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samedi 28 novembre 2020

Goncourt, les paris sont ouverts

Non, il n’y a rien à gagner dans ces paris – pour vous, pour moi au moins, car il en va tout autrement pour le lauréat ou la lauréate ainsi que pour son éditeur. Lundi, à 12 h 30, on saura lequel, des quatre ouvrages restés dans le dernier carré, auront choisi les jurés.

Je vous rappelle les livres retenus ? Oui, c’est peut-être utile pour les distraits ou les distraites.

  • Djaïli Amadou Amal. Les impatientes (Emmanuelle Collas)
  • Hervé Le Tellier. L’anomalie (Gallimard)
  • Maël Renouard. L’historiographe du Royaume (Grasset)
  • Camille de Toledo. Thésée, sa vie nouvelle (Verdier)

Comme chaque année, Livres Hebdo a demandé leur avis à quinze critiques littéraires : qui aura le Goncourt ? qui le mérite ? Le récapitulatif de tout ça a été publié hier, c’est ici. Sur le fond, je ne me démarque pas des autres, voici d’ailleurs mes réponses aux deux questions.


Dix autres critiques pensent aussi qu’Hervé Le Tellier aura le Goncourt. Mais ils ne sont que trois à me rejoindre sur le fait qu’il le mérite, ce qui donne une égalité de voix entre L’anomalie et Histoires de la nuit, de Laurent Mauvignier – dont je ne comprends pas non plus comment il n’a pas été retenu par le jury du Goncourt. Mais, bon, je ne voyais pas bien pourquoi laisser croire aux chances d’un roman ignoré par ces lecteurs-là. Quand la chance est passée…

Vingt minutes après le Goncourt, car l’événement est virtuel et minuté cette année (encore faudra-t-il voir si les connections se passent avec la souplesse souhaitée, il semble que cela n’a pas été le cas pour d’autres remises de prix dans les jours précédents), vingt minutes plus tard, donc, si tout va bien, le Renaudot donnera son palmarès. J’y serai, en principe, par écran interposé, je vous raconterai probablement cela dans Le Soir ou ici.

samedi 30 novembre 2019

2019, bilans et palmarès

Quand j’entends le mot « bilan », je crois toujours que « comptable » va suivre. (Cela pourrait être pire, l’expression « bilan de santé », le jour où elle me viendra naturellement à l’esprit, n’augurant pas favorablement de la suite. Mais, puisque ce n’est pas encore le cas, continuons à nous encanailler dans la littérature !) Et, quand j’entends « bilan comptable », je sous-entends que cela ne m’intéresse pas beaucoup.
Néanmoins et malgré tout, lisant Livres Hebdo, j’y trouve les chiffres (vous voyez bien !) des ventes des romans de la rentrée littéraire qui vient de nous occuper quelques mois (et dont me distraient, ces jours-ci, les programmes des éditeurs pour janvier et février). 55 titres ayant été classés dans les listes hebdomadaires des meilleures ventes, pour des chiffres (réels, nous assure-t-on) échelonnés de 189 327 (Soif, d’Amélie Nothomb) à 3 349 exemplaires écoulés (La télégraphiste de Chopin, d’Éric Faye).
Côté palmarès (il y eu concours ?), comme si les prix d’automne ne suffisaient pas, deux magazines ont établi les leurs : 30 livres pour Le Point, 100 pour Lire. Repris parmi les parutions de toute l’année, soit sur une durée plus longue.
Quant à moi, ni bilan, ni palmarès, mais environ 250 nouveautés lues depuis janvier, avec un premier choix unique : Sur la route du Danube, d’Emmanuel Ruben (Rivages), de l’enchantement duquel je ne suis pas encore sorti. Et environ 90 de ces livres qui mériteraient une mention d’excellence. (C’est beaucoup, c’est probablement trop, mon côté bon public me perdra, un jour.)
Est-il possible de croiser tout cela, d’extraire la part commune de ces différentes listes reposant chacune sur des critères propres ? On va essayer…
J’ai lu un quart des choix du Point, où figure un gros paquet de livres probablement très intéressants mais hors des territoires que j’arpente habituellement (quelque part autour du Danube et très au-delà, pourvu qu’il soit question de littérature). Parmi eux, six ouvrages que je défendrais volontiers si on me le demandait (cherchez l’erreur) :

