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jeudi 15 novembre 2018

Goncourt et Renaudot des Lycéens

C'était le jour des lycéens et de leurs prix. Le Goncourt des jeunes, forcément très attendu, va à David Diop pour Frères d'âme, un roman dont je vous parlais dès le 22 août - et vous avez été 1.206, si les statistiques de Google ont quelque chose à voir avec la vérité, à lire cette note de blog. Les autres, allez-y!
J'avoue que j'avais un faible pour Adeline Dieudonné et son premier roman, La vraie vie. Je l'avais d'ailleurs appelée avant-hier pour lui faire raconter sa tournée des lycées dans le cadre de la préparation du Goncourt des Lycéens. Tournée à la dernière date de laquelle elle avait été fêtée - c'était son anniversaire! Les lecteurs du Soir ont lu cela hier ou ce matin.
Adeline et ses fans se consoleront avec le Renaudot des Lycéens, qui n'avait été précédé d'aucun tapage mais dont a appris, quelques minutes avant l'annonce du Goncourt des Lycéens, qu'il allait à... La vraie vie. Un livre sur lequel j'avais publié (toujours dans Le Soir) l'article qui suit. C'était le 1er septembre, le roman n'avait pas encore reçu le Prix du roman Fnac, il n'était pas encore en tête des meilleures ventes, ce qu'il allait faire ensuite...


