Vieille dame pleine
d’énergie, Rose a presque 105 ans. Née arménienne en 1907, elle a traversé un
siècle d’horreurs, à commencer par le génocide de son peuple. L’Histoire lui a
enseigné la violence des hommes, ce qui ne l’a pas empêchée d’en aimer certains.
Pas Himmler, quant même. Lui, elle a fait semblant de l’aimer parce qu’elle
espérait sauver Gabriel et leurs enfants, raflés et déportés avec d’autres
Juifs. Bien que Gabriel, plus familier de l’extrême-droite que de la synagogue,
puisse être rangé parmi les ennemis de son peuple. La mort a souvent frappé
autour de Rose avant qu’elle décide de se venger et de l’administrer elle-même. Telle est La cuisinière d'Himmler.
Savoureux, le roman de Franz-Olivier
Giesbert épouse les soubresauts politiques et culturels du vingtième siècle. Les
collaborateurs en tous genres en prennent plein la figure, de Jean-Paul Sartre
– Rose préfère Simone de Beauvoir et son amant américain, dans les bras duquel
elle est tombée aussi – aux maoïstes de Saint-Germain-des-Prés. Une succession
de scènes fortes.
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