  • Santiago H. Amigorena. Le ghetto intérieur (POL)
  • Jonathan Coe. Le cœur de l’Angleterre (Gallimard)
  • Diana Evans. Ordinary people (Globe)
  • Capucine et Simon Johannin. Nino dans la nuit (Allia)
  • Victoria Mas. Le bal des folles (Albin Michel)
  • Ottessa Moshfegh. Mon année de repos et de détente (Fayard)
  • Jesmyn Ward. Le chant des revenants (Belfond)
Quelques-uns de ces ouvrages apparaissent dans les meilleures ventes de la rentrée selon Livres Hebdo : 52 641 exemplaires pour Mas, 47 836 pour Coe, 13 992 pour Amigorena. Trois sur cinq romans de la rentrée, pas mal…
En tout cas, j’applaudis à la présence de deux ghettos, celui de l’intérieur et celui de l’Angleterre, moins au troisième, la Salpêtrière.
Il y a d’autres titres intéressants dans les meilleures ventes, y compris dans les toutes premières positions : oui à Amélie Nothomb, à Sylvain Tesson, à Jean-Paul Dubois. D’autres félicitations peuvent être envoyées : Patrick Modiano, Cécile Coulon, Marie Darrieussecq, Bérengère Cournut, Jean-Philippe Toussaint, Sylvain Prudhomme, Chris Kraus, Edna O’Brien, Audur Ava Olafsdottir, Julia Deck, Monica Sabolo, Patrick Deville, Tommy Orange, Joyce Carol Oates, Jean-Luc Coatalem et Brigitte Giraud. J’ai été moins convaincu par Karine Tuil, Laurent Binet, Emma Becker ou Sébastien Spitzer. Et pas du tout par Géraldine Dalban-Moreynas. Ce qui me permet de donner un avis (en très bref ici, en un peu ou beaucoup plus long dans des articles du Soir) sur la moitié de ces 55 livres. 14 ont été écrits par des femmes, 13 par des hommes – je ne l’ai pas fait volontairement, je me moque bien de savoir si le livre que je lis est écrit par un homme ou par une femme, il n’empêche que le résultat a quelque chose de satisfaisant… Mais six traductions seulement, c’est bien peu. (Jamais content !)
Quant à Lire, il désigne comme livre de l’année un titre à côté duquel je suis complètement passé : Les Furtifs, d’Alain Damasio (La Volte). Et puis, 99 autres livres, un chiffre pas si éloigné du mien, mais avec une ouverture bien plus grande sur tous les secteurs de l’édition. J’en resterai, en feuilletant le numéro de décembre, à l’intersection entre les choix du magazine et mes lectures, accords et désaccords feront la musique que vous voudrez y entendre.
D’accord : Cécile Coulon, Sylvain Tesson, Delphine de Vigan, Patrick Modiano, Jean-Paul Dubois, Amélie Nothomb, Sylvain Prudhomme, Bérengère Cournut, Sofia Aouine, Victor Jestin, Emmanuel Ruben, Capucine et Simon Johannin, Joyce Carol Oates, Orhan Pamuk, Otessa Moshfegh, Chris Kraus, Jesmyn Ward, William Boyd, Michael Ondaatje, Jonathan Coe, Edna O’Brien, Mircea Cartarescu, Manuel Vilas
Pas d’accord : Guillaume Musso, Karine Tuil, Victoria Mas, Laurent Binet, Emma Becker.
Oui, le plus souvent, je confirme les choix de Lire, pour (recommençons à compter, sauf si vous en avez assez) 13 femmes et 16 hommes, c’est un peu moins satisfaisant, 11 traductions sur 28 ouvrages me font quand même du bien. (Si vous trouvez une erreur de calcul, revenez en arrière, il ne devrait pas y en avoir. Ou jetez-moi votre boulier compteur à la tête !)

jeudi 4 juillet 2019

Rentrée littéraire : 524 romans

Voilà, ça vient de tomber, le chiffre que vous attendiez tous et qui sera exploré en détail dans le numéro que Livres Hebdo publie cette semaine: il y aura 524 romans dans la rentrée littéraire, de mi-août à fin octobre (Modiano compris, donc, puisque son nouveau roman, Encre sympathique, paraît chez Gallimard le 3 octobre).
Il y en avait 567 l'année dernière, la production devient donc un peu plus raisonnable.
La proportion entre les romans français et les traductions? 336 romans français, 188 traductions.
Les premiers romans? 82, douze de moins qu'en 2018.
Les plus attendus? La rumeur, cette fois, est à la source puisqu'il s'agit de l'hebdomadaire qui fait référence absolue:
[...] ceux de Sorj Chalandon, Karine Tuil, Jean-Paul Dubois, Marie Darrieussecq, Jean-Philippe Toussaint, Olivier Adam, Amélie Nothomb, Patrick Deville, Lionel Duroy ou Luc Lang [...], de même que, en littérature étrangère, ceux de Jonathan Coe, Siri Hustvedt, Edna O'Brien, Joyce Carol Oates et Audur Ava Olafsdottir.
La suite dans le dossier que je me réjouis de découvrir tout à l'heure (oui, je suis abonné).

vendredi 30 novembre 2018

La grande confusion des bilans

Livres Hebdo fait écho, coup sur coup, aux bilans littéraires de l'année tels que les ont établis les rédactions de Lire et du Point. C'est de saison, on ne va pas le leur reprocher. Mais franchement, tels quels, ces bilans ne servent pas à grand-chose - pour ne pas dire à rien. C'est une telle accumulation de titres, rangés ou non par catégories, qu'un libraire chevronné n'y retrouverait pas ses titres préférés, quand bien même ils y sont peut-être.
Tempérons cette irritation (qui n'a rien à voir avec une éventuelle mauvaise nuit, car, merci de vous en inquiéter, j'ai bien dormi). Transposées dans les pages des magazines, ces bilans prendront peut-être un certain relief.
En attendant, je vous renvoie aux listes publiées par Livres Hebdo et je retiens une seule chose, l'élection du Lambeau, de Philippe Lançon, comme meilleur livre de l'année par Lire, titre honorifique et mérité renforcé par sa présence dans les choix du Point - ainsi que par des dizaines de milliers de lecteurs, le Femina et un Renaudot spécial. Ne retenir que cela peut sembler un peu court mais c'est tellement incontestable...

dimanche 1 juillet 2018

Le feuilleton de la rentrée littéraire 2. Les incontournables

L'appellation n'est pas de moi mais de... l'incontournable Livres Hebdo qui, comme chaque année, présentant la rentrée littéraire, élit une poignée d'ouvrages dont on sait déjà qu'ils vont beaucoup faire parler d'eux. Une manière de liquider la question, dans le meilleur des cas - ou, dans le pire, une manière d'étouffer tout de suite les ambitions des autres. Mais non, heureusement, ça ne fonctionne pas ainsi et il reste des semaines de lecture avant les premières parutions - un mois et demi, très exactement. Cela laisse le temps de découvrir d'autres choses.
En parallèle, Lire a aussi fait ses choix. Le magazine qui fut d'abord dirigé par Bernard Pivot propose les extraits de quinze ouvrages de la rentrée. Le même nombre que Livres Hebdo, mais bien sûr pas dans le même esprit: la publication du Cercle de la Librairie s'adresse surtout aux professionnels tandis que Lire vise un public plus large d'amateurs et de curieux.