Nous ne l’avions pas vue venir. Les signes étaient pourtant là. Adeline Dieudonné a été primée par la Fédération Wallonie-Bruxelles pour une nouvelle, Amarula, un joli tour de passe-passe amoureux et mortel. Une autre nouvelle, Seule dans le noir, moment de solitude face à une hécatombe, a été publiée chez Lamiroy qui l’a accueillie aussi dans des ouvrages collectifs – dont Femmes des années 2020, qui paraît ces jours-ci. « Klaxon » ne dure qu’un instant, lourd d’une drague pesante. Ajoutons-y le mordant d’un monologue qu’elle a joué seule en scène, Bonobo Moussaka.
Si vous l’aviez manquée jusqu’ici, rassurez-vous. On ne parle plus que d’elle, un peu comme d’Amélie Nothomb en 1992 quand elle a sorti Hygiène de l’assassin – et en compagnie de qui Adeline Dieudonné se retrouvera la semaine prochaine dans La grande librairie. Son premier roman, La vraie vie, vient de recevoir le Prix Première Plume. La version audio, enregistrée par elle-même, est en bonne voie. Les traductions sont annoncées en Italie, en Angleterre, aux Etats-Unis. Le Livre de poche a acheté les droits. On en passe. « Le milieu me fait un accueil de dingue », nous disait-elle.
La vraie vie est un roman qui ne ressemble à aucun autre, cruel et jubilatoire, délirant et malgré tout conduit d’une main sûre vers un inévitable drame, dans une famille au sein de laquelle on ne voudrait pas vivre mais qu’il est plaisant de côtoyer sur papier.
Il devenait nécessaire d’en savoir plus, elle a donc répondu à nos questions.
L’atmosphère familiale de « La vraie vie » est effrayante. Les parents ont installé un rapport de forces déséquilibré et à sens unique dans lequel les enfants cherchent les moyens d’exister. Avez-vous construit cela un peu à la fois ou le schéma est-il arrivé d’un bloc ?
Non, ça s’est construit au fur et à mesure. J’anticipe très peu en écrivant, mes personnages se dessinent et se révèlent en cours de route. D’ailleurs je me laisse souvent surprendre par leurs réactions, ce qui est assez jouissif pour moi.
L’héroïne invente des histoires, pour ses marionnettes mais, au fond, surtout pour elle-même. Vous ressemble-t-elle ? La fiction est-elle une porte de sortie ? Mais la réalité ne revient-elle pas toujours en boomerang ?
Oui, il y a un parallèle avec moi c’est évident. Pendant que j’écris ou pendant que je lis, je me soustrais un peu à la réalité. Après, non, elle ne revient pas en boomerang. L’écriture crée un champ de force autour de moi qui me permet d’appréhender le réel avec un tout petit peu plus de distance. C’est pour ça que j’aime écrire le matin, parce que le champ de force reste plus ou moins actif pendant la journée.
Et puis c’est aussi une purge. Le mot n’est pas très joli, désolée, mais c’est vraiment ça. C’est un espace qui me permet de sortir mes émotions négatives et d’en faire quelque chose.
Pour les enfants, il est indispensable, semble-t-il, d’échapper au père, pour avoir une chance de survivre. Gilles est trop petit, sa sœur doit donc prendre les choses en mains. Aussi parce qu’elle est, comme femme en devenir, plus responsable ?
Je ne pense pas que les femmes soient plus responsables que les hommes. Non, je crois simplement qu’on peut avoir cette perception parce que tout est raconté de son point de vue à elle. Et oui, peut-être que son statut d’aînée joue aussi. Mais je n’en suis même pas certaine. C’est juste qu’elle l’aime, comme on choisit d’aimer quelqu’un pour des raisons qui nous échappent toujours un peu, à mon avis. C’est irrationnel. Elle a cette façon d’aimer, qui est presque de l’ordre de la loyauté. Et puis, elle protège le faible, ce qui la différencie de son père.
Le sommet du roman, si on ne dit rien de la fin, est peut-être la nuit de la chasse, quand la narratrice est désignée par son père pour être la proie traquée par les hommes. Le symbole de ce qu’est souvent la femme dans la société ?
Alors, je n’ai pas cherché à démontrer quoi que ce soit. Mais a posteriori, je crois qu’il y a de ça, oui. C’est juste que je suis une femme et que j’écris de mon point de vue. Par contre, ce que j’aime chez mon héroïne, c’est sa façon de refuser ce statut de proie, tout en refusant également de devenir un prédateur. En fait, elle refuse simplement cette vision binaire prédateur/proie. Pour elle, la réalité est plus complexe, plus riche. Et c’est la connaissance qui lui permet d’accéder à ce niveau de conscience. Elle n’accepte pas qu’on réduise ses alternatives, elle reste créative par rapport à ce qu’elle veut faire de sa vie. Le tout, avec une certaine forme de candeur, qui est sa force colossale.
L’état de la société vous révolte-t-elle ? Cela semble se traduire dans plusieurs nouvelles (« Seule dans le noir » ou « Klaxon »), se renforcer dans « Bonobo Moussaka » et surtout dans le roman…
Ah oui, c’est évident. C’est probablement dans Bonobo Moussaka que je l’exprime de la façon la plus frontale parce que cette révolte a été le moteur de mon écriture, mais oui, je suis enragée. Et, même si je n’en ai pas été consciente pendant l’écriture de La vraie vie, peut-être que le personnage du père incarne ce qui me révolte et m’effraie le plus : la logique binaire.  Pour lui, on est une proie ou un prédateur. Il le dit : « c’est manger ou être mangé ».
Alors qu’on est confrontés à des problèmes complexes: on est plus de sept milliards d’êtres humains sur terre, c’est complexe. Chacun devrait avoir accès à la sécurité, à l’eau, à la nourriture, aux soins médicaux, tout en préservant le reste du monde vivant, sans lequel les générations futures ne survivront pas, c’est complexe. Qu’on soit incapables de s’organiser correctement pour que tout ça fonctionne, c’est une chose. Mais qu’on regarde les victimes jour après jour en se persuadant que c’est une fatalité ou en désignant de faux coupables, c’est au mieux de l’ignorance, au pire du cynisme. Ici en Belgique, je pourrais pardonner au gouvernement une certaine dose de maladresse et de désorganisation. Mais si on prend l’exemple de l’accueil des réfugiés, pour ne citer que celui-là, on tombe juste dans la brutalité binaire et primitive. J’ai honte. Et je suis inquiète pour l’avenir. Mais il y a aussi des voix qui s’élèvent, plus évoluées, plus nuancées, plus humaines. Des gens qui agissent. Donc j’imagine que tout n’est pas encore perdu.

