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lundi 9 juillet 2018

Le feuilleton de la rentrée littéraire 5. Les libraires veulent du style

Oui, les libraires encore, cette fois ceux des librairies PAGE qui, associés au Prix du Style (dont je n'ai jamais tout à fait compris le véritable sens, mais c'est une autre histoire), viennent de publier la sélection de ladite récompense pour 2018. Dix romans de la rentrée s'ajoutent ainsi à ceux qui, ici ou là, ont déjà reçu un petit coup de projecteur, et on espère que le choix sera bon.
Il ne s'agit pas, cette fois, de se focaliser sur les premiers romans, même s'il y en a, la compétition, puisque c'est est une, qu'on le veuille ou non, est plus ouverte. Elle est cependant limitée aux ouvrages écrits en français, le style des traducteurs transposant celui d'auteurs pratiquant d'autres langues n'est pas pris en considération. Bref, les listes s'allongent et le temps raccourcit: six semaines encore, six semaines seulement avant que les libraires, PAGE et autres, mettent en place les ouvrages contenus dans les cartons qu'ils auront reçus quelques jours avant le 15 août.
Même si Libération, l'autre jour, dans une réflexion en passant, histoire de clore la marche normale des pages livres du samedi et d'annoncer les publications d'extraits qui vont les remplacer pour patienter, envisageait comme probable un report, en pratique, de la mise en place des livres de la rentrée, vous pensez bien, un lendemain de 15 août.
Vous y croyez, vous? Moi, pas du tout. Les romans annoncés le 16 août seront en vitrine dès potron-minet - vous admirerez leurs couvertures avant d'en ouvrir quelques-uns, et des couvertures, je vous en sers une à chaque fois que la rentrée s'invite (prématurément) dans ce blog). Aujourd'hui, celle d'un texte sur lequel je compte pour me réjouir l'esprit.
Et cette sélection? Voici, voilà. Trois premiers romans contre sept d'auteurs ayant déjà publié, trois femmes, sept hommes, dix éditeurs.
  • Inès Bayard. Le malheur du bas (Albin Michel)
  • in Koli Jean Bofane. La belle de Casa (Actes Sud)
  • Adrien Bosc. Capitaine (Stock)
  • Estelle-Sarah Bulle. Là où les chiens aboient par la queue (Liana Levi)
  • David Diop. Frère d'âme (Seuil)
  • Jérémy Fel. Helena (Rivages)
  • Hector Mathis. K.O. (Buchet-Chastel)
  • Thierry Montoriol. Le roi chocolat (Gaïa)
  • Abnousse Shalmani. Les exilés meurent aussi d'amour (Grasset)
  • Philippe Vasset. Une vie en l'air (Fayard)


mardi 19 septembre 2017

C'est quoi, le style?

N'importe qui, alignant trois phrases ou 315 pages, peut croire avoir du style. Il y a quelques heures, je discutais avec l'auteur d'un livre (315 pages) dont le texte, des notes prises au quotidien sur sa vie dans le Sud de Madagascar, semble jeté là au hasard des premiers mots qui lui passent par la tête, et tant pis s'il en manque, des mots, "c'est mon style", m'a-t-il dit, coupant court à la démonstration laborieuse entamée pour lui prouver qu'il n'en avait aucun. Bon... Après tout, qui suis-je pour penser le contraire? Ce n'est pas moi qui l'ai écrit, son livre! (Et je m'en félicite.)
N'importe qui, lisant un livre, peut dire qu'il a un style. Ou pas. Je viens de le faire. Le jury du Prix du Style aussi, avec la participation, depuis l'an dernier, s'ils y sont encore [vérification faite, non], mais j'espère que oui parce que j'avais bien ri, de Tristane Banon et Marc Levy, a publié sa première sélection, en attendant la seconde le 2 octobre et la proclamation le 21 novembre. Regardez-la bien, cette sélection, vous y apprendrez que Marc Dugain est jugé digne d'être récompensé pour son style. Avis pour le moins inattendu, on peut le féliciter pour bien des qualités, celle-là semble cependant assez douteuse. Bref, voici les quatorze ouvrages retenus.
  • Kaouther Adimi. Nos richesses (Seuil)
  • Jakuta Alikavazovic. L'avancée de la nuit (L'Olivier)
  • Michèle Audin. Comme une rivière bleue (Gallimard)
  • Sophia Azzeddine. Sa mère (Stock)
  • Miguel Bonnefoy. Sucre noir (Rivages)
  • Delphine Coulin. Une fille dans la jungle (Grasset)
  • Cyril Dion. Imago (Actes Sud)
  • Marc Dugain. Ils vont tuer Robert Kennedy (Gallimard)
  • Brigitte Giraud. Un loup pour l'homme (Flammarion)
  • Gaëlle Nohant. Légende d'un dormeur éveillé (Héloïse d'Ormesson)
  • Véronique Olmi. Bakhita (Albin Michel)
  • Evelyne Pisier et Caroline Laurent. Et soudain, la liberté (Les Escales)
  • Monica Sabolo. Summer (JC Lattès)
  • Chantal Thomas. Souvenirs de la marée basse (Seuil)
P.-S. Je reçois à l'instant les résultats des Prix de la Vocation, ils sont deux lauréats pour la littérature et, si je n'ai pas lu Mise en pièces, de Nina Leger (Gallimard), il m'a semblé que L'été des charognes, de Simon Johannin (Allia) était un remarquable premier roman, plein de colère non retenue. Les distractions manquent à la campagne. Alors, les gamins explosent des chiens, goûtent à l’odeur de la charogne, se cognent dessus, se font cogner par les parents, regardent ceux-ci picoler. Toute la noirceur d’une vie qui débouchera, plus tard, sur d’autres distractions, guère plus saines. Comme s’ils avaient été coulés dans un moule dont ils devaient déborder à force de pourriture.
Un prix Prix de la Vocation de poésie a été aussi décerné, à Jean d'Amérique.