Cela n'empêche pas certains recoupements.

Dans le domaine français, les deux magazines ont retenu, personne ne songera à s'en étonner, le 27e roman d'Amélie Nothomb affublé d'un titre qui laisse entendre qu'elle peut vraiment tout se permettre: Les prénoms épicènes (Albin Michel). Il est vrai qu'elle avait déjà soumis à l'attention de ses lectrices et lecteurs fidèles (et soumis) Métaphysique des tubes, entre autres. Je ne suis pas fou de ses romans, c'est le moins qu'on puisse dire mais, comme chaque année, je placerai tous mes espoirs dans celui-ci. Au risque d'être déçu.
Autre membre du petit club serré sur le territoire commun aux deux listes, Yasmina Khadra - dont je comprends encore moins le succès et la réputation inentamée malgré une remarquable absence de qualités dans son écriture. Là non plus, bien entendu, je ne préjugerai pas de sa réussite littéraire ou non (le succès commercial ne m'intéresse pas vraiment) sans avoir lu Khalil (Julliard) qui semble, comme la plupart de ses livres précédents, être bâti sur un, la majuscule s'impose, Sujet - Claro disait là-dessus des choses éclairantes dans sa plus récente chronique du Monde.
On n'attendait pas vraiment Jérôme Ferrari en période de rentrée littéraire, puisqu'il a déjà reçu le Goncourt. Voici pourtant, chez son éditeur habituel (Actes Sud), A son image, titre qui rime (par le sens seulement, mais quand même) avec photographie.
Alain Mabanckou revient à Pointe-Noire dans Les cigognes sont immortelles (Seuil), on espère qu'il aura en même temps retrouvé un peu de la flamme qui l'animait il y a quelques années et qui me semble avoir été, au moins en partie, étouffée par une surproduction récente - encore que, de ce côté, ça ne s'arrange pas vraiment puisqu'il publie quelques semaines plus tard un Miro chez RMN-Grand Palais. [Mais Alain Mabanckou s'étonne de cette annonce, et me dit ne pas publier d'ouvrage sur Miro à la rentrée. Dont acte.]
Elle a toute sa place dans la rentrée littéraire à laquelle elle devrait apporter la lumière de son regard d'écrivaine et la puissance d'évocation des gestes précis d'une décoratrice: Maylis de Kerangal va faire beaucoup parler d'elle, s'il y a une justice sur le terrain de la littérature, avec Un monde à portée de main (Verticales). Oui, je l'ai lu. Oui, je l'ai adoré.

Dans le domaine étranger, Lire et Livres Hebdo se rejoignent sur deux noms, c'est-à-dire qu'ils sont d'accord, au total, à peu près pour la moitié de leurs sélections.
Zadie Smith est l'un d'eux, et j'attends beaucoup de Swing Time (Gallimard) qui confirmera, je l'espère, le talent fou de cette écrivaine saluée, à juste titre, depuis Sourires de loup.
L'autre est un peu plus inattendu, bien que D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds ait été très remarqué il y a trois ans (mais je ne l'ai pas lu). L'Islandais Jon Kalman Stefansson propose cette année Asta (Grasset).

15 - 7 = 8 autres ouvrages que les rédactions ont retenus en restant chacune dans son coin.

Pour Livres Hebdo, c'est, dans l'ordre où ils sont présentés:

  • Christophe Boltanski. Le guetteur (Stock)
  • Philippe Torreton. Jacques à la guerre (Plon)
  • Aurélie Filipetti. Les idéaux (Fayard)
  • Boualem Sansal. Le train d'Erlingen ou La métamorphose de Dieu (Gallimard)
  • Christine Angot. Un tournant de la vie (Flammarion)
  • Dan Chaon. Une douce lueur de malveillance (Albin Michel)
  • Jeffrey Eugenides. Des raisons de se plaindre (L'Olivier)
  • Salman Rushdie. La maison Golden (Actes Sud)

Tandis que Lire a choisi:

  • Serge Joncour. Chien-loup (Flammarion)
  • Jérémy Fel. Helena (Rivages)
  • Emmanuelle Bayamack-Tam. Arcadie (P.O.L.)
  • Adrien Bosc. Capitaine (Stock)
  • Sophie Divry. Trois fois la fin du monde (Noir sur blanc)
  • Anton Beraber. La grande idée (Gallimard)
  • Nicole Krauss. Forêt obscure (L'Olivier)
  • Javier Cercas. Le monarque des ombres (Actes Sud)

vendredi 22 septembre 2017

Le palmarès 2017 des libraires

Livres Hebdo a révélé hier soir le résultat de son enquête auprès de 300 libraires qui ont donné leurs coups de cœur de la rentrée littéraire. Ils ont lu tout l'été, voici les résultats, dans l'ordre.