vendredi 28 septembre 2018

Prix littéraires, le point après les premières sélections

Ils sont venus, ils sont tous là - pas les romans de la rentrée, dont beaucoup sont en train de s'effacer, mais les jurés des prix littéraires qui ont rendu leur copie afin d'établir les premières sélections.
Ne parlons que des romans français, les romans étrangers et les essais tardent un peu, c'est toujours le cas, à rassembler les dernières forces éparpillées sur 50 titres si l'on tient compte des six prix les mieux installés dans le temps: Académie française, Femina, Médicis, Goncourt, Renaudot et Interallié. 74 ouvrages si on y ajoute les sélections de quatre prix plus jeunes mais appartenant déjà à la tradition: Flore, Décembre, Jean Giono, Wepler/Fondation La Poste. A raison de 8 à 17 titres, selon les appétits des différents jurys, cela commence à faire du monde. Où une hiérarchie s'installe, au moins dans les chiffres - quant à la qualité, c'est bien entendu une autre affaire.

Selon que l'on tient compte de six sélections ou de dix, les résultats varient. Sauf pour le livre le plus souvent cité, cinq fois (seulement par les jurys établis de longue date): Frère d'âme, de David Diop (Seuil). Différents commentaires s'efforcent de le faire passer pour un premier roman, je me demande d'ailleurs pourquoi (quel intérêt?) puisque David Diop avait publié, en 2012, 1889, l'Attraction universelle. Il y était question d'un groupe de Sénégalais venus à Paris pour l'Exposition universelle et incités à devenir les attractions d'un cirque bordelais. Publié à L'Harmattan, l'ouvrage était, forcément, passé presque inaperçu - cet éditeur publie trop, avec trop peu de discernement. Mais ce n'est pas une raison pour dire que ce premier roman n'existe pas, comme s'il avait été vulgairement autoédité chez Amazon, par exemple...

Cité quatre fois par les jurys traditionnels, Le lambeau, de Philippe Lançon (Gallimard) fait figure de favori pour tous les prix (mais il n'en aura probablement qu'un) qui ont retenu ce livre paru en avril: Femina, Médicis, Renaudot et Interallié. Il est le seul dans ce cas, d'autres auteurs ne se hissent à son niveau (du nombre de sélections) qu'avec l'apport des autres jurys. Emmanuelle Bayamack-Tam (Arcadie, chez P.O.L.), Michaël Ferrier (François, portrait d'un absent, chez Gallimard), Stéphane Hoffmann (Les belles ambitieuses, chez Albin Michel) et Thomas B. Reverdy (L'hiver du mécontentement, chez Flammarion). Que du bon, ceci dit - mais je n'ai pas lu Les belles ambitieuses.

Trois fois nommés, Ça raconte Sarah, de Pauline Delabroy-Allard (Minuit), Federica Ber, de Mark Greene (Grasset), Maîtres et esclaves, de Paul Greveillac (Gallimard), L'ère des suspects, de Gilles Martin-Chauffier (Grasset) et Leurs enfants après eux, de Nicolas Mathieu (Actes Sud), complètent le petit peloton de tête qui ira rétrécissant au fil des semaines - et dès la semaine prochaine, où s'annoncent en rafale les deuxièmes sélections des prix Jean Giono, Goncourt, Médicis et Femina. Je suivrai cela pour vous, à très vite.