jeudi 15 septembre 2016

Prix du Style, c'est le jury qui est drôle

Les Goncourt ayant coopté Eric-Emmanuel Schmitt, qui marqua du sceau de ses visions antiques les épreuves d'athlétisme des Jeux olympiques de Rio, les autres jurys sont bien décidés à tout oser (et non, je ne reviendrai pas à ceux qu'on reconnaît parce qu'ils osent tout).
Donc, deux nouveaux jurés, apprends-je par Livres Hebdo, ont rejoint la fine équipe qui attribuera, le 22 novembre, le Prix du Style. Le moins qu'on puisse dire d'eux, c'est qu'ils sont d'authentiques spécialistes du sujet, des fines gâchettes de l'écriture, des trapézistes de la phrase volante, voire même d'audacieux précurseurs. Je salue l'entrée de, et je nomme (écoutez les roulements de tambour, j'ai hésité à écrire tambours mais un seul suffira)... Tristane Banon et Marc Levy. (On les applaudit bien fort.)
Voilà qui a de la gueule, non?
Toujours est-il que leur première sélection est la suivante (la seconde sera annoncée le 17 octobre):
  • Vincent Borel, Fraternels (Sabine Wespieser)
  • Jérôme Chantreau, Avant que naisse la forêt (Les Escales)
  • Négar Djavadi, Désorientale (Liana Levi)
  • Gaël Faye, Petit pays (Grasset)
  • Philippe Forest, Crue (Gallimard)
  • Valentine Goby, Un Paquebot dans les arbres (Actes Sud)
  • Maëlle Guillaud, Lucie ou la vocation (Héloïse d'Ormesson)
  • Serge Joncour, Repose-toi sur moi (Flammarion)
  • Luc Lang, Au commencement du Septième jour (Stock)
  • Andreï Makine, L'Archipel d'une autre vie (Seuil)
  • Véronique Ovaldé, Soyez imprudents les enfants (Flammarion)
  • Sylvain Prudhomme, Légende (Gallimard)
  • Antoine Rault, La Danse des vivants (Albin Michel)
  • Alexandre Seurat, L'Administrateur provisoire (Le Rouergue)
  • Arnaud Sagnard, Bronson (Stock)
  • Karine Tuil, L'Insouciance (Gallimard)
  • Éric Vuillard, 14 juillet (Actes Sud)

mardi 13 octobre 2015

Les cinq finalistes du Prix du Style

Dix de moins que dans la première sélection. Le jury du Prix du Style a fortement resserré ses choix, écartant d'un coup, d'un seul, Jeanne Benameur, Laurent Binet, Laurent Carpentier, Pierre Deram, Jérémy Fel, Hédi Kaddour, Diane Meur, Isabelle Monnin, Pierre Raufast et Thomas B. Reverdy.
Qui reste-t-il? Je sais que vous attendez impatiemment (même si c'est avec moins d'impatience que s'il s'agissait des finalistes du Goncourt, par exemple) les noms des cinq derniers sélectionnés, et que peut-être même votre œil a déjà glissé quelques lignes plus bas. Comme son nom l'indique, cette récompense, qui sera décernée le 24 novembre, s'attache à ce qui fait la spécificité d'une écriture. On verra laquelle sera célébrée cette année et cela se jouera entre:
  • Didier Castino, Après le silence (Liana Levi)
  • Sorj Chalandon, Profession du père (Grasset)
  • Mathias Enard, Boussole (Actes Sud)
  • Alain Mabanckou, Petit Piment (Seuil)
  • Astrid Manfredi, La petite barbare (Belfond)