Romans français
  1. Sorj Chalandon. Le jour d'avant (Grasset)
  2. Alice Zeniter. L'art de perdre (Flammarion)
  3. Miguel Bonnefoy. Sucre noir (Rivages)
  4. Claudie Gallay. La beauté des jours (Actes Sud)
  5. Léonor de Récondo. Point cardinal (Sabine Wespieser)
  6. Lola Lafon. Mercy, Mary, Patty (Actes Sud)
  7. Véronique Olmi. Bakhita (Albin Michel)
  8. Alice Ferney. Les Bourgeois (Actes Sud)
  9. Kamel Daoud. Zabor ou Les psaumes (Actes Sud)
  10. Jean-Luc Seigle. Femme à la mobylette (Flammarion)
  11. Monica Sabolo. Summer (Lattès)
  12. Philippe Jaenada. La serpe (Julliard)
  13. François-Henri Désérable. Un certain M. Piekielny (Gallimard)
  14. Patrick Deville. Taba-Taba (Seuil)
  15. Marc Dugain. Ils vont tuer Robert Kennedy (Gallimard)
  16. Jean-Marie Blas de Roblès. Dans l'épaisseur de la chair (Zulma)
  17. Amélie Nothomb. Frappe-toi le cœur (Albin Michel)
  18. Kaouther Adimi. Nos richesses (Seuil)
  19. Sébastien Spitzer. Ces rêves qu'on piétine (L'Observatoire)
  20. Olivier Guez. La disparition de Josef Mengele (Grasset)
Romans étrangers
  1. Colson Whitehead. Underground Railroad (Albin Michel)
  2. Anna Hope. La salle de bal (Gallimard)
  3. Paolo Cognetti. Les huit montagnes (Stock)
  4. Ron Rash. Par le vent pleuré (Seuil)
  5. Emily Fridlund. Une histoire des loups (Gallmeister)
  6. Nathan Hill. Les fantômes du vieux pays (Gallimard)
  7. Orhan Pamuk. Cette chose étrange en moi (Gallimard)
  8. Viet Thanh Nguyen. Le sympathisant (Belfond)
  9. Britt Bennett. Le cœur battant de nos mères (Autrement)
  10. Maja Lunde. Une histoire des abeilles (Presses de la Cité)
  11. Martin Suter. Eléphant (Bourgois)
  12. Jenni Fagan. Les buveurs de lumière (Métailié)
  13. Gail Honeyman. Eleanor Oliphant va très bien (Fleuve)
  14. Karl Geary. Vera (Rivages)
  15. Richard Wagamese. Jeu blanc (Zoé)
  16. Juan Gabriel Vasquez. Le corps des ruines (Seuil)
  17. Christoph Ransmayr. Cox ou La course du temps (Albin Michel)
  18. Barney Norris. Ce qu'on entend quand on écoute chanter les rivières (Seuil)
  19. Roxane Gay. Treize jours (Denoël)
  20. Valeria Luiselli. L'histoire de mes dents (L'Olivier)
Quelques leçons à tirer de ce qui pourrait être une liste de suggestions de lectures?
  • Le formidable tir groupé d'Actes Sud en roman français (et la totale absence de la même maison dans les traductions qui ont assis, dans les débuts, sa réputation), avec quatre titres dans les neuf premiers du classement.
  • La grande discrétion du premier roman français - un seul titre, mais il est excellent - tandis que presque la moitié des romans traduits sont des œuvres de débutants.
  • La présence massive des romancières en tête du classement français, avec six ouvrages dans les huit premiers.
  • La domination massive, ce n'est pas une surprise, des traductions de l'anglais et de l'américain, surtout de l'américain d'ailleurs, mais j'ai renoncé à compter.
  • Vous vous en moquez, mais quand même: mon approbation globale à une liste dans laquelle je ne trouve que des romans que j'ai aimés ou que j'ai envie de lire. Constatant comme à chaque rentrée, mais je le savais, que j'ai beaucoup plus avancé dans le domaine français (j'ai lu 12 des 20 livres) que dans les traductions (j'ai trop honte...). Le basculement se fera, est en train de se faire...

jeudi 29 juin 2017

Les pouvoirs magiques du nombre 581

Dites 581... Oh! vous êtes très malade, la rentrée littéraire vous déjà atteint, alors qu'elle ne se présentera sur les tables des libraires que dans un mois et demi.
581, c'est donc le nombre magique révélé aujourd'hui par Livres Hebdo, principal observateur de la vie professionnelle du livre en France. Où la rentrée littéraire, on le répète chaque année (mais, m'inquiétant de votre santé mentale - redites 581, pour voir -, je recommence), est une exception culturelle à la fois absurde et nécessaire. Et non, je ne vais pas refaire le raisonnement aujourd'hui, surtout à cette heure indue pour quelqu'un qui se lève tôt mais sait qu'il sera privé d'Internet demain matin et préfère donc faire jeudi ce qu'il avait pensé faire vendredi. D'autant que, demain vendredi, j'ai un article à écrire, je l'avais promis pour la fin de la semaine (dernière) et il est grand temps d'y mettre le point final. Mais c'est une autre histoire.
Enfin, pas tout à fait, puisque l'article en question est consacré à un de ces fameux romans de la rentrée - je ne vous dirai pas lequel.
Sachez quand même, si vous avez eu la flemme de cliquer sur le lien ci-dessus (redites 581, pour voir où vous en êtes... oh! ça ne s'arrange pas, dites donc!), que les parutions annoncées se répartissent entre romans français, ou du moins écrits en français, car il doit bien y avoir quelques Belges, Suisses, Canadiens, Algériens ou autres nationalités diverses dans le tas, qui sont 390, dont 81 premiers romans, et romans étrangers - le reste. J'ai compris, vous manquez vraiment d'énergie, je refais le calcul dont Livres Hebdo avait déjà donné le résultat: 191.
C'est, au total, un peu plus que l'an dernier (560), au moins dans le domaine francophone (27 de plus). Tandis que les traductions sont moins nombreuses (à peine: 5 de moins).
En retournant vers le passé, c'est-à-dire vers les archives de ce blog, je constate que je n'avais trouvé aucun intérêt à parler des chiffres de la rentrée l'an dernier. Il est vrai que, hein? Mais, bon, en 2015, je m'étais malgré tout fendu d'une note et je constate avec plaisir que j'ai, par rapport à cette année-là, deux lectures d'avance. Mieux encore: au moment d'écrire ce petit texte plein de chiffres, il me restait il y a deux ans, en supposant que les jours fassent 72 heures et ne soient pas coupés par des nuits où je ne fais bêtement que dormir, 586 romans de la rentrée à lire (je présuppose que j'aurais eu envie de les lire tous). Contre seulement 576 aujourd'hui. Ça va mieux, beaucoup mieux.
Si vous voulez quitter les chiffres, je peux dire déjà que j'aime beaucoup, vraiment beaucoup, les romans à venir de Sorj Chalandon et de François-Henri Désérable. On en reparlera, bien entendu.

