Chaque année, on l'attend à cette période de l'année, il arrive un jeudi, fin juin, à la veille de la sortie du numéro où Livres Hebdo publie son dossier consacré à la rentrée littéraire. Le chiffre, c'est celui du nombre de romans à paraître entre mi-juin et fin octobre. En 2014, c'était 607. En 2015, ce sera 589. Moins, donc. Mais plus qu'en 2013 où on n'en avait dénombré "que" 555. Faut-il tirer des enseignements de cette production légèrement resserrée? Les spécialistes du marc de café y parviennent, jetés dans de longues transes qui leur permettent d'affirmer que le Goncourt sera attribué le mardi 3 novembre. Car leur boule de cristal se compose de trois lettres, WWW comme World Wide Web, et ils sont, comme tout le monde, allés sur le site de l'académie Goncourt vérifier la date, un peu déçus, certes, de n'y avoir pas trouvé déjà le titre du livre qui sera récompensé ce jour-là...
Alors, ils ont courageusement repris les chiffres, pesant au détail le nombre de romans français (393 contre 404 l'année dernière), y mesurant la part de premiers romans (68 contre 75, soit 17,3% contre 18,6%), comptant les traductions (196 contre 203, soit un tiers de la rentrée dans son ensemble en 2015, comme en 2014).
Mais encore? Vont-ils lire, ces amoureux des chiffres? Ou vont-ils attendre les parutions pour se mettre à analyser les premiers résultats des ventes? Un tuyau, à leur intention: Amélie Nothomb ne devrait pas se trouver loin de la première place dans les classements, fin août, avec Le crime du comte Neville (Albin Michel) - bien qu'il s'agisse d'un millésime assez moyen.
A la paresseuse, et parce que je n'ai encore lu que quatre romans de la rentrée (et encore, le quatrième, je ne l'ai pas tout à fait terminé, ce sera pour tout à l'heure - il reste tant de choses appétissantes à lire et qui sont en vente alors que ce n'est évidemment pas le cas des livres à paraître), voici les auteurs et les livres que Livres Hebdo met en évidence, côté français et côté traductions.
Français
- Mathias Enard. Boussole (Actes Sud)
- Sorj Chalandon. Profession du père (Grasset)
- Christine Angot. Un amour impossible (Flammarion)
- Yasmina Khadra. La dernière nuit du Raïs (Julliard)
- Carole Martinez. La Terre qui penche (Gallimard)
- Delphine de Vigan. D'après une histoire vraie (Lattès)
- Simon Liberati. Eva (Stock)
- Alain Mabanckou. Petit Piment (Seuil)
- Amélie Nothomb. Le crime du comte Neville (Albin Michel)
- Bernard Chambaz. Vladimir Vladimirovitch (Flammarion)
Étrangers
- Martin Amis. La Zone d'intérêt (Calmann-Lévy)
- David Grossman. Un cheval entre dans un bar (Seuil)
- Dinaw Mengestu. Tous nos noms (Albin Michel)
- Toni Morrison. Délivrances (Bourgois)
- David Foster Wallace. L'infinie comédie (L'Olivier)
De son côté, le magazine Lire a fait, cette semaine aussi, son choix des 15 romans les plus attendus de la rentrée. Ce sont en partie les mêmes, pour les deux tiers. On retrouve donc Mathias Enard, Sorj Chalandon, Christine Angot, Yasmina Khadra, Carole Martinez, Alain Mabanckou, Amélie Nothomb, David Grossman, Toni Morrison et David Foster Wallace. On y ajoute:
- Boualem Sansal. 2084. La fin du monde (Gallimard)
- Alice Zeniter. Juste avant l'oubli (Flammarion/Albin Michel)
- Richard Powers. Orfeo (Cherche midi)
- Marosha Pessl. Intérieur nuit (Gallimard)
- Ryan Gattis. Six jours (Fayard)
De quoi mettre en appétit, non? D'autant que, personnellement, j'aurais bien ajouté quelques titres devant lesquels je salive - mais patience, ça viendra, le moment venu.
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