mardi 15 septembre 2015

Tendance littérature au Prix Décembre

Le jury du Prix Décembre, attribué le 2 novembre (avec une sélection restreinte annoncée pour le 20 octobre), aime les écrivains qui parlent d'écrivains:
Pierre Adrian, de Pasolini;
Jean-Michel Delacomptée, de Montaigne;
Laure Murat, de Flaubert;
Judith Perrignon, de Victor Hugo;
Patrick Roegiers, de Simenon (bon, d'accord, celui-là n'est que le frère d'un écrivain, mais quand même);
Gilles Sebhan, de Tony Duvert.
Si on y ajoute La haine de la littérature, de William Marx, cela fait sept livres sur quatorze.
Et n'est-il pas plus pertinent d'envisager pareille analyse d'une sélection de prix que de compter combien de Gallimard, de Seuil, de Grasset, etc.?
Ou combien de femmes?
Ou combien d'auteurs appartenant à une minorité visible (ça, c'est plus dur: ils n'ont pas tous leur photo sur les couvertures)?
Ou combien de livres à paraître en octobre (trois)?
Ou combien d'autres parus avant l'été (un, qu'Alain Beuve-Méry range cependant dans les romans de la rentrée en commentant la sélection pour Le Monde - cherchez lequel, je ne vous aiderai pas)?
Ou... que sais-je?
Angore Encot?
Libera me Liberati?
Quelle couleur a l'outre-mer dans cette liste? (Réponse, introuvable si vous n'avez pas encore lu le roman de Michaël Ferrier: rouge.)
Les monarques sont-ils des papillons qui rêvent qu'ils sont Zhuangzi?
Bon, j'arrête là. 
Sérieusement, la voici, cette liste:
  • Pierre Adrian, La piste Pasolini (Editions des Equateurs)
  • Christine Angot, Un amour impossible (Flammarion)
  • Jean-Michel Delacomptée, Adieu Montaigne (Fayard)
  • Michaël Ferrier, Mémoires d'outre-mer (Gallimard)
  • Stéphanie Hochet, Un nom anglais (Rivages)
  • Jérôme Leroy, Jugan (La Table ronde)
  • Simon Liberati, Eva (Stock)
  • Laure Murat, Flaubert à La Motte-Picquet (Flammarion)
  • William Marx, La haine de la littérature (Minuit)
  • Judith Perrignon, Victor Hugo vient de mourir (L'Iconoclaste)
  • Patrick Roegiers, L'autre Simenon (Grasset)
  • Sébastien Rutés et Juan Hernandez Luna, Monarques (Albin Michel)
  • Monica Sabolo, Crans-Montana (JC Lattès)
  • Gilles Sebhan, Retour à Duvert (Le Dilettante)

Et, pour vous remercier d'avoir, un peu plus haut suivi mes élucubrations jusqu'au bout, voici aussi la sélection (je n'ose pas dire la première, j'ignore s'il y en aura une ou des autres) du Prix du Style, attribué le 24 novembre.
  • Jeanne Benameur, Otages intimes (Actes Sud)
  • Laurent Binet, La septième fonction du langage (Grasset)
  • Laurent Carpentier, Les bannis (Stock)
  • Didier Castino, Après le silence (Liana Levi)
  • Sorj Chalandon, Profession du père (Grasset)
  • Pierre Deram, Djibouti (Buchet-Chastel)
  • Mathias Enard, Boussole (Actes Sud)
  • Jérémy Fel, Les loups à leur porte (Rivages)
  • Hédi Kaddour, Les Prépondérants (Gallimard)
  • Alain Mabanckou, Petit Piment (Seuil)
  • Astrid Manfredi, La petite barbare (Belfond)
  • Diane Meur, La carte des Mendelssohn (Sabine Wespieser)
  • Isabelle Monnin, Les gens dans l’enveloppe (Lattès)
  • Pierre Raufast, La variante chilienne (Alma)
  • Thomas B. Reverdy, Il était une ville (Flammarion)