vendredi 23 septembre 2016

Les libraires aiment les vivants et les morts

Comme chaque année, Livres Hebdo a mené son enquête auprès des libraires français pour forger, avec trois cents d'entre eux, leur palmarès de la rentrée littéraire. Cela fait un beau jury. Car les libraires lisent. Ils sont aussi influencés, bien sûr, pour leurs lectures, par ce qu'ils ont vu et entendu lors des réunions de présentation organisée par la plupart des éditeurs, ou par ce que leur ont dit les représentants en détaillant le programme, lors de leur passage chez eux. Mais le grand nombre de votants a fourni un grand nombre de réponses, ne se focalisant pas, comme ce serait le cas s'ils se laissaient manipuler, avant la rentrée, par ce qu'on peut comparer aux acteurs d'une campagne électorale. Ils ont cité 241 titres sur les 560 répertoriés par Livres Hebdo dans son dossier de rentrée. Encore un effort, et on sera presque à la moitié.
Les deux titres pour lesquels ils se sont manifestés en plus grand nombre allient la vie et la mort. En tête de liste des romans étrangers arrive la nouvelle traduction de Henning Mankell, qui n'est plus là pour s'en réjouir. Laurent Gaudé, dont le roman est le premier du côté français, est bien vivant, mais son livre est peuplé de morts. Elle est belle, cette cohabitation. Et les vingt premiers de chaque catégorie ne sont pas mal non plus.

Romans français

  1. Laurent Gaudé. Ecoutez nos défaites (Actes Sud)
  2. Valentine Goby. Un paquebot dans les arbres (Actes Sud)
  3. Gaël Faye. Petit pays (Grasset)
  4. Jean-Paul Dubois. La succession (L'Olivier)
  5. Céline Minard. Le grand jeu (Rivages)
  6. Andreï Makine. L'archipel d'une autre vie (Seuil)
  7. Laurent Mauvignier. Continuer (Minuit)
  8. Serge Joncour. Repose-toi sur moi (Flammarion)
  9. Eric Vuillard. 14 juillet (Actes Sud)
  10. Karine Tuil. L'insouciance (Gallimard)
  11. Marcus Malte. Le garçon (Zulma)
  12. Leïla Slimani. Chanson douce (Gallimard)
  13. Véronique Ovaldé. Soyez imprudents les enfants (Flammarion)
  14. Jean-Michel Guenassia. La valse des arbres et du ciel (Albin Michel)
  15. Négar Djavadi. Désorientale (Liana Levi)
  16. Jean-Baptiste Del Amo. Règne animal (Gallimard)
  17. Yasmina Reza. Babylone (Flammarion)
  18. Yannick Grannec. Le bal mécanique (Anne Carrière)
  19. Luc Lang. Au commencement du septième jour (Stock)
  20. Catherine Cusset. L'autre qu'on adorait (Gallimard)

Romans étrangers

  1. Henning Mankell. Les bottes suédoises (Seuil)
  2. Emily St. John Mandel. Station Eleven (Rivages)
  3. Davide Enia. Sur cette terre comme au ciel (Albin Michel)
  4. Emma Cline. The Girls (Quai Voltaire)
  5. Amoz Oz. Judas (Gallimard)
  6. Imbolo Mbue. Voici venir les rêveurs (Belfond)
  7. Audur Ava Olafsdottir. Le rouge vif de la rhubarbe (Zulma)
  8. Marlon James. Brève histoire de sept meurtres (Albin Michel)
  9. Nickolas Butler. Des hommes de peu de foi (Autrement)
  10. Harry Parker. Anatomie d'un soldat (Bourgois)
  11. Colm Toibin. Nora Webster (Laffont)
  12. Katherine Dunn. Amour monstre (Gallmeister)
  13. Antonio Muñoz Molina. Comme l'ombre qui s'en va (Seuil)
  14. Ferdinand von Schirach. Tabou (Gallimard)
  15. Edna O'Brien. Les petites chaises rouges (Sabine Wespieser)
  16. Smith Henderson. Yaak Valley, Montana (Belfond)
  17. Salman Rushdie. Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits (Actes Sud)
  18. Bill Clegg. Et toi, tu as une famille? (Gallimard)
  19. Ogawa Ito. Le jardin arc-en-ciel (Philippe Picquier)
  20. Joyce Maynard. Les règles d'usage (Philippe Rey)

