contient en germe le célèbre auteur, ingénieur, musicien et pataphysicien… Il décrypte l’enfance et la jeunesse de Boris : son milieu familial, sa formation intellectuelle et artistique, sa vie affective et amoureuse, les zazous et le jazz, le rôle des intellectuels pendant la guerre, et surtout ceux qui l’ont marqué. Il éclaire sa personnalité, la naissance de ses multiples talents et la genèse des œuvres qui le rendront célèbre.
Boris Vian est à sa manière représentatif d’une grande partie de sa génération. Non engagé, issu d’un milieu pacifiste et apolitique, le jeune garçon n’a pas les réflexes d’un militant, ni conscience politique. Pour lui la guerre est une aberration qui lui vole sa jeunesse. Condamné à brève échéance par une maladie de cœur, il rejette la morbidité de son époque et semble ignorer les drames qui se jouent autour de lui. Il refuse d’y prendre part. L’esquisse d’autres portraits, ceux de Guy Môquet, Hélène Berr, Juliette Gréco, Claude Abadie, permet aussi de croiser les destins et le vécu d’autres jeunes de son âge et de comprendre en quoi Boris est à la fois différent et très proche. Cette génération qui a eu 20 ans en 40 ne ressemble à aucune autre. A la libération, elle croit aux lendemains qui chantent, elle a soif d’innovation dans tous les domaines, (modes de vie, politique, musique, progrès technique, littérature…), que Boris, en livres et en chansons, défrichera en visionnaire précurseur et critique.

Née en 1957, diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, Claudine Plas est l’épouse du chanteur Jean-Pierre Arbon. Un fils de 21 ans, Romain, et un beau-fils de 20 ans, Augustin. Jusqu’en 2001, elle fait carrière dans les médias avec le lancement du magazine Harper's Bazzar en France, puis dans le groupe Interdeco et chez Hachette Filipacchi Medias comme directrice générale de la filiale Produits dérivés et Nouveaux Medias. Depuis 2002, elle est éditrice de musique (chansons et musiques actuelles) et productrice de spectacles, avec sa société Plas&Partners Productions.

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