Les «Étonnants voyageurs», pour reprendre l’appellation du festival créé par Michel Le Bris, sont légion. En s’attachant aux pas de Martin et Osa Johnson, le défenseur de la littérature-monde cède une fois de plus à l’appel du Grand Dehors, des vastes espaces, d’une nature encore à découvrir, de peuples méconnus. Il le fait en embrassant large, avec le souffle ample d’un romancier épique. La beauté du monde est un livre volumineux en même temps qu’une quasi profession de foi. L’aventure est au rendez-vous, pour le meilleur – le meilleur des pires moments, parfois.
Martin et Osa Johnson ont réellement existé. Le premier a même navigué en compagnie de Jack London. Puis il a épousé Osa et le couple s’est lancé dans de grands voyages pour réaliser des films documentaires qui connurent un grand succès. Pour l’essentiel, Michel Le Bris se limite à un bref moment de leur existence, de 1920 à 1923. Ils sont rentrés de leur première expédition à la recherche des cannibales de l’océan Pacifique. Osa, presque passée à la casserole, dans tous les sens du terme, est devenue une femme à la mode, que l’on fête à New York. Et ils préparent, puis accomplissent, leur deuxième grand voyage, en Afrique cette fois.
Toute la deuxième partie du roman est consacrée au tournage de ce film africain, avec un luxe de détails qui donne à penser que Michel Le Bris faisait partie de la caravane. Tout est là: les couleurs, les bruits, les odeurs; la végétation et les animaux; les hommes et les femmes, partagés entre colonisateurs et colonisés mais aussi entre bureaucrates et hommes libres. La présence d’un Kenya où subsistent encore des territoires peu connus est d’une force incroyable. Martin et Osa y évoluent avec des sentiments contradictoires. Lui ne pense qu’à son film, et tant pis s’il doit y avoir mort d’hommes au cours de marches éprouvantes. Elle, qui fait figure de grande chasseresse, éprouve des émotions qui oscillent de la colère pure à la communion intime avec la nature.
La jungle, ils connaissaient autrement: la première partie, Dans la jungle urbaine, les a vus se fondre dans une ville qui palpite sur des rythmes nouveaux, où la prohibition est contournée par tous les moyens, où le mot d’ordre, entonné par quelques chroniqueurs à la mode, est de s’amuser sans limites.
Mais les deux territoires sont évidemment très différents, comme les dangers qui y menacent. En les posant côte à côte, Michel Le Bris parvient à montrer, dans l’éblouissement d’une écriture déchaînée, et par le truchement d’une biographe qui prend quelque distance avec son sujet, comment la violence habite l’un et l’autre.
A l’opposé des autofictions frileuses, un livre somptueux destiné à des lecteurs possédant un solide appétit, prêts à s’embarquer pour un périple au long cours.
Martin et Osa Johnson ont réellement existé. Le premier a même navigué en compagnie de Jack London. Puis il a épousé Osa et le couple s’est lancé dans de grands voyages pour réaliser des films documentaires qui connurent un grand succès. Pour l’essentiel, Michel Le Bris se limite à un bref moment de leur existence, de 1920 à 1923. Ils sont rentrés de leur première expédition à la recherche des cannibales de l’océan Pacifique. Osa, presque passée à la casserole, dans tous les sens du terme, est devenue une femme à la mode, que l’on fête à New York. Et ils préparent, puis accomplissent, leur deuxième grand voyage, en Afrique cette fois.
Toute la deuxième partie du roman est consacrée au tournage de ce film africain, avec un luxe de détails qui donne à penser que Michel Le Bris faisait partie de la caravane. Tout est là: les couleurs, les bruits, les odeurs; la végétation et les animaux; les hommes et les femmes, partagés entre colonisateurs et colonisés mais aussi entre bureaucrates et hommes libres. La présence d’un Kenya où subsistent encore des territoires peu connus est d’une force incroyable. Martin et Osa y évoluent avec des sentiments contradictoires. Lui ne pense qu’à son film, et tant pis s’il doit y avoir mort d’hommes au cours de marches éprouvantes. Elle, qui fait figure de grande chasseresse, éprouve des émotions qui oscillent de la colère pure à la communion intime avec la nature.
La jungle, ils connaissaient autrement: la première partie, Dans la jungle urbaine, les a vus se fondre dans une ville qui palpite sur des rythmes nouveaux, où la prohibition est contournée par tous les moyens, où le mot d’ordre, entonné par quelques chroniqueurs à la mode, est de s’amuser sans limites.
Mais les deux territoires sont évidemment très différents, comme les dangers qui y menacent. En les posant côte à côte, Michel Le Bris parvient à montrer, dans l’éblouissement d’une écriture déchaînée, et par le truchement d’une biographe qui prend quelque distance avec son sujet, comment la violence habite l’un et l’autre.
A l’opposé des autofictions frileuses, un livre somptueux destiné à des lecteurs possédant un solide appétit, prêts à s’embarquer pour un périple au long cours.
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