jeudi 15 septembre 2016

Prix du Style, c'est le jury qui est drôle

Les Goncourt ayant coopté Eric-Emmanuel Schmitt, qui marqua du sceau de ses visions antiques les épreuves d'athlétisme des Jeux olympiques de Rio, les autres jurys sont bien décidés à tout oser (et non, je ne reviendrai pas à ceux qu'on reconnaît parce qu'ils osent tout).
Donc, deux nouveaux jurés, apprends-je par Livres Hebdo, ont rejoint la fine équipe qui attribuera, le 22 novembre, le Prix du Style. Le moins qu'on puisse dire d'eux, c'est qu'ils sont d'authentiques spécialistes du sujet, des fines gâchettes de l'écriture, des trapézistes de la phrase volante, voire même d'audacieux précurseurs. Je salue l'entrée de, et je nomme (écoutez les roulements de tambour, j'ai hésité à écrire tambours mais un seul suffira)... Tristane Banon et Marc Levy. (On les applaudit bien fort.)
Voilà qui a de la gueule, non?
Toujours est-il que leur première sélection est la suivante (la seconde sera annoncée le 17 octobre):
  • Vincent Borel, Fraternels (Sabine Wespieser)
  • Jérôme Chantreau, Avant que naisse la forêt (Les Escales)
  • Négar Djavadi, Désorientale (Liana Levi)
  • Gaël Faye, Petit pays (Grasset)
  • Philippe Forest, Crue (Gallimard)
  • Valentine Goby, Un Paquebot dans les arbres (Actes Sud)
  • Maëlle Guillaud, Lucie ou la vocation (Héloïse d'Ormesson)
  • Serge Joncour, Repose-toi sur moi (Flammarion)
  • Luc Lang, Au commencement du Septième jour (Stock)
  • Andreï Makine, L'Archipel d'une autre vie (Seuil)
  • Véronique Ovaldé, Soyez imprudents les enfants (Flammarion)
  • Sylvain Prudhomme, Légende (Gallimard)
  • Antoine Rault, La Danse des vivants (Albin Michel)
  • Alexandre Seurat, L'Administrateur provisoire (Le Rouergue)
  • Arnaud Sagnard, Bronson (Stock)
  • Karine Tuil, L'Insouciance (Gallimard)
  • Éric Vuillard, 14 juillet (Actes Sud)

lundi 28 septembre 2015

Les libraires ont voté

Ce n'est pas pour un prix littéraire, mais le moins qu'on puisse dire est que cela compte: les libraires restent quand même, fort heureusement, les premiers intermédiaires entre les livres et leurs lecteurs. Du coup, le sondage effectué chaque année par Livres Hebdo au cœur de la profession, afin d'établir le classement des ouvrages préférés des libraires parmi ceux de la rentrée, est éclairant.
On le prendra cependant avec les précautions d'usage. Car il suffit (manière de parler, en réalité ce n'est pas rien) d'un discours convaincant pour décider les libraires à se jeter sur tel ouvrage plutôt que sur tel autre. Pas plus que vous, que moi, le libraire n'a en effet les moyens de tout lire et les arguments pour placer un livre au-dessus de la pile ont leur importance.
Les libraires ont donc choisi, dans l'ordre, les titres suivants. Je me limite aux dix premiers de chaque classement.

Romans français
  1. Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie (Lattès)
  2. Sorj Chalandon, Profession du père (Grasset)
  3. Jeanne Benameur, Otages intimes (Actes Sud)
  4. Carole Martinez, La terre qui penche (Gallimard)
  5. Christine Angot, Un amour impossible (Flammarion)
  6. Mathias Enard, Boussole (Actes Sud)
  7. Laurent Binet, La septième fonction du langage (Grasset)
  8. Alexandre Seurat, La maladroite (Rouergue)
  9. Thomas B. Reverdy, Il était une ville (Flammarion)
  10. Amélie Nothomb, Le crime du comte Neville (Albin Michel)
Romans étrangers
  1. Toni Morrison, Délivrances (Bourgois)
  2. Marisha Pessl, Intérieur nuit (Gallimard)
  3. Jon Kalman Stefansson, D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds (Gallimard)
  4. Javier Cercas, L'imposteur (Actes Sud)
  5. Paul Lynch, La neige noire (Albin Michel)
  6. Ryan Gattis, Six jours (Fayard)
  7. Jim Harrison, Péchés capitaux (Flammarion)
  8. Darragh McKeon, Tout ce qui est solide se dissout dans l'air (Belfond)
  9. Martin Amis, La zone d'intérêt (Calmann-Lévy)
  10. David Grossman, Un cheval entre dans un bar (Seuil)

vendredi 26 juin 2015

589, le chiffre de la rentrée littéraire

Chaque année, on l'attend à cette période de l'année, il arrive un jeudi, fin juin, à la veille de la sortie du numéro où Livres Hebdo publie son dossier consacré à la rentrée littéraire. Le chiffre, c'est celui du nombre de romans à paraître entre mi-juin et fin octobre. En 2014, c'était 607. En 2015, ce sera 589. Moins, donc. Mais plus qu'en 2013 où on n'en avait dénombré "que" 555. Faut-il tirer des enseignements de cette production légèrement resserrée? Les spécialistes du marc de café y parviennent, jetés dans de longues transes qui leur permettent d'affirmer que le Goncourt sera attribué le mardi 3 novembre. Car leur boule de cristal se compose de trois lettres, WWW comme World Wide Web, et ils sont, comme tout le monde, allés sur le site de l'académie Goncourt vérifier la date, un peu déçus, certes, de n'y avoir pas trouvé déjà le titre du livre qui sera récompensé ce jour-là...
Alors, ils ont courageusement repris les chiffres, pesant au détail le nombre de romans français (393 contre 404 l'année dernière), y mesurant la part de premiers romans (68 contre 75, soit 17,3% contre 18,6%), comptant les traductions (196 contre 203, soit un tiers de la rentrée dans son ensemble en 2015, comme en 2014).
Mais encore? Vont-ils lire, ces amoureux des chiffres? Ou vont-ils attendre les parutions pour se mettre à analyser les premiers résultats des ventes? Un tuyau, à leur intention: Amélie Nothomb ne devrait pas se trouver loin de la première place dans les classements, fin août, avec Le crime du comte Neville (Albin Michel) - bien qu'il s'agisse d'un millésime assez moyen.
A la paresseuse, et parce que je n'ai encore lu que quatre romans de la rentrée (et encore, le quatrième, je ne l'ai pas tout à fait terminé, ce sera pour tout à l'heure - il reste tant de choses appétissantes à lire et qui sont en vente alors que ce n'est évidemment pas le cas des livres à paraître), voici les auteurs et les livres que Livres Hebdo met en évidence, côté français et côté traductions.