mardi 25 septembre 2018

Prix littéraires, tout est en place - ou presque

J'attendais la première sélection du Prix Interallié un peu plus tôt - mais les jurés (dans leur cas, pas question d'écrire les juré.e.s) sont un peu fâchés avec le calendrier et, en tout cas, ne sont pas les maîtres des horloges. Ainsi, la décision finale sera prise, d'après Livres Hebdo, dans la semaine du 12 novembre. Un modèle de précision! Et dans quel restaurant?
Dix titres pour l'instant, peut-être moins, peut-être d'autres, les 10 et 24 octobre, je note volontiers les dates mais je ne m'affolerai pas (et vous non plus, j'espère) si rien ne vient ces jours-là.
  • Laurence Cossé. Nuit sur la neige (Gallimard)
  • David Diop. Frère d’âme (Seuil)
  • Paul Greveillac. Maîtres et esclaves (Gallimard)
  • Stéphane Hoffmann. Les belles ambitieuses (Albin Michel)
  • Olivia de Lamberterie. Avec toutes mes sympathies (Stock)
  • Philippe Lançon. Le lambeau (Gallimard)
  • Alexandre Najjar. Harry et Franz (Plon)
  • Camille Pascal. L’été des quatre rois (Plon)
  • Thomas B. Reverdy. L’hiver du mécontentement (Flammarion)
  • Boualem Sansal. Le train d’Erlingen (Gallimard)

Il ne manque plus que la sélection du Grand Prix du roman de l'Académie française (ce sera jeudi) pour être au complet. Mais, dès la semaine prochaine, soyons prêts: les deuxièmes sélections vont faire mal...
Un certain nombre de prix, appelons-les mineurs, ont été attribués ces derniers jours. Je les ai suivis d'un œil tandis que l'autre (et tous mes doigts) étaient occupés à configurer un nouvel ordinateur et à y rapatrier les fichiers qui se trouvaient dans le précédent - il a bien mérité une semi-retraite...
Je signale donc qu'Adeline Dieudonné a engrangé une troisième récompense, le Prix Filigranes, pour son premier roman, La vraie vie.
David Diop a reçu le Prix Patrimoines-BPE pour Frères d'âme, sélectionné dans d'autres listes encore (on fera le point en fin de semaine, quand l'Académie française sera rentrée de ses longs congés). Je vous en ai parlé en détail il y a plus d'un mois.
Et Boris Bergmann est le lauréat du Prix littéraire de la Vocation pour Nage libre, paru au début de l'année.
Issa, prénom hérité du Mali, ne trouve pas sa place dans son quartier de Paris, le 19e arrondissement. Seul le bac aurait pu lui donner un espoir, mais il vient de le rater. Comme Elie, son seul ami. Juif, fuyant son beau-père, fuyant tout, Elie n’est lui-même qu’à la piscine. Il y entraîne Issa, qui n’aime pas ça. Mais cela change tout, et l’écriture nerveuse donne le rythme d’une transfiguration. Sans certitude absolue, ceci dit.