Français
  • Mathias Enard. Boussole (Actes Sud)
  • Sorj Chalandon. Profession du père (Grasset)
  • Christine Angot. Un amour impossible (Flammarion)
  • Yasmina Khadra. La dernière nuit du Raïs (Julliard)
  • Carole Martinez. La Terre qui penche (Gallimard)
  • Delphine de Vigan. D'après une histoire vraie (Lattès)
  • Simon Liberati. Eva (Stock)
  • Alain Mabanckou. Petit Piment (Seuil)
  • Amélie Nothomb. Le crime du comte Neville (Albin Michel)
  • Bernard Chambaz. Vladimir Vladimirovitch (Flammarion)

Étrangers
  • Martin Amis. La Zone d'intérêt (Calmann-Lévy)
  • David Grossman. Un cheval entre dans un bar (Seuil)
  • Dinaw Mengestu. Tous nos noms (Albin Michel)
  • Toni Morrison. Délivrances (Bourgois)
  • David Foster Wallace. L'infinie comédie (L'Olivier)

De son côté, le magazine Lire a fait, cette semaine aussi, son choix des 15 romans les plus attendus de la rentrée. Ce sont en partie les mêmes, pour les deux tiers. On retrouve donc Mathias Enard, Sorj Chalandon, Christine Angot, Yasmina Khadra, Carole Martinez, Alain Mabanckou, Amélie Nothomb, David Grossman, Toni Morrison et David Foster Wallace. On y ajoute:
  • Boualem Sansal. 2084. La fin du monde (Gallimard)
  • Alice Zeniter. Juste avant l'oubli (Flammarion/Albin Michel)
  • Richard Powers. Orfeo (Cherche midi)
  • Marosha Pessl. Intérieur nuit (Gallimard)
  • Ryan Gattis. Six jours (Fayard)

De quoi mettre en appétit, non? D'autant que, personnellement, j'aurais bien ajouté quelques titres devant lesquels je salive - mais patience, ça viendra, le moment venu.

mercredi 8 avril 2015

Le mâle est en nous

Livres Hebdo se demande si la critique (littéraire) est une affaire d'hommes. Et, afin d'afficher clairement le sens de la question, le titre de l'article est surmonté d'un mot qui sonne comme un avertissement, sinon une accusation: Discrimination.


Le sujet est inspiré par une étude publiée sur le site de l'association américaine Vida, celle-ci militant, nous dit-on, pour la place des femmes dans l'édition. Les chiffres sont implacables, je vous invite à les consulter.
Mais reconnaître un fait (surtout quand on y joue soi-même un rôle puisque, aux dernières nouvelles, je suis toujours un homme) n'interdit pas d'en discuter certaines interprétations. Le dernier paragraphe de l'article, destiné, je suppose, à enfoncer définitivement le clou, m'a laissé rêveur:
Toujours au cours de l'année dernière, le bimensuel britannique London Review of Books a chroniqué 192 livres d’auteurs hommes contre seulement 58 signés par des femmes. Les critiques étaient signées par 146 hommes contre 44 femmes. Le constat est d’autant plus paradoxal qu'au Royaume-Uni, trois romancières figurent parmi les auteurs les plus vendus en 2014 : Hilary Mantel, Donna Tartt and Kate Mosse.
Surtout la phrase ultime, celle qui restera gravée dans les esprits. Je tente de reconstruire le parcours logique sous-entendu dans le paradoxe dont il est question, et j'y parviens mal. Essayons malgré tout.

1. Parmi les auteurs les plus vendus au Royaume-Uni en 2014 figurent trois romancières.
Admettons. Mais j'ignore sur quoi repose cette affirmation, vaguement contredite par une liste établie par The Guardian où l'on trouve dans le classement des best-sellers 2014, avant la première romancière (qui est d'ailleurs Kate Atkinson et non une de ces trois-là), les noms de John Green, Gillian Flynn, Dan Brown... Mal barré, un raisonnement qui commence ainsi.

2. Puisque ces trois romancières (parmi les auteurs, etc.), il est paradoxal que les critiques du London Review of Books aient été signées, pour les trois quarts environ, par des hommes, les femmes devant se contenter du dernier quart.
Est-ce à dire que, pour parler de livres écrits par des femmes, seules des femmes sont compétentes, les hommes n'ayant accès à aucune des qualités (ou des défauts?) qui font la spécificité supposée de cette part de l'humanité?

Poussons la logique jusqu'au bout.
Je m'engage, puisque je suis un mâle, à ne plus parler de livres écrits par des femmes.
Je m'engage, puisque je suis francophone, à ne plus parler de livres d'auteurs (mâles) écrivant dans une autre langue.
Je m'engage, puisque j'ai quelques décennies derrière moi (et un peu moins devant), à ne plus parler de livres écrits par des auteurs (mâles et francophones) de moins de 50 ans.
Je m'engage, puisque j'ai la chance de n'avoir traversé, jusqu'à présent (coup de bol, mon bureau est en bois, je le touche vite fait avant de revenir au clavier), aucune maladie grave, à ne plus parler de livres écrits par des auteurs (mâles, francophones et de plus de 50 ans), qui abordent ce sujet.
Je m'engage, puisque je vis sur une île, à ne plus parler de livres écrits par des auteurs (mâles, francophones, de plus de 50 ans et ne parlant pas de maladies graves) continentaux.
Je m'engage...

Vous compléterez la liste, j'ai de la lecture sur le feu, et des articles à écrire, qui ne tarderont pas à contredire ces excellentes résolutions.

P.-S. Et, le lendemain, je découvre que Gillian Flynn est une femme, ce dont j'aurais dû me douter si la question m'avait semblé avoir un quelconque intérêt...

vendredi 24 février 2012

Vendredi, ah! vendredi! Jour du "Soir", des "Nouvelles" et de "Livres Hebdo"

Aujourd'hui, c'est normalement le jour de la semaine où je me la coule plutôt douce. Le seul, habituellement. Sinon qu'aujourd'hui, pour cause de table ronde demain matin à l'Institut français de Madagascar à propos de bibliothèques numériques (voir le blog d'en face pour les détails), pour cause aussi de Foire du Livre de Bruxelles qui entraîne un surcroît de travail en vue de la semaine prochaine (presque déjà là, la semaine prochaine), je n'ai pas eu le temps d'aller me saouler la gueule faire mes courses hebdomadaires en ville.

La véritable récompense du vendredi, de toute manière, ce n'est pas cela. C'est la publication de l'essentiel du travail accompli pendant les six jours (disons cinq) qui précèdent.

Le vendredi est en effet le jour de parution des pages "livres" du Soir, où je me réjouis à chaque fois (que c'est possible) de parler de livres au format de poches. Et pour lesquelles j'ai eu la chance de lire aussi cette fois, entre autres choses, la formidable biographie de Maupassant par Marlo Johnston, un modèle du genre.
A l'attention des compteurs de pages, je précise que, si le livre en fait 1300, les 200 dernières sont des annexes et des notes (bon, j'ai lu les annexes quand même, mais pas les notes) et qu'il m'a manqué, pour d'obscures raisons de transfert de fichiers, les 200 pages du milieu. Il me restait quand même largement de quoi me régaler.

Le vendredi est aussi, dans Les Nouvelles, quotidien malgache en français avec lequel il m'est déjà arrivé de travailler en 2005 et 2006, le jour d'une page dont j'ai proposé l'idée, acceptée dans la foulée, consacrée à la culture internationale
Je la conçois tout seul, j'envoie textes et illustrations le jeudi, c'est dans le journal le lendemain, et personne ne me dit ce que je dois faire. (Pas de chef, une forme de bonheur, oui!) J'y parle de livres, bien sûr, on ne se refait pas, mais aussi de musique et de cinéma, selon l'actualité.
L'actualité, cette semaine, ce sont les Césars (que j'écris avec majuscule et au pluriel, tant pis pour les puristes) et les Oscars, auxquels j'ai donc consacré l'ensemble des articles. Ce qui m'a conduit à regarder 12 films - il m'en a manqué deux de chaque côté de l'Atlantique. Car on ne se refait pas (bis), je regarde les films et j'écoute les disques avant d'écrire mes articles, de la même manière que je lis les livres.

Enfin, le vendredi m'arrive, quand la connexion Internet le veut bien (ce n'est pas vraiment le cas depuis une semaine, explication de mon silence pendant ce temps), la nouvelle livraison de Livres Hebdo. Je ne suis pas collaborateur de Livres Hebdo (je le fus de leur site Internet, pour un blog éphémère). Sauf cette semaine, à l'occasion de la Foire du Livre de Bruxelles (tout est dans tout, et réciproquement), où le magazine désirait une tribune d'un journaliste littéraire belge. A qui demander? La question a été posée à une attachée de presse parisienne, qui a renvoyé vers ma collègue préférée, qui elle-même m'a proposé le sujet. L'article est donc paru aujourd'hui.


Finalement, je me demande si je n'ai pas mérité de me reposer un peu...

jeudi 2 juillet 2009

Avec vue sur la rentrée littéraire (avant-dernier épisode) - Le meilleur point de vue

Euh... désolé, le lien ne fonctionne que pour les abonnés - je ne m'en étais pas rendu compte parce que mon navigateur me connecte automatiquement.
Rendez-vous très vite pour les liens des éditeurs.

J'ai dû fournir, dans cette rubrique, un peu plus de deux cents argumentaires d'éditeurs sur les livres de la prochaine rentrée. Face un concurrent de taille, Livres Hebdo, je ne pouvais, pour vous informer, que jouer la vitesse. Il était impossible d'y parvenir avant ces professionnels de l'édition pour l'ensemble des 659 titres. D'autant plus impossible que le numéro de demain est, pour une partie du dossier, déjà disponible sur le site du magazine.
Je vous y renvoie donc pour tout savoir des grandes tendances de l'automne. Ainsi que pour 99 avant-critiques.
Pour ma part, je ne vous abandonne bien sûr pas mais je vais vers les lectures (j'ai déjà commencé, je dois l'avouer, incapable de me retenir...). Dès que j'aurai en ma possession le dossier complet de Livres Hebdo, je vous ferai une liste complète des éditeurs concernés par cette rentrée, avec des liens vers les sites. Je crois - j'espère - que cela rendra bien des services.
A très vite.