mercredi 22 août 2018

«Frère d'âme», de David Diop


On ne peut en dire autant de tous les romans de la rentrée (ni de tous ceux qui sortent à d’autres moments, d’ailleurs) : celui de David Diop, Frère d’âme, possède un ton singulier, incantatoire, halluciné, un peu au-dessus de la langue que nous utilisons dans les rapports quotidiens avec nos semblables (ou nos différents), en tout cas ailleurs. Il y a de quoi : les circonstances sont celles de la Grande Guerre où la vie d’un homme dans les tranchées valait moins que l’éclat d’obus qui le tuerait, et quasi rien s’il avait la peau noire d’un tirailleur sénégalais. (Malgré les envolées lyriques, là, on sort un instant du roman, avec lesquelles la presse coloniale célébrait le courage et l’héroïsme de nos bons indigènes.)
Alfa Ndiaye a passé ses jeunes années avec son ami, son frère jusqu’à être amoureux de la même femme, Mademba Diop. Celui-ci, blessé à mort sur le champ de bataille où ils sont tous les deux, lui demande de l’achever mais Alfa n’en trouve pas la force. Il lui remet comme il peut les tripes dans le ventre, mais les chairs, bien que sans espoir d’amélioration, sont plus faciles à rassembler que les esprits. Et celui d’Alfa sombre dans un délire où un passé vécu comme une légende se mêle à la sauvagerie des combats d’aujourd’hui, il est devenu un monstre après avoir été un héros : il coupe les mains des ennemis qu’il tue au corps à corps, les ramène comme des trophées et passe pour un individu dangereux, ce qui n’est pas faux.
La suite le montrera d’ailleurs : Alfa s’est déconnecté de ses origines, du monde où il se trouve et de lui-même, incapable de faire la part des choses entre le réel et les démons qui grouillent sous son crâne. Qu’il entende des voix est un moindre mal, qu’il se cherche dans le labyrinthe d’un cerveau atteint par les événements est somme toute assez naturel. Mais il plane désormais, comme la princesse capricieuse d’un conte dans le dernier chapitre, dans « un endroit où tout se confond, un endroit où la terre elle-même ne porte pas de cicatrices distinctives, un endroit où la terre n’a pas d’histoire. »
Frère d’âme tient de la fable cruelle, dans laquelle un homme se déshumanise par la faute de ses semblables. Cent ans après, une guerre qui a fait bien des dégâts (c’est le propre de toutes les guerres) donne encore naissance à des romans qui l’envisagent sous des angles inédits. Tant mieux.

Citation
Nous avons grandi tout doucement, Mademba et moi. Et tout doucement nous avons renoncé à prendre la route du nord de Gandiol pour attendre le retour de Penndo. À l’âge de quinze ans, nous avons été circoncis le même jour. Nous avons été initiés aux secrets de l’âge adulte par le même ancien du village. Il nous a appris comment se conduire. Le plus grand secret qu’il nous a enseigné est que ce n’est pas l’homme qui dirige les événements mais les événements qui dirigent l’homme.

DAVID DIOP
Seuil, 176 p., 17 €, ebook, 11,99 €

vendredi 3 août 2018

Le feuilleton de la rentrée littéraire 10. Le patrimoine anticipé

On joue un peu sur les mots. Mais la perche est tendue par la la Banque BPE (aïe! une rentrée littéraire, une banque, est-ce qu'on n'est pas en train de tout embrouiller, là?) qui a créé le Prix Patrimoines, drôle de nom, non? pour mettre en avant un roman de la rentrée selon une logique euh... pré-patrimoniale (?) que le site Actualitté présentait ainsi il y a quelques jours déjà (mais des tâches d'une urgence absolue, et dont vous saurez tout très bientôt, m'ont empêché de le signaler plus vite): «Le Prix Patrimoines/BPE distingue chaque année un roman de rentrée qui dit le monde tel qu’il va et porte un regard solidaire sur la société. Un roman dont le style célèbre aussi la langue française. Autant de «patrimoines» à transmettre.»
D'accord, admettons. Il n'empêche que sélectionner six romans pas encore parus sous une appellation plutôt réservée à des œuvres du passé, c'est un peu mettre la charrue avant les bœufs, ou les ruines avant l'architecte. La rentrée n'a pas eu lieu, elle est déjà embaumée. Ce pourrait être un slogan. Mais conviendrait-il seulement à un des six titres retenus dans une sélection qui affiche cinq romancières pour un seul romancier (tiens! c'est nouveau, ça!)? Verdict le 24 septembre. La Banque Postale a déjà préparé le chèque de 5.000 euros, il ne reste qu'à compléter par un nom de bénéficiaire.
Un de ces noms-ci, donc.


Inès Bayard est maintenant sélectionnée sept fois pour des prix à venir et David Diop rejoint Estelle-Sarah Bulle avec quatre citations. La course ne fait que commencer. Le Tour de France vous a paru ennuyeux? La rentrée littéraire s'annonce encore mieux!